La voici, l'annonce que tout le monde attendait lors du Captivate. Lost Planet 3, qui doit faire oublier un précédent épisode décevant, s'affiche comme un opus rédempteur. Eden III est visiblement redevenue cette planète hostile recouverte d'un linceul blanc. Nous n'avons eu qu'un léger aperçu de ce que cache ce nouvel opus, mais la magie de cet univers si particulier, opère déjà. Jusqu'à quand ?
Faute avouée, à moitié pardonnée. C'est sans doute ce qu'ont dû se dire les développeurs au moment d'écrire le scénario de Lost Planet 3. Car oui, avec l'épisode 2, ils se sont bel et bien plantés, pensant qu'humaniser Eden III rendrait cette planète plus sympathique, alors que l'apparition de végétation et de zones désertiques n'ont fait que la banaliser. Non, ce lieu si étrange devait redevenir cet univers glacial, vivant au rythme des violentes tempêtes de neige et un mercure ne remontant jamais au-dessus de -40° (ndlr : bien -40°). Et ce gros détail, Capcom l'a visiblement bien assimilé. Du coup, les premières images de la démo présentée, nous ont partiellement rassurés. Si nous n'avons pu voir qu'une vingtaine de minutes du jeu, le prologue de l'aventure donne clairement envie.
Reclus dans une base souterraine, un groupe d'hommes s'affaire. Parmi eux, Jim Peyton. Calmement, la barbe bien taillée, le type fait sa revue d'effectif. Un mécanicien l'interpelle, visiblement impatient de lui montrer sa dernière invention. D'humeur badine, Peyton balance une petite vanne puis l'écoute religieusement. Ce grappin, qui lui permettra de monter en une seconde dans le cockpit du mecha, est effectivement une excellente idée. Ce gadget lui sera très utile pour se mettre à l'abri rapidement si une horde d'Akrids venait à l'attaquer. D'ailleurs, notre héros ne mettra pas longtemps à s'en rendre compte, lorsqu'il sortira pour trouver et réactiver des sources de chaleur planquées loin de là.
Installé confortablement dans son mecha, Peyton est fin prêt. Petite discussion par vidéo avec sa femme restée sur Terre, et voilà les portes de la base qui s'ouvrent, laissant les rayons du soleil inonder l'écran. Contraste saisissant avec cette mer blanche qui se dresse devant notre homme, l'ambiance est posée. A peine quelques pas faits vers l'inconnu et voilà que le blizzard s'en mêle. Impossible d'avancer, la visibilité est nulle, la vitre du mecha étant totalement gelée. Seule solution, descendre et casser ce satané givre. Évidemment, tout est fait pour que le joueur s'immerge dans son environnement dès les premiers instants. C'est donc sans grande surprise qu'à peine un pied dans la neige, les premiers Akrids se pointent. Les voilà, ces monstres ignobles, entamant leur danse funeste autour de Peyton, réduisant petit à petit leur cercle comme des lionnes autour d'une pauvre bichette. Quelques pruneaux dans le buffet ne les dissuadent pas, bien au contraire. Le premier engage le combat. Esquives, rafales de balles, la bête est blessée mais trouve encore la force pour un corps-à-corps. Impuissant ou presque, Peyton ne doit son salut qu'à un QTE correctement réalisé (et pas très compliqué), pour se défaire de l'emprise. L'assaillant, copieusement blessé, finit par tomber sous une nouvelle série de tirs bien placés (chaque monstre possède des points vitaux qu'il faut détruire).
Le ton de l'aventure est donné, il est clair que ce ne sera pas une partie de plaisir. Les autres Akrids, visiblement refroidis, fuient. Dégivrage de la vitre du mecha, utilisation du fameux grappin pour remonter et la route vers ces fameuses sources de chaleur peut continuer. Mais on aurait dû s'en douter. C'est quand même bizarre que le reste de la bande ait fuit alors qu'ils étaient en surnombre. Effectivement, la réponse ne tarde pas à arriver. Le sol commence à bouger, une crevasse apparaît... Et là, c'est le drame. Un monstre, qui pourrait faire passer les autres Akrids pour des vers de terre, se déploie. Même pas le temps de sortir sa carte de visite que le golgoth fonce sur le mecha pour un affrontement d'une rare intensité. En vue interne, la violence des chocs est impressionnante, l'engin secoué comme un vulgaire pommier ressemble à un pauvre pantin. Heureusement, grâce à une jouabilité parfaite, Peyton peut utiliser les deux bras mécaniques sans trop de difficulté. Alors que le gauche lui permet de choper son adversaire, la foreuse de droite transperce furieusement la carapace de la bestiole. Sous un déluge de chair, après plusieurs corps-à-corps, le combat prend fin. Grosse dose d'adrénaline, petite suée, pas de doute, Lost Planet 3 offre les sensations que l'on aime. Ce stress permanent d'un danger pouvant survenir de partout, l'intensité du premier épisode est bien de retour. Maintenant, l'essentiel reste de savoir si cette expérience sur quelques minutes sera prolongée tout au long de l'aventure. Car on ne voudrait surtout pas que cet opus retombe dans les travers de son prédécesseur, avec un jeu souvent mal rythmé, enchaînant combats intenses et phases plus mollassonnes. Le charisme du héros, cette planète où "personne ne vous entendra crier" (tiens, ça rappelle quelque chose ça), la nervosité et la brutalité des combats qui tranchent radicalement avec le calme "trop" ambiant, voilà enfin ce que doit nous (re)proposer la série Lost Planet. Espérons maintenant que cette démo illustre bien un retour aux sources et ne soit pas l'arbre qui cache une forêt de déceptions.
Avec un deuxième épisode s'étant écarté de sa trajectoire, Capcom se devait de redresser la barre et revenir sur Eden III avec de meilleures intentions. Les premières minutes de Lost Planet 3 sont là pour nous rassurer. Par son ambiance "glaciale", par ses combats épiques et dynamiques, le titre de Capcom offre de belles sensations de frayeur. Evitant la banalisation et forçant un destin tracé par le premier volet, les développeurs sont parvenus à nous redonner envie de plonger dans l'aventure. Et çà, c'est plutôt un excellent début.