Genre finalement peu représenté sur la scène jeu vidéo, le hack'n slash est aujourd'hui sur toutes les lèvres, dans tous les esprits grâce à Diablo III. Comme prévu, le blockbuster de Blizzard a tout emporté sur son passage à sa sortie, explosant allègrement record de ventes sur record de ventes. Si bien que l'on a tendance à oublier que d'autres hack'n slash doivent sortir cette année. A commencer par Torchlight II, qui devrait voir le jour à la fin de l'été. Si le titre de Runic Games ne possède à l'évidence pas le même potentiel que l'ogre Diablo, il dispose d'arguments auxquels nombre de joueurs ne devraient pas rester insensibles.
Pour ceux qui sont complètement passés à côté du premier Torchlight et qui trouvent que la série affiche de troublantes ressemblances avec Diablo, sachez qu'il n'y a rien d'étonnant à cela. Parmi les concepteurs clés des deux volets initiaux de la saga de Blizzard se trouvaient en effet les futurs créateurs du studio Runic Games. Comme son aîné, le deuxième Torchlight partage ainsi plus que quelques mécaniques avec Diablo. Ils sont guidés par une même philosophie et offrent une vision très similaire du genre hack'n slash. Ce qui est déjà un point plus que positif pour la moins populaire des deux séries. Torchlight II arbore ainsi une structure des plus classiques. Le jeu est divisé en trois actes, chacun disposant d'environnements extérieurs et de donjons qui lui sont propres. Si ces deniers sont relativement variés, on ne baigne pour autant pas dans l'originalité.
L'action prend place dans des mines, des cavernes, des palais souterrains, des forêts ou encore un désert (pendant l'acte II...). Ces lieux regorgent bien évidemment d'ennemis mais on peut aussi y trouver des PNJ. Ces rencontres donnent souvent lieu à des quêtes qui viennent s'ajouter à celles permettant de faire avancer la trame principale. Chaque acte a également droit à sa ville, qui sert en quelque sorte de hub. Les allers-retours y sont fréquents. On peut s'y rendre pour aller chercher de nouvelles missions ou encore vendre et acheter des objets. Il faut également savoir que les environnements extérieurs et les donjons sont générés aléatoirement. C'est aussi le cas des quêtes, loots et autres monstres. Cela offre du coup une belle replay value au jeu. D'autant que contrairement au premier volet, Torchlight II permet de jouer en multi. Jusqu'à six joueurs peuvent tabasser des monstres ensemble, en utilisant les mêmes personnages que lors de leurs parties solos. Evidemment, cette nouveauté s'accompagne de la possibilité de créer une liste d'amis et de bloquer les parties à l'aide d'un mot de passe. Par ailleurs, Runic Games a tenu à préciser que la difficulté s'adapte en fonction du nombre de joueurs et de leur puissance. Enfin, dernière info concernant le multi, le loot affiché à l'écran ne peut être récupéré que par celui qui le voit. En gros, on ne peut pas piquer la récompense d'un ami.
Avant de se lancer dans l'aventure, Torchlight II vous propose de passer par la case création d'un avatar. En plus de pouvoir modifier son apparence et choisir son sexe, on doit bien sûr opter pour l'une des quatre classes dont dispose le titre. A savoir Berserker, Embermage, Ingénieur et Outlander. Chacune est à l'aise dans un domaine précis, qu'il s'agisse du combat au corps, de la magie ou des attaques à distance. Les frontières entre les classes sont toutefois un peu moins marquées qu'à l'accoutumée. On s'éloigne un peu des trois profils types que sont Guerrier, Mage et Voleur. A chaque classe, les développeurs ont en effet associé trois arbres de compétences différents qui permettent de varier les plaisirs. Le joueur est libre de faire progresser son personnage dans la, ou les, voie(s) qu'il souhaite. Celles-ci sont très diverses. Et même parfois étonnantes. Le Berserker peut par exemple se spécialiser dans les attaques de glace et utiliser des offensives subtiles paralysant ses ennemis. Il ne se contente pas de frapper comme une brute. Enfin pas uniquement...
L'une des grandes forces de Torchlight II est d'ailleurs de proposer une progression rapide galvanisante. On gagne ainsi très vite en expérience. En moins de cinq heures, nous sommes parvenus au niveau 21, le seuil maximal sur la bêta. Le simple fait de gagner en puissance procure un plaisir simple mais terriblement addictif. Contrairement aux décisions prises par Blizzard avec Diablo III, Runic Games a en plus choisi de laisser aux joueurs la possibilité de booster manuellement les caractéristiques (Concentration, Dextérité, Force, Vitalité) de son personnage. Parmi les autres spécificités du jeu, on trouve aussi la présence du fameux familier, dont on détermine au départ la nature (chat, chien, faucon, loup, panthère...). Celui-ci se révèle vite très utile. Vous pouvez l'envoyer seul à la ville vendre vos objets superflus. Ce qui est indispensable en raison de la surabondance de récompenses dans le jeu. Nous avons par exemple obtenu, en quelques heures à peine, des dizaines et des dizaines de pièces d'équipement dont plusieurs censées être rares... Le familier peut aussi faire des emplettes à votre place et vous ramener, entre autres, des potions de mana et de vie. Voilà qui permet d'éviter certains allers-retours laborieux à la vile. Il peut aussi apprendre des sorts, équiper des objets et se montrer un allié redoutable lors des combats. Mine de rien, ces petites bestioles permettent au jeu d'éviter quelques défauts qui auraient nettement alourdi l'expérience.
Lors des affrontements, on retrouve un gameplay aussi simple qu'efficace. La prise en main est, qui plus est, extrêmement rapide. Quelques clics de souris, quelques raccourcis clavier et son avatar se met à anéantir des armées entières de monstres pourtant très agressifs. Pour être sûr de faire un carnage, il faudra tout de même apprendre à gérer votre barre de rage qui, une fois pleine, fait rentrer votre personnage dans une sorte de transe. Le Berserker passe par exemple en mode Furie pendant quelques secondes, le temps de littéralement éventrer chaque monstre qu'il croise en un coup. Le bestiaire est d'ailleurs plutôt varié et convaincant. Certains boss profitent d'un design vraiment plaisant. C'est le moment d'évoquer la direction artistique du jeu, toujours orientée cartoon. Si certains auraient préféré un rendu plus sérieux, plus sombre, on peut affirmer que le résultat voulu par Runic colle parfaitement avec l'atmosphère et l'univers du jeu. Pour leur part, les cinématiques sont plutôt réussies. Elles permettent d'introduire une histoire qui ne présente toutefois que peu d'intérêt et qui n'est d'ailleurs pas mise en avant dans le jeu. Techniquement, Torchlight II s'en sort plutôt bien. La fluidité de l'action est assurée en permanence et seules quelques animations un brin rigides sont à déplorer. On salue également les efforts fournis au niveau de l'interface qui est d'une souplesse exemplaire. Enfin, et c'est là l'une des grandes forces de ce titre, les développeurs ont annoncé qu'ils mettraient à la disposition des joueurs tous les outils nécessaires pour créer des mods de toutes sortes. Et ce, juste après la sortie du jeu. Un atout non négligeable.
Nous n'en sommes qu'à la phase de bêta mais à l'image de son prédécesseur, Torchlight II s'avère déjà particulièrement efficace. Certes, les mécaniques de jeu sont toutes relativement classiques et il subsiste encore quelques soucis de dosage au niveau du loot, mais l'expérience est vraiment satisfaisante. Alors évidemment, le jeu n'a pas l'envergure, le charisme, la dimension de Diablo III. Le titre de Runic n'est pas aussi brutal, pas aussi bestial, pas aussi jouissif que celui de Blizzard. Mais si l'on regarde de près le rapport prix (moins de 20 €) – plaisir de jeu et s'il tient la route tout au long des trois actes qui le composent, Torchlight II demeurera une vraie belle alternative au maître incontesté du genre. Et au moins, vous pourrez y jouer offline...