Ressorti du placard en 2010, Medal of Honor a tenté de se faire une place auprès des grosses licences de FPS. Encore en deçà techniquement, le titre d'EA n'a pas abdiqué pour autant, revenant sur le devant de la scène avec un tout nouveau moteur. Si graphiquement Medal of Honor a progressé, on souhaite que le contenu suive, car les dix minutes de présentation n'ont dévoilé qu'une phase vue et revue dans les FPS actuels.
Soyons honnêtes. Même si l'on ne s'attendait pas à un titre révolutionnaire, le showcase EA devait être l'occasion de nous montrer un Medal of Honor susceptible de faire oublier son prédécesseur. Dix minutes de présentation, c'est bien faible pour se faire une idée, mais suffisant pour voir que ce FPS affiche de belles prétentions graphiques. Les décors dévoilent de fines textures, les effets de lumières paraissent bien plus crédibles, quant aux environnements, ils s'avèrent relativement soignés, offrant un level design intéressant à défaut d'être original. Si cette patte visuelle tranche radicalement avec la précédente, il ne faut pas chercher la réponse bien loin. Les développeurs ont utilisé un moteur ayant fait ses preuves sur Battlefield 3, le Frosbite Engine 2. Ce nouvel outil peut-il marquer le renouveau d'une licence que l'on croyait perdue ? On l'espère, tant Medal of Honor a pu nous faire rêver il y a encore quelques années de cela, et mérite un autre dessein.
Hormis la belle claque visuelle que l'on prend dès les premières minutes de jeu, ce qui est intéressant se situe dans le scénario. Certes, il s'agit toujours de prendre les commandes d'une escouade de militaires pour résoudre des conflits éclatants aux quatre coins du monde, mais là où MOH se distingue des autres FPS du genre, c'est au niveau de la véracité des événements. Bien évidemment, il ne s'agit pas de revivre les épisodes récents (Ben Laden, Saddam Hussein...), mais plutôt d'atterrir dans des lieux où la paix a du mal à s'installer encore aujourd'hui. C'est alors qu'en tant que membre du Tier 1, la démo nous envoie en plein cœur des Philippines, avec pour mission, la libération d'otages en captivité. L'arrivée se fait discrète, seul le clapotis de l'eau contre le caoutchouc du Zodiac vient interrompre cette pesante atmosphère. En quelques secondes, l'équipe arrive devant la pièce où de nombreux geôliers les attendent. C'est à ce point précis que se trouve une nouveauté de gameplay, le joueur ayant plusieurs options pour ouvrir la porte. Le type à la manette souhaitant faire le spectacle, c'est la méthode forte qui sera choisie. Un bon coup de pompe pour dégommer l'obstacle et l'action ralentit brutalement. Reprenant le même système vu dans Black Ops, cette petite mise en scène de quelques secondes offre le temps au joueur de descendre un maximum de types sans prendre de dégâts. Dans un déluge de plombs et de cris, les cibles tombent les unes après les autres. Après les échanges de feux nourris, les soldats dénouent les liens des captifs et remontent sur leur bateau, fuyant la zone tout en arrosant les résistants avec la tourelle présente à bord.
L'assaut terminé marque la fin de la présentation. Une sensation mitigée s'en dégage. Certes Warfighter a montré qu'il avait considérablement évolué graphiquement, mais la mise en scène de la mission manque cruellement d'inspiration. Cette arrivée en catimini, ce "slow motion", cette fuite sur la rivière transpirent le déjà-vu. Mais, si on peut espérer que le reste de l'aventure se déride un peu, on prie également pour que l'IA ne soit pas à l'image de ce type traversant la salle, sans se soucier de nous, pour aller se planquer derrière un muret. Medal of Honor Warfighter peut-il n'avoir eu d'autres recours que celui des scripts pour animer ses scènes de combats ? Si on n'en saura pas plus pour le moment, ce détail a de quoi inquiéter.
Au final Warfighter ne s'est guère montré emballant par sa créativité. Peut-être aurait-il fallu nous faire voir une autre mission ? Car le seul point positif qui ressort de ces dix minutes de démo se situe essentiellement sur l'aspect graphique. Le reste demeure excessivement classique, même si les combats s'avèrent soutenus et rythmés. On attend également de voir le côté multijoueur et la possibilité de pouvoir incarner un membre d'une des douze forces spéciales présentes pour confirmer si oui ou non, Warfighter marche sur les traces du succès.
C'est un fait, la licence Medal of Honor est de retour sur le front. Grâce au moteur Frosbite Engine 2, le titre gagne du crédit graphiquement mais n'est pas parvenu, via la mission dévoilée, à nous surprendre. Doit-on s'attendre à un jeu classique scripté ? C'est en tout cas les premières impressions qui ressortent de cet aperçu. Mais attendons de voir la suite pour nous forger un avis définitif.