Puisqu'il a visiblement été décidé par une puissante entité divine que MMORPG gratuit rimerait définitivement avec scénario famélique, Maestia ne déroge pas à la règle. Vous allez devoir participer à une lutte du Bien contre le Mal devant la résurgence de Keledus, Roi des Ténèbres. Après avoir créé votre personnage via un éditeur proposant un nombre de choix ridicule, vous débarquez devant une pierre magique qui vous révèle que vous êtes l'Elu... C'est ce qu'on appelle le strict minimum ! D'ailleurs, puisque l'on parle de strict minimum, sachez aussi que vous pourrez opter pour deux factions, dont l'une est étonnamment présentée comme étant constituée d'extrémistes. Quant aux classes, quel que soit votre clan, il n'y en a que quatre : guerrier, magicien, ranger et prêtre. Oui, Maestia démarre très mal.

Le seul avantage que l'on pourrait trouver à cet univers fort mal amené, c'est que les moins patients peuvent rapidement se lancer dans des quêtes sans avoir à se taper des lignes et des lignes de textes. D'ailleurs, Maestia semble avoir été construit dans l'idée d'épurer les phases de recherches et d'informations pour se concentrer sur le gameplay. Par exemple, vous pouvez obtenir des quêtes où que vous soyez, grâce à une simple prière, ouvrant ainsi le dialogue avec votre entité protectrice. A ce sujet, si on peut trouver quelquefois sympathique le ton familier des conversations, changeant ainsi des phrases à rallonge faussement impressionnantes, l'agglutination de "ah bon ?", de "euuh" et d'autres termes issus du langage parlé rend souvent le tout indigeste. Plus embêtant encore, vos quêtes tournent souvent autour du monster bashing... Quand bien même il s'agit d'un genre à part, certains titres font l'effort d'entretenir la flamme en proposant des missions un peu plus singulières. Malheureusement, les premiers niveaux de Maestia, qui constituent déjà plusieurs heures de jeu, ressemblent à un long tutoriel ennuyeux.

Concernant le gameplay, il ne va pas falloir chercher l'originalité non plus. On n'a pas grand-chose à gérer, et il suffit d'appuyer sur vos raccourcis de compétences par-ci par-là pour s'en sortir. Cela dit, les combats sont plutôt rapides et l'expérience monte à vitesse grand V, même hors quête. Le seul véritable problème vient sans doute du manque de précision lorsqu'il faut cliquer sur un ennemi ou ramasser des objets au sol, d'autant qu'il va falloir valider deux fois pour récupérer n'importe quel loot. Cela peut vraiment être ennuyeux quand on voit que les monstres réapparaissent quelques secondes après leur mort, ce qui rend pénible la chasse en zone aggro. Toutefois, si les voyages dans la pampa ne vous plaisent pas, vous pouvez aussi vous rendre dans des donjons instanciés, qui proposent leur petit lot de bonnes choses. Tout d'abord, vous pouvez choisir entre deux niveaux de difficulté selon votre groupe. Ensuite, il est possible de recruter un mercenaire sur place, ce qui peut s'avérer très pratique. Pas de healer ? Prenez donc un bon prêtre ! Ca a l'air bête, mais ça peut éviter à une équipe de patienter pendant dix plombes parce qu'il leur manque une classe importante.

Malheureusement, on retourne dans le classicisme le plus extrême quand on s'attaque à l'évolution de notre avatar, puisque l'on se contente de débloquer des compétences selon notre niveau. On note tout de même la possibilité de distribuer les points de caractéristiques comme bon nous semble. Pour le reste, les Maestones vous donnent accès à des capacités actives et passives supplémentaires. Evidemment, nous passons rapidement sur le système d'améliorations d'équipement simplifié, la collecte de ressources ou encore l'hôtel de vente, des éléments communs à tous les jeux du genre. Sur le long terme, on peut s'essayer aux batailles RvR réunissant près de 200 joueurs dans de folles joutes, ou encore s'adonner à quelques castagnes en PvP. Bref, si Maestia est loin d'être un mauvais MMO free-to-play, le peu d'idées intéressantes qu'il nous propose est noyé dans un flot d'éléments classiques et redondants qui en fait un énième jeu du genre sans grand intérêt. Cela dit, son côté sans prise de tête pourrait plaire à ceux qui ne cherchent que du monster bashing pur et dur.

Suite à un problème technique, les screens qui accompagnent ce test sont fournis par l'éditeur.