Après une trilogie bien mouvementée et dont le final ne laissait guère de place à une suite, que faire pour poursuivre l'exploitation de la série ? Revenir en arrière, tout simplement et explorer les débuts de l'invasion Locust.
C'est donc quelques mois après le fameux E-Day, alias le jour de l'émergence, que se déroule Judgement, titre accordé au jeu pour une raison toute simple : ces héros sont jugés pour trahison et désertion par les leaders du COG. Pourquoi, comment, c'est tout l'objet de la campagne solo qui est en fait un flashback, chaque chapitre correspondant à un témoignage des membres de la nouvelle équipe, soit Baird et Cole, de vieilles connaissances 10 ans plus jeunes, et Garron, et Sofia, de nouveaux venus. Tous sévèrement en froid avec leur hiérarchie. Une sale habitude chez les héros de la série. Malheureusement, la présentation de ce nouvel opus développé par People Can Fly (Bulletstorm) et Epic fut passablement maigre en gameplay. L'objectif étant surtout d'apporter quelques éclairages sur l'approche générale, à savoir se concentrer sur l'action et en finir avec l'alternance « couloirs, cinématiques, couloirs, cinématiques », selon les propres mots de Cliff Bleszinsky qui semble mettre dans le lot ses propres productions passées. Ainsi, Gears of War Judgement contiendra plus d'action et minimisera la présence des cinématiques, préférant inclure la narration directement dans le jeu. Dans quel but précisément ? Se consacrer au challenge.
Epic et People Can Fly entendent proposer un titre capable d'offrir un gros challenge et ont dans ce but mis au point le S3S, Smart Spawn System. En analysant le comportement du joueur et sa position, le S3S modifie la manière dont les ennemis apparaissent, quitte à vous mettre face à une horde d'adversaires pour vous stopper net. Pour être plus clair, si le joueur échoue à un point précis parce qu'il s'est fait surprendre par l'arrivée de deux énormes bestioles, sa réaction habituelle après le chargement de son checkpoint est de se préparer à ce combat. Avec ce système, ce serait peine perdue puisque le respawn des créatures sera différent. Non seulement le joueur fait face à une IA adaptative mais il vit de surcroît une expérience unique. Et l'équipe de développement n'hésite pas à affirmer que Judgement sera l'épisode le plus intense à ce jour de la franchise Gears of War, carrément. Du coup, People Can Fly n'a pas eu peur de revoir un peu les commandes de façon à les rendre plus nerveuses et plus réactives. Plus question de faire tourner les grenades autour de votre tête pendant 5 secondes, c'est trop lent, vous risquez de vous faire écharper.
Outre le mode solo classique, Judgement comprendra également un mode Declassified. Comme on le disait, la campagne solo est la mise en scène des témoignages de l'équipe durant son procès. Dans ce mode, le joueur accède à de nouveaux segments des niveaux correspondant aux sections censurées des rapports du COG. Une façon de lever un peu plus le voile sur la trame principale et même d'en apprendre un peu plus sur les actions pas toujours très reluisantes du COG. Chaque découverte venant se greffer sur la campagne principale et pouvant même apporter un bonus. Admettons que vous tombiez sur une nouvelle arme dans un de ces niveaux, le témoignage changera et l'arme sera disponible dans la section principale suivante.
Evidemment, on regrette amèrement de n'avoir pu voir tout ça en action. En revanche, l'équipe a bien voulu nous livrer une petite vidéo de présentation du nouveau mode multijoueur Overrun dans lequel 5 soldats du COG doivent défendre un générateur que 5 Locusts cherchent à détruire. Le tout avec 5 classes habituelles chez les COG, l'ingénieur, le soldat, le grenadier, le medic et le recon. Chez les Locusts, on s'abat donc sur les défenses que les humains s'efforcent de garder en état avec différentes bestioles, du ticker spécialisé dans le harcèlement des barrières que l'ingénieur répare au corpser capable de tracer son chemin sous terre, en passant par le mauler équipé d'un bouclier qui a la particularité de tourner assez rapidement pour renvoyer les balles et surtout déchiqueter tout ce qui passe à portée. Encore une fois, difficile de se faire une opinion à partir d'un simple trailer mais on peut s'attendre à un mode certes assez classique mais probablement efficace.
Il va de soi qu'on peut difficilement se faire un avis très net après une présentation si avare en gameplay. Néanmoins, la perspective de voir injecter une grosse dose de renouveau dans la franchise Gears of War est plutôt emballante, d'autant que sur le papier, le travail de People Can Fly semble assez audacieux. On reste donc sur une bonne impression, en attendant d'en voir plus.