Une légère brise dépouille les arbres et porte leurs feuilles au fil des saisons, par dessus une nature toujours changeante. Clairement, On the Wind libère un vent de poésie sur l'AppStore. Cette fraîcheur bienvenue tient-elle la distance ou s'essouffle-t-elle au creux de nos mains ?
Comment aborder le test de On the Wind sans évoquer le titre qui vient immédiatement à l'esprit lorsque l'on parle de vent, de feuilles, de pétales et de fleurs : le bien nommé Flower sur Playstation 3 ? Largement inspiré par ce dernier, du moins dans son concept de base, On the Wind permet en effet de diriger le vent pour porter, non pas des pétales de fleurs, mais des feuilles. La comparaison s'arrête hélas ici. Pourquoi hélas ? Simplement car si Flower est parvenu à entraîner les joueurs dans son sillage zen et poétique, l'expérience limitée de On the Wind peine à nous faire réellement décoller.
On l'a dit, le principe consiste ici à conduire des feuilles pour les faire traverser les saisons. En plaçant un doigt sur l'écran, le joueur crée le courant d'air et il lui suffit de glisser sur le paysage pour que les feuilles s'envolent et le suivent fidèlement. Cela dit, les feuilles ne restent jamais très longtemps en l'air et finissent tôt ou tard par disparaître, obligeant le joueur à venir régulièrement caresser d'autres branches pour ramasser de nouvelles feuilles et garder un stock constant. S'il n'a plus de feuilles, la partie s'arrête, tout simplement. En venant doucement épouser les contours du sol, le joueur peut aussi faire éclore quelques fleurs qui, en plus de lui égayer la vie, rapportent quelques points au compteur.
En effet, On the Wind est bien un jeu à scoring, où la hauteur du score l'emporte donc sur la seule volonté poétique. Le décor avance tout seul et plus le joueur se montre adroit pour naviguer dans l'environnement (sans se cogner et en ramassant des feuilles) et plus il reçoit de points. La partie commence au printemps et s'étale jusqu'en hiver avec deux subtilités à gérer : d'abord le défilement du décor qui accélère à chaque nouvelle saison, ensuite le nombre de feuilles qui diminue sur les arbres. Il est donc deux fois plus délicat de traverser l'automne que l'été puisque les feuilles s'y font plus rares et qu'il faut réagir au quart de tour pour éviter de s'écraser au sol.
Hélas, On the Wind s'arrête là. Rien ne vient relancer la machine et permettre de donner un second souffle au postulat de base pourtant alléchant. Une fois l'hiver passé, le jeu s'arrête et il n'y a qu'à recommencer au début en tentant de faire mieux, à savoir emporter plus de feuilles et planter plus de fleurs. Pourquoi ne pas avoir creusé davantage le concept en prévoyant par exemple un cycle infini des saisons ? On aurait alors très bien pu imaginer que les fleurs plantées une année donnent naissance à des arbres l'année suivante et donc à plus de feuilles. En vérité, On the Wind manque simplement d'ambition et son unique mode de jeu risque bien de lasser les joueurs en un coup de vent. D'autant que la jouabilité n'est pas optimale puisque le doigt posé sur l'écran cache justement la zone que l'on est censé observer pour naviguer au milieu du décor. Une option gaucher/droitier corrige légèrement ce problème, mais ne rattrape malheureusement pas le maigre contenu proposé.
- Graphismes16/20
Le travail artistique est évident. Le jeu baigne dans un environnement aux accents rétro très réussis. Chaque saison se distingue par une palette de couleurs spécifiques, ce qui donne aussi du charme à la progression.
- Jouabilité11/20
Avec un doigt posé juste sur la zone sensible de l'action, difficile de se montrer précis dans le contrôle du vent. En insistant un peu, on finit par s'y habituer. Au fil des parties, on arrive même à retenir pratiquement par cœur le cheminement nécessaire pour traverser sans encombre chaque section d'un décor pourtant créé aléatoirement. Le tout reste toutefois très imprécis.
- Durée de vie8/20
Chaque saison dure environ 1 minute. En théorie, le jeu a de ce fait une durée de vie de 4 minutes. Toutefois, il faudra bien plusieurs essais pour parvenir à porter au moins une feuille au bout de l'hiver. Une fois ce défi passé, seule la motivation de battre son score peut éventuellement nous pousser à recommencer.
- Bande son12/20
Là aussi, le jeu opte pour une approche artistique, mais plutôt que de proposer une musique pour accompagner la partie, il faudra se contenter du souffle du vent. Chaque feuille ramassée fait décoller une note de violon, mais ces dernières ne forment pas vraiment de mélodie lorsqu'elles sont mises bout à bout. Dommage.
- Scénario/
L'inspiration de Flower est évidente, mais tourne malheureusement court par un manque d'idées flagrant. Au lieu de survoler plusieurs années et d'éventuellement voir le décor évoluer peu à peu, On the Wind se contente d'évaluer les joueurs par un score au fil d'une simple traversée annuelle de 4 minutes. Les problèmes de jouabilité n'arrangent pas l'affaire et relèguent donc On the Wind à un jeu simplement sympathique le temps d'une ou deux parties. Pas vraiment plus.