Relancée avec l'épisode Conviction, la série Splinter Cell poursuit son petit bonhomme de chemin et son évolution. Fondé sur les nouvelles bases proposées par le dernier volet en date, Blacklist affine la formule, entre Jason Bourne, Jack Bauer et... Assassin's Creed ?
Si vous avez bonne mémoire, dans Splinter Cell Conviction, papy Fisher n'avait plus rien de l'agent sage et obéissant qu'il fut jadis. Sans risquer de spoiler la fin de cet opus, on peut au moins dire que ses rapports avec Echelon 3 étaient plutôt froids. Dans Blacklist pourtant, Sam Fisher reprend officiellement du service. Son titre, Blacklist le doit à une menace lancée par une organisation terroriste du Moyen-Orient : si vous ne retirez pas toutes vos troupes de nos régions, nous frapperons le sol américain. Plusieurs cibles sont ainsi indiquées, chacune faisant partie de la fameuse Blacklist. Pour faire face, le gouvernement américain décide de faire appel à son vieux sauveur qui accepte de réintégrer les rangs à une condition : la création d'une agence Echelon 4 qui sera sous sa responsabilité, avec un QG basé à bord d'un avion. Et voilà comment Sam Fisher fait son come-back sur le terrain avec de surcroît les pleins pouvoirs et l'autorisation de recourir à toutes les méthodes jugées nécessaires, ce qui donnera lieu à de nouveaux et violents interrogatoires encore plus musclés que la dernière fois. Ce qui donne un côté Jack Bauer indéniable à notre bon vieux Sam.
La présentation à laquelle nous avons eu droit reprend essentiellement celle visible dans la vidéo tirée de la conférence de presse d'Ubisoft. Une mission se déroulant en extérieur, de jour, quelque part au Moyen-Orient. Une démo qui permet en effet de voir de quelle façon Ubisoft a mélangé des éléments de Conviction, quelques routines des épisodes plus anciens (le sticky shocker) et un peu de nouveauté pour lier le tout. On retrouve ainsi le mark & execute qui consiste à marquer des cibles que l'on pourra ensuite frapper de façon semi-automatique, à condition d'avoir au préalable débloqué cet enchaînement en réalisant une exécution furtive ou au corps-à-corps. Mais cette mécanique a fortement évolué. Si dans Conviction Sam avait tendance à rester statique lors de ce genre d'actions, ici, on peut les activer en pleine course, Fisher dégommant ses cibles avec une élégance certaine, à la volée mais toujours de façon méthodique. Ce qui amène à la seconde comparaison, avec le sieur Jason Bourne, en tout cas celui des films La Mémoire dans la Peau. Ubisoft affirme chercher à donner une dimension tactique plus poussée à ce système et jouer sur la capacité d'anticipation et de réactions rapides. On observe les forces en présence, les couvertures, les chemins détournés ou les possibilités de revers et ensuite on se jette à l'eau, le mark & execute permettant de filer droit devant jusqu'à la prochaine couverture d'où on pourra finir le boulot ou au contraire poursuivre cette approche. Visuellement, le résultat en met tout de même plein les yeux par sa classe et sa fluidité.
Un aspect qui semble justement crucial dans Blacklist. Si Sam Fisher a toujours été un athlète, sa façon de se mouvoir ici ne se limite plus à un peu de grimpette. On retrouve dans Blacklist un système de déplacement très proche du free run d'Assassin's Creed. Il suffit de maintenir une touche enfoncée pour que Fisher saute les obstacles ou grimpe sur un mur, écartant ce qui se trouve sur son passage. Et l'environnement (très) partiellement ouvert renforce encore cette sensation de faire face à une sorte d'Assassin's Creed contemporain. Le joueur devrait en effet pouvoir profiter de plusieurs chemins pour atteindre un même but, chacun lui permettant d'opter pour une approche plus ou moins brutale ou furtive. Ceci étant dit, le virage action de la série paraît consommé et même si la discrétion paie toujours, Splinter Cell s'éloigne encore un peu de ce qu'il était auparavant pour devenir une nouvelle série à part entière.
Blacklikst pousse plus avant la formule inaugurée par Conviction en lui alliant un feeling qui semble emprunté à son cousin Assassin's Creed. Une formule dans laquelle la furtivité passe par l'exécution méthodique et très rapide des ennemis présents. Une nouvelle façon de voir qui peut séduire en s'appuyant sur une solide réalisation et un rendu à l'écran qui flatte forcément le regard grâce à la fluidité et au naturel avec lesquels les actions entreprises par le joueur s'accomplissent. On attend toutefois de voir un peu plus de fond avant de trop s'emballer, mais les choses semblent assez bien parties.