En 1989, Super Thunder Blade s'envole de sa borne d'arcade pour atterrir sur la toute nouvelle console de Sega : la Megadrive. Ce shoot'em up intensif vous met aux commandes d'un hélicoptère de l'armée. A vous de faire le nécessaire pour sortir intact des quatre étapes du jeu où vous attendent déjà avions, tanks et flottes ennemis...
Super Thunder Blade fait partie de ces nombreux jeux d'arcade ayant été exportés sur consoles de salon. Sorti la même année que la Megadrive au côté du mythique Space Harrier, les deux titres se sont partagés la vedette. Alors que l'un proposait un gameplay futuriste, l'autre restait dans un domaine plus conventionnel. Face à ce choix, les adeptes des machines de guerre se sont rapidement tournés vers Super Thunder Blade. Et pour cause, le titre proposait simplement de piloter un hélicoptère de l'armée envoyé en territoire hostile pour détruire de la ferraille ennemie. Durant ce périple, destruction et progression étaient les mots d'ordre. Mais voyons un peu plus en détail la mécanique.
Au niveau du gameplay, Super Thunder Blade s'adapte à sa thématique. En effet, qui dit grosse ferraille dit artillerie lourde. C'est pourquoi votre hélicoptère est armé de deux mitrailleuses à la cadence de tir plutôt élevée et aux munitions illimitées. En face, le rapport de force est bien présent. Les vagues ennemies aussi bien aériennes, terrestres que maritimes, bombardent votre hélicoptère de tirs et de projectiles qu'il est nécessaire d'éviter sous peine de crash. Autant le dire tout de suite, éviter les tirs tout en visant correctement les ennemis n'est pas chose aisée. D'autant plus que d'autres obstacles sur votre chemin - tels que des immeubles ou des rochers -, selon la manche, menacent de vous percuter à tout moment. Dans chacune des quatre étapes, une fois passées les premières vagues ennemies, un boss un peu plus résistant vous barre la route. Cependant, le plus dur reste toujours pour la fin puisque après ledit boss, vous devez détruire une nouvelle vague d'ennemis plus menaçante que les autres.
Tout cet arsenal est servi par un cadre de jeu exploitant une vue à la troisième personne, façon Space Harrier. L'expérience n'en est que plus immersive. Sega s'offre d'ailleurs quelques extras, notamment lors des dernières vagues ennemies, où le jeu bascule subitement en vue plongeante avec une caméra perpendiculaire au sol à quelques mètres au-dessus de votre hélicoptère. Lors de ces fins de manches, Super Thunder Blade offre une belle vue zénithale ainsi qu'un gameplay forcément légèrement différent. En effet, lors de ces phases de jeu, vous avez une vue d'ensemble plus importante et pouvez donc mieux anticiper les tirs ennemis, en prenant compte de leur positionnement.
En dépit de tous ces efforts de mise en scène, Super Thunder Blade souffre néanmoins de quelques ralentissements. De plus, sans être totalement moches ni totalement beaux, les graphismes sont surtout minimalistes. Bien que les quatre manches proposent quatre ambiances différentes, ce sont toujours les mêmes décors qui reviennent à l'intérieur des niveaux (immeubles, rochers, bateaux...). L'ensemble devient alors inévitablement répétitif et monotone.
Mais s'il y a bien une chose décevante dans Super Thunder Blade, c'est la difficulté élevée du titre. En effet, le jeu n'est pas accessible à tous et risque fort de rebuter les nouvelles recrues. Il est très difficile de passer ne serait-ce que la première manche, au vu du nombre impressionnant d'ennemis à détruire et de projectiles à éviter. Outre la maniabilité pesante de votre hélicoptère, ce sont surtout les tirs adverses, qui semblent parfois sortir de nulle part, qui se révèlent handicapants. Bien que le jeu propose trois modes de difficulté différents, il garde une prise en main délicate. Les trois vies dont vous disposez pour chaque étape semblent alors bien modestes et au final, la difficulté n'est pas stimulante mais bien frustrante. Il aurait fallu revoir cette dernière à la baisse, lors de la transposition sur Megadrive, afin d'atteindre un public plus large et d'accentuer le côté arcade du jeu.
Finalement, Super Thunder Blade aurait peut-être dû rester sur bornes d'arcade. Si la disparition du joystick lors du passage sur consoles enlève déjà une bonne part de son charisme, c'est surtout le gameplay répétitif, les quatre niveaux qui proposent tous le même schéma (vague ennemie – boss – vague ennemie) et les graphismes à la traîne qui pénalisent un titre dont on se lasse vite. Par ailleurs, la reconnaissance que l'on pouvait tirer sur bornes d'arcade en inscrivant son nom au sommet du high-score ne se retrouve pas sur Megadrive. Enfin, le niveau élevé de difficulté risque vite de frustrer le joueur qui n'ira pas plus loin que là où son hélicoptère s'est crashé. Dommage.
- Graphismes13/20
Si l'utilisation de la 3D est ambitieuse, la répétition des textures l'est moins. En contrepartie, les fins de niveaux en vue plongeante proposent un esthétisme soigné.
- Jouabilité9/20
Le côté addictif du jeu se perd avec la difficulté élevée qu'il propose. De plus, l'hélicoptère ne dispose que d'une seule arme et le gameplay est identique dans les quatre manches. Dommage que les fins de niveaux, proposant une jouabilité légèrement différente, ne soient pas plus développées.
- Durée de vie8/20
Même si finir le jeu demande un peu plus d'une demi-heure, il y a fort à parier que vous vous arrêterez avant l'étape 2. D'autant plus que l'intérêt du tableau des scores est inexistant sur Megadrive.
- Bande son12/20
Les musiques sont plutôt réussies mais malheureusement saturées par le bruit des projectiles et des explosions. A noter que chaque niveau dispose de sa propre musique.
- Scénario/
Si Super Thunder Blade a voulu assurer ses arrières en conservant son gameplay arcade, il n'en reste pas moins qu'il risque de décevoir de nombreux joueurs. Troquer le joystick pour la manette lui a fait perdre tout intérêt : le tableau des scores paraît futile, le gameplay est répétitif, la difficulté est trop élevée, l'ensemble est fade. Même si les joueurs apprécieront un instant l'utilisation de la 3D, ils retourneront vite au bien meilleur Space Harrier.