Les Caraïbes seraient-elles devenues le nouvel eldorado des développeurs de jeux d'aventure ? Il semble bien que les Antilles aient effectivement la cote, car après Risen II, voilà que Raven's Cry se décide lui aussi d'envoyer le joueur quêter dans cette région ensoleillée du globe. Et la comparaison ne s'arrête pas là, puisque les deux titres se jouent à la troisième personne et se déroulent à la même époque, celle de la piraterie. Intéressons-nous de plus près à ce titre qui, avouons-le, n'est pas aussi attendu que l'a été son voisin de chez Deep Silver. Tout d'abord, présentons le personnage central, Christopher Raven. Ce pirate guère affable, est rongé par la vengeance depuis qu'il a perdu sa main et assisté au massacre de sa famille. Il est bien décidé à retrouver Neville Scranton qu'il tient pour responsable de tout cela. Pour l'originalité du scénario, on repassera. La démo commence alors que le héros déambule dans Port Royal, une des cités centrales du jeu. Environnements d'époque, type vomissant dans un coin, rhum coulant à flots dans les tavernes, l'immersion est immédiate, nous sommes bien à l'époque de Surcouf et consorts. Cependant, un détail saute aux yeux. Graphiquement, le jeu est assez pauvre et les textures se révèlent parfois bien grossières (nous n'avons vu qu'un seul des dix endroits prévus, entre Londres, La Havane, Cité aztèque...). On est bien loin des décors lumineux et emballants d'un Fable... Mais ne soyons pas encore trop cassants, il ne s'agit ici que d'une version alpha.

A côté de cela, on nous indique que Raven's Cry n'offrira aucun élément de RPG, à part les "charms". Ces reliques permettront à Raven d'être invincible ou de développer une force et rapidité hors du commun pendant quelques instants. Le sertissage ou le craft d'armes uniques n'est donc pas au goût du jour et il faudra tout simplement se rendre chez un marchand pour faire ses courses (armes, potions etc.). Inutile également de chercher un PNJ susceptible de nous donner une mission. Christopher n'a qu'un seul et unique objectif, retrouver les meurtriers de sa famille et pourquoi pas, remettre la main... sur sa main. Pas de quêtes donc, mais une aventure renforcée par l'absence totale d'indices. Pour trouver l'emplacement de la taverne, notre ami devra tendre l'oreille et ne pas hésiter à questionner les rares villageois, dont l'aide s'avérera fructueuse ou non. Si vous aimez ce genre d'aventures, vous serez servi, car tout le jeu se déroulera de la sorte. Allez, on vous donne une petite info à ce sujet : si vous êtes totalement paumé, vous aurez la possibilité d'activer un vol de corbeau qui, comme dans Fable avec ses points lumineux, vous orientera vers l'objectif.

Voilà ce que l'on a pu voir concernant la phase d'exploration. Maintenant, tout pirate qui se respecte est amené à un moment ou un autre à croiser le fer, ce qui va évidemment se produire assez souvent ici. Les combats à l'épée ou via une vieille pétoire sont en temps réel, la difficulté résidant dans le fait qu'il est impossible de "locker" le ou les ennemis. Vu la lourdeur des animations et une gestion des collisions encore balbutiante, l'affaire est loin d'être dans le sac. Même si Raven débloquera de nouveaux coups au long de son périple, on a du mal à imaginer des affrontements épiques et dynamiques à la vue de cette présentation. Déjà sceptique même si encore une fois il s'agit d'une version alpha, on espère que les combats navals censés rythmer l'aventure, ne seront pas du même acabit. En définitive, soyons clairs, cette première rencontre avec Raven's Cry n'a pas été une révélation. Encore moins une claque visuelle. Si l'immersion dans l'univers des pirates est intéressante par l'absence totale d'indices de navigation, le jeu sonne quand même assez creux. La cité dans laquelle on a vu Raven évoluer, semble hiberner tant les rues demeurent sans vie. Et ce ne sont pas les quelques pèlerins croisés de-ci de-là qui prétendront le contraire. Techniquement assez décevant, ce jeu d'aventure n'a pas les épaules très solides. Reste six mois aux développeurs d'Octane pour panser les plaies techniques d'un jeu manquant cruellement de charisme.