Nous savions que The Last of Us met en scène Joël et Ellie, deux survivants d'un virus qui a dévasté toute la ville de Boston, aux Etats-Unis, désormais inondée et dominée par la jungle. Nous savions également que cette peste des temps moderne a transformé la moitié de la population en véritables zombies et l'autre en chasseurs d'une nourriture de facto raréfiée. Nous attendions donc de découvrir la première phase de gameplay, essentielle afin de situer le degré d'action qu'a choisi de donner Naughty Dog à son bébé, davantage apparenté à un survival. Il était également important de constater à quel point Uncharted avait pu inspiré le studio dans le développement de cette nouvelle licence. Car si le genre rappelle surtout des titres comme I Am Alive ou Amy ou des films comme La Route, il nous a paru évident, à la diffusion des premières images, qu'Uncharted a servi, d'une manière ou d'une autre, dans le processus de création de The Last of Us.

L'impression est confirmée immédiatement, que ce soit en termes de design, de level-design, de mise en scène ou de transition entre cinématiques et gameplay. Les déplacements de Joël ressemblent à ceux de Nathan Drake bien que ceux du nouveau héros soient plus lents, plus lourds, plus réalistes finalement. Diminué par des conditions de survie difficiles, Joël se meut moins aisément mais progresse tout aussi verticalement qu'horizontalement, en grimpant à une échelle ou en se déplaçant de couverture en couverture. Souillés par un quotidien sans pitié, ses vêtements rappellent vraiment ceux de Drake, tout comme le gabarit du héros. Si nous faisons beaucoup de parallèles entre les deux titres, ce n'est certainement pas un hasard ni une fausse idée. C'est une indiscutable vérité qui pourrait poser quelques problèmes d'identité à The Last of Us. Naughty Dog n'a-t-il pas un peu trop tiré sur la corde, au point que les ressemblances avec une immense référence finissent paradoxalement par desservir ce qui doit être une nouvelle licence ? Il est encore trop tôt pour le dire mais The Last of Us devra s'affirmer rapidement pour que les comparaisons ne deviennent pas gênantes.

Visuellement, The Last of Us met tout le monde d'accord, dépassant même son cousin germain. Entre une animation plus fluide, des décors d'une immense variété, des jeux de lumières bluffants et une ambiance générale à s'en taper le postérieur par terre, le survival n'aura guère de mal à séduire ceux qui croiseront son chemin. Mais quid de la relation entre Joël et Ellie ? Cette dernière a-t-elle un véritable rôle dans la progression ou se contente-t-elle de suivre le gaillard, espérant qu'il la protège jusqu'à la zone de décontamination ? Eh bien si elle ne se révèle pas jouable, la jeune femme n'est pas pour autant passive. Au contraire, puisque son assurance lui permet de ne pas traîner dans les pattes du joueur voire même de lui venir en aide lorsque la situation lui échappe. Seul problème, ses interventions étaient systématiquement scriptées, comme le comportement de l'IA, ici composé d'humains encore valides. Ceux-ci n'avaient pourtant rien d'amis potentiels puisqu'armés et bien décidés à dépouiller chaque victime des rares biens qu'elle possède. L'occasion de voir Joël en action, que ce soit via des gunfights où la moindre balle doit être utilisée efficacement, où au corps-à-corps, de front ou par derrière. Là encore, rien de très original. Cependant, la gestion capitale des munitions devrait jouer un rôle capital dans l'appréhension des situations par le joueur. Nous espérons pouvoir vous confirmer cela très bientôt...