Disponible en téléchargement depuis plus d'un an, The First Templar nous arrive enfin dans une version boîte. Voilà donc une bonne occasion pour nous de vous présenter ce titre orienté action mâtiné de jeu de rôle.
Chose surprenante s'il en est, The First Templar est développé et édité par le couple Haemimont Games/Kalypso, à qui l'on doit entre autres Tropico 4 et Grand Ages : Rome. Inévitablement, on reconnaîtra d'emblée une patte graphique caractéristique avec des décors qui semblent tout droit sortis des deux softs cités précédemment. Cependant, si le résultat était plutôt impressionnant venant d'un jeu de gestion/stratégie, force est de constater que celui-ci est nettement moins concluant venant d'un titre orienté action à la troisième personne. Les décors et modélisations des personnages accusent ainsi un retard conséquent et sans être scandaleux, The First Templar se montrera plutôt limité visuellement parlant. La réalisation artistique est toutefois soignée et les différents lieux visités possèdent tous un certain cachet et une forte personnalité.
Comme son nom l'indique, The First Templar nous permettra d'incarner un chevalier de l'ordre des templiers durant les croisades. L'action débute donc en 1291 sur Chypre et vous emmènera à lutter contre les Sarrasins, l'Inquisition, et divers traîtres afin de déjouer un complot de grande ampleur. Ce scénario n'est pas forcément désagréable à suivre bien qu'un peu confus et alambiqué mais rappellera surtout un certain Assassin's Creed. Ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun entre ces deux jeux, puisque, au-delà du contexte historique, le gameplay évoque clairement le titre d'Ubisoft. Vous serez ainsi souvent opposé à des hordes d'ennemis qui vous attaqueront tour à tour. Vous pourrez alors au choix parer et contre-attaquer ou bien appuyer inlassablement sur les touches d'attaque (normale et puissante). Il sera également possible d'éliminer discrètement des ennemis isolés ou bien de réaliser divers combos. Dans tous les cas, l'action sera très loin d'égaler celle de son modèle et nos héros se montreront relativement rigides et peu précis. De même, les finish moves se déclenchent de manière aléatoire et sont pour le moins répétitifs.
Comme cela a déjà été dit, The First Templar comprend quelques éléments de jeu de rôle. Ainsi, chaque ennemi tué ou chaque mission complétée vous conférera de l'expérience qui pourra par la suite être utilisée afin de booster les pouvoirs des différents personnages que vous aurez à incarner. Il faudra pour cela passer par des arbres de compétences qui vous permettront de débloquer de nouveaux combos ou d'améliorer votre nombre d'orbes, en sachant que ces derniers peuvent être de deux types : les orbes de vie ou de zèle. Les premiers constituent simplement votre santé quand les seconds sont nécessaires pour effectuer une attaque puissante ou spéciale. Tout cela sera donc primordial, et il vous faudra fouiller chaque niveau de fond en comble afin de débusquer des coffres contenant quelques orbes supplémentaires ainsi que des tenues et armes inédites. Ce sera malheureusement tout pour l'aspect jeu de rôle qui sera au final très limité. Il n'y a ainsi aucune interaction possible avec des PNJ, aucun système d'inventaire et au final The First Templar, en essayant de se diversifier, ne convainc ni par son aspect rôliste, ni par son côté action.
La réelle force du titre concerne ses possibilités multijoueurs. Ainsi, comme dit précédemment, il est possible d'incarner plusieurs héros distincts, mais également de passer de l'un à l'autre en appuyant simplement sur la touche adaptée. Votre compagnon sera alors contrôlé par l'IA, ou bien par un joueur humain en ligne ou en local. Quelques énigmes adaptées seront au programme et l'expérience pourra s'avérer plutôt sympathique. Cela n'occulte toutefois pas les nombreux défauts du soft auxquels on peut ajouter une difficulté quasi inexistante et une durée de vie plutôt faible. On ne pourra par conséquent que vous conseiller de commencer par le mode Difficile, et même dans ce cas, le titre ne vous occupera pas plus d'une douzaine d'heures. Bref, The First Templar est un jeu en demi-teinte qui ne vous proposera que peu d'originalité et peu de profondeur. Pour 30 €, on est loin de l'escroquerie, mais on pouvait en attendre davantage.
- Graphismes11/20
Plutôt habitué aux jeux de gestion/statégie, Heamimont Games nous propose là un soft limité techniquement parlant. La modélisation des personnages comme des décors accuse ainsi un retard conséquent et seule une réalisation artistique de qualité égaye l'ensemble.
- Jouabilité12/20
The First Templar propose des éléments de jeux d'action et de rôle mais ne parvient à convaincre dans aucun des deux domaines. Les phases de combats sont ainsi pour le moins rigides et laborieuses quand l'aspect jeu de rôle est réduit à un simple arbre de compétences. La complémentarité entre les différents héros en multijoueur est toutefois très sympathique.
- Durée de vie13/20
Même en mode Difficile, The First Templar ne devrait vous réserver que très peu de challenge et ne vous occupera au final que peu de temps. Ne comptez ainsi pas plus d'une douzaine d'heures pour compléter le jeu à 100%, ce qui, sans être scandaleux, est loin d'être exceptionnel. La présence d'un mode multijoueur en coopération devrait toutefois booster cette durée de vie.
- Bande son13/20
Les différentes musiques qui composent la bande-son du jeu collent plutôt bien à l'ambiance, mais les bruitages ne sont que médiocres. Notons que les doublages ne sont quant à eux disponibles qu'en anglais.
- Scénario12/20
Plutôt intéressant de prime abord, le scénario de The First Templar passera rapidement au second plan, notamment par manque de cohérence et de clarté.
Ni un jeu de rôle, ni un jeu d'action, The First Templar peine à trouver une orientation claire. Il en résulte un titre peu profond et guère convaincant qui ne propose que du déjà-vu. Etrangement, celui-ci laissera un arrière-goût pas si désagréable que cela et saura même vous réserver quelques bons moments. Le constat est donc mi-figue, mi-raisin, ce qui n'est clairement pas suffisant pour que le soft puisse être conseillé.