A peine les championnats européens arrivent à leur terme, qu'EA est déjà chaud pour entamer la prochaine saison. Et on le comprend, tant Fifa 13 s'annonce une nouvelle fois exceptionnel. Si l'éditeur garde quelques infos qu'il ne dévoilera qu'à l'E3, la présentation londonienne a donné un coup de projecteur sur toutes les améliorations du moteur physique, relayant déjà Fifa 12 au rayon des antiquités.
Chaque année, c'est la même rengaine. On se demande toujours ce que va nous réserver Fifa. Car depuis 2007 et une version 08 marquant un tournant dans l'histoire de la licence, le titre d'EA n'a cessé de muscler son jeu, que ce soit graphiquement ou au travers d'animations de plus en plus réalistes. Fallait-il s'en douter, Fifa 13 ne dérogera pas à la règle. Pendant presque deux heures, le gameplay producer Aaron McHardy a ainsi décortiqué les nouvelles features de cette itération. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles sont nombreuses.
Commençons par le first touch control, autrement dit le contrôle de balle. Ce qui était vrai dans Fifa 12 l'est encore plus ici. Plus le joueur aura des stats importantes dans ce domaine, plus il démontrera une aisance technique indéniable. En revanche, c'est sur les ballons difficilement maîtrisables, comme la réception d'un dégagement (ou d'une passe en hauteur), que la différence peut se faire. Faites l'expérience avec Lugano puis Puyol et vous verrez, vous réfléchirez à deux fois avant de construire votre charnière centrale. Pendant que l'Espagnol réalisera un bel amorti avant de redonner le cuir correctement, l'Uruguayen lui, se montrera moins à l'aise... quand il ne passera pas à travers. Cette démonstration faite sur la défense est également valable pour les joueurs de champ. C'est ainsi que l'on pourra assister à des événements rares, comme voir Xavi ou Hazard rater un contrôle, de quoi se réjouir de la disparition de ces joueurs avec de la colle au bout des crampons. On ne devrait également plus assister à ces fameuses séquences énervantes et récurrentes, où le défenseur contrôle la balle de la poitrine, avant de se faire griller la politesse par l'attaquant, qui n'a plus qu'à filer au but. Plus de contrôle mais un droit à l'erreur, que l'on s'appelle Neymar ou Lisandro, voilà en résumé l'amélioration apportée au first touch control.
Cette phase nous amène directement au deuxième point, à savoir, la lutte pour la possession et la préservation du cuir. Grâce au Player Impact Engine, les footeux pourront enfin faire parler leur masse athlétique. Mettre les bras en opposition, utiliser la force physique pour protéger ou récupérer le ballon, tout est beaucoup mieux dosé. Dans Fifa 12, la vitesse prévalait trop souvent sur la puissance, et un Messi prenait régulièrement l'avantage sur un joueur costaud. Dorénavant, si cette situation peut encore se produire, elle se raréfie. Les défenseurs massifs ne s'apparentent plus à de gros piquets, et peuvent prétendre enfin faire leur boulot correctement.
Aaron McHardy s'est ensuite penché pêle-mêle sur d'autres améliorations visibles lors d'une rencontre. Si les petites passes sautées enrichiront la construction des actions, c'est surtout la possibilité de se déplacer latéralement qui retient l'attention. Dorénavant, n'importe quel joueur pourra "strafer" devant un défenseur pour temporiser ou, s'il est de dos, utiliser cette technique pour protéger la balle. Cet apport de gameplay sur la conservation ravira typiquement ceux qui, à l'image de Barcelone, aiment poser le jeu avant de lancer une attaque fulgurante. D'ailleurs, concernant les phases offensives, les développeurs ont enfin offert un cerveau aux attaquants systématiquement sifflés hors-jeu. Maintenant, au lieu de partir tête baissée à l'abordage, ils n'hésiteront plus à piétiner, voire ralentir leur course afin de rester le plus longtemps possible sur la même ligne que le(s) dernier(s) défenseur(s).
Avant de clore la présentation, un dernier focus a mis en lumière l'arbitre et les coups francs. Pour l'homme en noir, c'est une excellente nouvelle puisqu'il va enfin laisser l'avantage plus longtemps et surtout, arrêter de siffler dès que deux joueurs se chatouillent le museau sans commettre de fautes flagrantes. On a tous vécu des rencontres hachées par des décisions souvent injustifiées, et ce temps semble enfin révolu. De leur côté, les coups francs se voient offrir de nouvelles combinaisons. Désormais, ce ne sont plus deux, mais trois joueurs qui pourront être appelés autour du tireur. Feinte de tir, course croisée, talonnade... ou comment transformer une phase de jeu en casse-tête ! Les spécialistes de ce genre d'actions apprécieront pendant que les autres se retrancheront vers un seul et unique tireur, à l'ancienne.
Beaucoup, beaucoup de choses ont été dévoilées sur Fifa 13 lors de ce showcase. Du gameplay considérablement enrichi (gestes techniques, contrôle de balle) au moteur physique (collisions, rapport poids/puissance), ce nouvel opus plus pointu, enterre incontestablement le précédent. Et ce n'est pas fini puisque EA a annoncé qu'il révélerait d'autres aspects retravaillés du titre lors de l'E3...
Si l'on pouvait s'attendre à quelques bouleversements dans Fifa 13, on était loin du compte. EA ne s'est pas contenté de corriger certains bugs de collisions. L'éditeur a revu son moteur physique afin de rééquilibrer les forces qui donnaient trop souvent l'avantage à l'attaque. Par petites touches, EA arrive à rendre Fifa encore plus réaliste chaque année sans lui enlever le côté fun. Si les novices auront du mal à maîtriser un gameplay pointu, les aficionados eux, retrouveront leurs marques sans aucun souci. Petit espoir pour le jeu online, EA travaillerait sur le moyen de pénaliser les déconnexions sauvages. A suivre...