Sorti en 1996, Big Red Racing passe à peu près inaperçu aux côtés d'autres très bons jeux de courses du moment. Résolument fun, Big Red Racing, réalisé par les studios Big Red Software (ça ne s'invente pas) reste attachant. Une véritable bouffée d'air frais blindée d'humour en ces temps d'austérité. Après toutes ces années, on est quand même en droit de se demander si le soft ne souffre pas du temps passé.
Avant même de lancer une course, Big Red Racing a le mérite de marquer les esprits avec son menu. C'est à travers les rires, les cris, les bruits de pets, de vomis et de rots que le joueur navigue gaiement parmi les options et les modes de jeu du titre. C'est donc le sourire aux lèvres que l'on passe par le menu de choix du personnage et de personnalisation du véhicule afin d'en modifier la peinture et d'y ajouter quelques motifs rigolos. L'humour, on le retrouve surtout à travers les commentaires présents pendant vos différentes courses : les stéréotypes des commentateurs, liés aux choix du pays, donneront lieu à des courses rythmées par de drôles de remarques, souvent prononcées avec un accent à trancher au sabre. Toujours dans l'inventivité, le choix des courses se fait via un globe terrestre sur lequel on peut compter 24 circuits dispersés un peu partout sur la Terre et même au-delà, avec trois terrains se situant respectivement sur la Lune, Mars et Vénus. Les véhicules sont eux aussi très nombreux allant de la simple Jeep au vaisseau spatial, en passant par l'hélicoptère et le bateau pneumatique à moteur. Dans tous les cas, la variété semble au rendez-vous.
Et en effet, même si le choix final du véhicule s'effectue entre deux bolides pour chaque circuit, force est de constater que chacun de ces véhicules répond très différemment en fonction de ses statistiques. Le choix n'est donc pas anodin ici. Il faudra se la jouer tactique en fonction de sa propre conduite et de la morphologie du circuit. Effectivement, la variété des terrains ne se fait pas uniquement à travers l'environnement. Avec des courses d'hélicoptères, de bateaux, de tout-terrain et de petites citadines, les tracés des routes vont du véritable terrain de cross au Japon au centre-ville américain, jonché de tremplins et de virages serrés. A ce propos, bien que le jeu soit axé fun, la conduite n'en est pas moins exigeante. Les développeurs se sont bien appropriés le moteur physique du jeu, ce dernier donne lieu à des accrochages violents et des sauts instables qui vous feront valser dans le décor, mais ce même moteur influe également sur l'inertie des véhicules, rendant parfois les courses un petit peu trop molles. Qu'à cela ne tienne, l'I.A très agressive redonne de l'équilibre au rythme du jeu et vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer. En plus des touches de direction «classiques», il vous faudra faire preuve de réflexe lorsque votre véhicule se renverse et appuyer sur la touche de respawn automatique. Une jauge de nitro est également incorporée et fonctionne différemment en fonction de votre machine.
Que pourrait-on reprocher finalement à ce Big Red Racing ? La réponse saute aux yeux : les graphismes sont particulièrement limités. Certes, il s'agit d'un jeu de 1996, mais les productions de l'époque telles que Daytona USA, SEGA Rally Championship ou encore Destruction Derby témoignent du minimalisme affligeant des textures. On pestera donc contre des véhicules à l'aspect trop polygonal ou vis-à-vis des décors trop légers, un peu vides même. A noter également que la caméra parfois capricieuse demandera un petit temps d'adaptation afin d'être domptée. Mais tout ceci n'enlève rien au plaisir que l'on a à parcourir le monde à bord d'une pelleteuse, d'un Monster Truck ou d'un chasse-neige à turbo. Plaisir décuplé en multijoueur puisque le jeu embarque la possibilité de jouer à 2 en écran partagé et à 6 en LAN où l'on peut se retrouver entre amis pour une séance de bonne rigolade. Replacé dans son contexte, Big Red Racing ne brille pas à côté de la flopée de bons titres sortis la même année. Toutefois, il apporte une touche humoristique que l'on se doit de saluer aujourd'hui. Un parti pris audacieux qui contraste avec la timidité ambiante des productions actuelles.
- Graphismes11/20
Big Red Racing, c'est vraiment pas très beau. La moyenne se justifie par la variété des environnements.
- Jouabilité16/20
C'est fun, rythmé et l'I.A est parfaitement dosée. Il n'y a pas de choix dans le niveau de difficulté, mais le joueur qui aime le challenge pourra rajouter l'option de prise en compte des dégâts.
- Durée de vie13/20
En 1996, les jeux de courses n'avaient pas encore de mode carrière pouvant durer trente heures. On peut déplorer un mode « tournoi » qui n'apporte rien de plus au jeu étant donné que l'on débloquera uniquement les crédits à l'issue de celui-ci. Toutefois, la diversité des véhicules, le nombre conséquent de circuits et les modes multijoueurs apportent au titre une très bonne rejouabilité.
- Bande son18/20
Le gros point fort du jeu : les commentaires sont travaillés et drôles, les bruitages sont bien faits et les musiques variées et de bonne qualité. Ces dernières sont très ancrées dans leur temps et peuvent paraître extrêmement ringardes aujourd'hui.
- Scénario/
Big Red Racing est un très bon jeu de courses. Bien que graphiquement datée, la dernière production du studio Big Red Software (qui fermera la même année) apporte une fraîcheur certaine de par son côté décomplexé omniprésent.