On le voyait venir le loin ce MMO The Elder Scrolls puisque des rumeurs évoquaient déjà sa probable existence dès 2007. Cela dit, lorsque Bethesda s'est enfin décidé à annoncer officiellement le soft au début du mois de mai dernier, les joueurs n'en ont pas moins été suffoqués, oscillant pour certains entre l’enthousiasme débordant et l'incrédulité la plus totale. En effet, on peut légitimement se demander comment une série de jeux de rôle exclusivement solos dont le principal intérêt a toujours été d'offrir une liberté absolue aux aventuriers, entend s’adapter aux problématiques particulières des jeux massivement multijoueurs. Début de réponse dans les lignes qui suivent.
Destiné à déferler sur le monde en 2013, The Elder Scrolls Online (TESO pour les intimes) est en fait en cours de développement depuis 2007, année des premières rumeurs. Derrière ce projet titanesque, on trouve ZeniMax Online Studios justement formé pour l'occasion et placé sous l'égide d'un certain Matt Firor, producteur et designer de Dark Age of Camelot ! Une bonne nouvelle qui s'ajoute à une poignée d'infos plutôt alléchantes d'ores et déjà dévoilées par Bethesda. Au cas où vous n'auriez pas tout suivi, sachez par exemple que ce sera tout Tamriel qui ouvrira ses portes aux joueurs. Nous aurons donc accès à l'ensemble de l'univers des Elder Scrolls, ce qui comprend les régions de Elsweyr, Cyrodiil ou encore Skyrim. L'histoire elle-même prendra place un millénaire avant les évènements du cinquième épisode, alors que le prince daedrique Molag Bal fait régner le mal sur tout Tamriel.
The Elder Scrolls Online verra en outre trois factions s'opposer pour le contrôle de Cyrodiil, région centrale où se trouve d'ailleurs la capitale de Tamriel. Chaque joueur pourra ainsi rejoindre les rangs de l'Ebonheart Pact, de l'Aldmeri Dominion ou du Daggerfall Covenant. Des noms anglais que nous ne prendrons pas le risque de traduire ici mais qui néanmoins, évoqueront sans doute des choses aux habitués de la licence. Les développeurs nous promettent d'ailleurs de gigantesques batailles opposant plusieurs centaines de joueurs en PvP et à l'issue desquelles la faction victorieuse prendra possession de la capitale et pourra choisir de nommer empereur l'un de ses membres. Hélas, le studio est tout de même resté plutôt mystérieux lorsque nous avons tenté d'en savoir plus sur la forme que prendraient ces affrontements de masse. Tout juste a-t-on appris qu'il serait question de prises de bastions et que des machines de guerre pourraient être utilisées. Mouais, c'est intéressant, mais nous aurions aimé avoir quelque chose de plus consistant à nous mettre sous la dent.
Heureusement, les développeurs se sont ensuite attachés à nous montrer d'autres aspects de leur bébé. En premier lieu, on note que même si TESO offrira un système de classes relativement classique, tout a été conçu pour que chaque joueur puisse remplir différents rôles et ne se retrouve donc pas cantonné à une seule tâche fixe. Une vision des choses particulièrement plaisante, notamment lorsque l'on partira explorer des donjons publics. Censé offrir un challenge plus relevé que les donjons instanciés que proposera le jeu, ces derniers pourront ainsi voir des groupes de joueurs se former à la volée, sur le moment avec un guerrier DPS qui moyennant quelques petites retouches, pourra sans doute faire office de tank de fortune. Bref, les développeurs ont voulu faire de The Elder Scrolls Online un titre flexible et dynamique.
Une volonté qui se retrouve d'ailleurs dans un système de combats qui permettra d'esquiver, de bloquer et de parer, un peu comme dans TERA, à ceci près que TESO ne proposera apparemment pas de réticule de visée et que son interface apparaîtra bien moins envahissante que dans le titre de BlueHole. En effet, lors de la présentation, la plupart des compétences utilisées ne semblaient s'afficher qu'à des moments précis et disparaissaient tout simplement de l'écran hors combats. Nul doute que tout cela pourra être configuré, mais cela témoigne néanmoins de la volonté des développeurs de rendre leur titre plus immersif que la plupart des MMO du marché. Là encore, ce désir de plonger le joueur en plein cœur de Tamriel trouve un autre écho dans la manière dont sont gérées les quêtes. Désireux de se débarrasser de ces zones un peu artificielles remplies de donneurs de quêtes si chères aux autres MMO, The Elder Scrolls Online tentera de faire s'enchaîner les missions de manière fluide et logique. Les quêtes seront ainsi réunies par petits groupes qui formeront une sorte "d'épisode" au sein de votre aventure. Et si vous aurez visiblement la réponse à votre question initiale à la fin d'un épisode, ce sont généralement deux ou trois nouveaux épisodes qui se seront ouverts d'un point de vue scénaristique. A vous de voir vers où vous mènerez votre personnage.
Pour donner un exemple, le directeur créatif nous a proposé d'aller prêter main forte à des villageois confrontés à une invasion de loups-garous. Après une rapide enquête auprès de la population locale, il est apparu que les monstres surgissaient en fait d'un marais situé non loin de là, marais qui fut jadis le théâtre d'une âpre bataille. Continuant notre exploration dans la zone boueuse, nous avons été rapidement confrontés à de repoussants spectres qu'il fut nécessaire d'occire à grands coups de hache. Mais une fois l'un de ces spectres abattu, son âme enfin libérée nous a indiqué que son chef, mort depuis bien longtemps lors de ladite bataille, s'était manifestement servi des loups-garous présents dans la région pour s'en prendre aux vivants. Pour en savoir plus sur l'individu en question, il fallait pénétrer une crypte et s'emparer de son armure, ce que nous nous sommes bien sûr empressés de faire.
Une fois la côte de maille en notre possession, nous nous en sommes équipés pour finalement nous voir propulsés dans le passé, pile au moment de la bataille ! En sortant de la crypte, un guerrier nous a alors indiqué la position du général tout en nous suppliant de porter secours à une de ses amies, retenue par l'adversaire. Il s'agissait là d'une mécanique intéressante, TESO nous proposera effectivement régulièrement de faire des choix qui auront toujours une influence sur la suite de l'aventure. Ainsi, décider de venir en aide à la captive nous permettra, une fois revenus dans le présent, de rencontrer une descendante de cette dernière et d'obtenir une nouvelle quête qu'il aurait été impossible de découvrir autrement. Bref, vous l'avez compris, nous n'avons fait ici qu'effleurer la surface de The Elder Scrolls Online, un titre très ambitieux qui sur le papier, cherchait vraiment à tirer parti des grands points forts de la licence tout en offrant une expérience multijoueur cohérente. Beaucoup de questions restent en suspens, mais nous devrions rapidement reprendre contact avec la bête pour obtenir de nouvelles informations.
Difficile d'émettre un début de semblant d'avis sur un MMO de cette trempe alors qu'on ne l'a finalement côtoyé que quelques minutes. The Elder Scrolls Online part pourtant très bien puisqu'il semble capable de faire cohabiter de manière intelligente un univers qui évolue en fonction des décisions de notre héros et des mécaniques propres aux MMO. Ajoutons à cela un système combats un peu plus dynamique que la moyenne (sans atteindre le niveau d'un TERA) et l'on obtient quelque chose qu'il faudra surveiller avec beaucoup d'attention dans les mois à venir. En tout cas, nous, on ne demande qu'à y croire.