La saga littéraire Harry Potter est bien terminée depuis maintenant plusieurs années tandis que les films ont eux aussi atteint leur terminus l'année dernière. Il n'empêche, le jeune sorcier n'est pas prêt d'avoir dit son dernier mot. Revoilà en effet Harry sur iPhone, dans l'adaptation Lego de ses trois dernières années d'écolier à Poudlard.
Plus d'une décennie après la toute première adaptation jeu vidéo de Harry Potter, c'est toujours avec un certain plaisir que l'on découvre un nouveau titre mettant en scène le binoclard et ses camarades de classe. Bon, c'est vrai qu'au fil des ans, la saga n'a pas été épargnée par les jeux vidéo et que les derniers volets en date ont même clairement déçu, mais le titre qui nous intéresse aujourd'hui n'est pas un jeu Harry Potter classique, il s'agit d'une parodie comme Lego en a le secret. Depuis que les briques ont pris d'assaut l'empire Star Wars en 2005, les détournements Lego sont tous basés sur la même formule. Lego Harry Potter Années 5 à 7 ne déroge pas à la règle et s'inscrit dans le même moule. Vous voilà donc parti pour rejouer des scènes plus ou moins marquantes des trois dernières années d'études du jeune Harry, au fil desquelles vous prendrez un malin plaisir à casser certains éléments du décor pour en reconstruire d'autres.
Tout démolir autour de soi n'est pas simplement jouissif, cela sert aussi à récupérer de nombreux items et objets cachés permettant par exemple de débloquer un à un de nouveaux personnages jouables. A ce titre, le casting est pour le moins imposant puisqu'il regroupe 124 personnages différents. Comprenez par là qu'il est possible de jouer à peu près avec tous les élèves, professeurs, ou même personnages secondaires que compte la saga. De Dudley au professeur Ombrage, en passant par Hagrid, Neville, Nick Quasi-Sans-Tête ou les jumeaux Fred et George, ils sont tous là. Il est même possible de contrôler certains animaux de compagnie comme Pattenrond, le chat de Hermione, ou Hedwige le hibou de Harry. Les familiers ne sont toutefois pas considérés comme des personnages mais plutôt comme des sortilèges. La particularité du jeu Lego Harry Potter, par rapport à d'autres jeux de la gamme Lego, est en effet de proposer une palette de sortilèges à ces personnages (hormis aux Moldus, cela va de soi). Il suffit de tapoter l'icône en haut à droite de l'écran pour faire défiler une à une les magies et choisir celle qui nous intéresse et qui convient généralement à la situation. Que ce soit pour attaquer, faire léviter un objet, immobiliser un personnage ou envoyer de l'eau, il y a forcément un sortilège à utiliser pour se débloquer d'une situation. Plusieurs accessoires propres à l'un ou l'autre des personnages, sont également introduits invitant alors le joueur à recommencer plusieurs fois les niveaux en compagnie de tel ou tel héros pour tout voir et tout débloquer.
Durant la première partie, l'histoire suit le cours des événements de L'Ordre du Phénix, du Prince de Sang-Mêlé et des Reliques de la Mort (Parties 1 et 2 suivant le découpage filmique). Ce n'est qu'une fois arrivé au bout de l'aventure que vous pourrez relancer un niveau pour tenter de récupérer tous les bonus qu'il contient. De ce côté, Lego Harry Potter Années 5 à 7 remplit parfaitement son contrat et offre une durée de vie frôlant la huitaine d'heures pour l'aventure seule mais qui peut rapidement doubler par la simple volonté de tout découvrir. Notez qu'un mini-jeu de duel peut également être acheté (contre du vrai argent ce coup-ci) pour rallonger toujours plus le temps de jeu. En revanche, il manque à cette version iPhone l'argument principal qui fait que l'on ressort régulièrement un jeu Lego : le mode multijoueur. L'un des grands atouts de la série Lego est effectivement totalement absent – c'était d'ailleurs déjà le cas sur l'épisode Années 1 à 4 sur le même support. Sur iPhone, vous serez donc bel et bien condamné à évoluer seul sans jamais recourir au soutien d'un ami. D'ailleurs, votre personnage est lui aussi tout seul à l'écran et les héros qui l'accompagnent n'apparaissent pas à ses côtés. Il est toutefois possible de changer de personnage à la volée en piochant parmi les deux ou trois autres membres de votre équipe.
Dénué de son mode coopératif, Lego Harry Potter perd malheureusement une bonne dose de fun et les défauts inhérents à la série paraissent d'autant plus flagrants. A commencer par un manque d'inspiration des niveaux eux-mêmes. Les séquences de jeu retenues pour ficeler les chapitres tentent tant bien que mal de se rattacher à l'histoire de base, mais force est de reconnaître qu'ils nous entraînent trop souvent dans des objectifs peu intéressants et très rébarbatifs. Quand ce ne sont pas trois ingrédients à trouver pour concocter un sort, c'est une clé qu'il faut dégoter pour ouvrir un portail ou un groupe d'étudiants qu'il faut enrôler dans l'armée de Dumbledore. Cependant, le plus grand reproche à formuler à l'encontre du jeu est certainement son incapacité à livrer un scénario clair et compréhensible. Même en ayant lu les livres, et vu les films, le joueur aura toutes les peines du monde à suivre l'intrigue. A vouloir jouer à tout prix la carte de l'humour parodique, le jeu se perd dans une succession de niveaux dénués de sens et finalement pas si proches du matériau de base. Oui, on y retrouve les personnages du monde de Harry Potter, mais on ne comprend pas forcément leurs motivations ni leurs implications dans l'histoire. Cette collection de petits moments de vie, pas vraiment liés entre eux, donne une progression générale complètement décousue qui déboussolera plus d'un joueur.
Reste cependant que la formule Lego, maintenant bien rodée, possède toujours son petit charme. On ne comprend pas forcément pourquoi on fait les choses, mais la magie opère généralement pour nous pousser à en voir toujours plus. La bonne réalisation (tant graphique que sonore) aide aussi à se plonger sans mal dans l'aventure et dans la recherche de la moindre petite chose à collectionner.
- Graphismes15/20
Le monde de Harry Potter vu sous le prisme des Lego donne naissance à un univers étonnement sombre dans lequel les nombreuses magies apportent heureusement pas mal de couleurs. Sur iPhone, les environnements sont moins vivants que sur les autres supports mais les animations impeccables des personnages et leurs nombreuses mimiques compensent largement. En tout cas, les visuels sont toujours très propres et extrêmement fidèles à la charte Lego.
- Jouabilité13/20
Dans l'ensemble, le jeu reste jouable grâce à un stick virtuel pour se déplacer et à trois boutons d'action logés dans les coins inférieurs de l'écran. La sélection de sorts n'est cependant pas des plus pratiques puisqu'il faut les faire défiler un à un avant de tomber sur le bon.
- Durée de vie16/20
Il faudra de nombreuses heures pour terminer l'aventure une première fois avant d'y revenir pour trouver tous les secrets cachés dans les niveaux. Support iPhone oblige, il faudra par contre faire une croix sur les parties multijoueurs. Dommage.
- Bande son16/20
Les thèmes sont principalement repris des films. On retrouve donc des mélodies connues durant les niveaux et les cinématiques. Comme toujours avec Lego, les personnages ne parlent pas mais se contentent d'onomatopées pour traduire leurs émotions. Ca fonctionne plutôt bien.
- Scénario10/20
Même en connaissant déjà bien le parcours du sorcier, on peine à réellement suivre les événements du jeu puisque les cinématiques ne livrent pas les clés nécessaires pour comprendre ce qu'il se passe. On avance donc dans les niveaux sans trop savoir pourquoi.
Très similaire aux autres versions (mais sans multijoueur et avec un monde un peu plus vide), Lego Harry Potter : Années 5 à 7 sur iPhone n'est pas le type jeux que l'on a l'habitude de voir sur le support. Pas spécialement adapté aux parties courtes sur le pouce, le titre offre bien une longue aventure s'étalant sur plusieurs heures d'exploration et de découverte. Si le gameplay reste agréable avec de nombreux personnages à débloquer et plusieurs sorts à utiliser, il manque toutefois un petit quelque chose pour que le joueur se sente pleinement investi dans la progression. Un scénario plus explicite aurait déjà corrigé pas mal de choses. A réserver aux seuls vrais fans de Harry Potter qui pourront par moments se rattacher à quelques bribes d'histoire pour comprendre ce qu'ils font là.