Le moins que l'on puisse dire, c'est que les jeux Spider-Man n'ont pas tous été développés avec un soin égal. On aurait clairement préféré que certains restent à l'état embryonnaire afin que les joueurs ne se fassent pas piéger. Aussi restera-t-on toujours méfiants à l'égard des titres proposant d'incarner l'homme-araignée. Pour autant, on n'oublie pas non plus que Dimensions, le dernier épisode signé Beenox, s'était montré convaincant. C'est d'ailleurs à ce même studio qu'a été confié le développement de The Amazing Spider-Man, le prochain volet des aventures de Spidey. Ce qui nous laissait espérer le début d'une spirale positive autour des jeux exploitant la juteuse licence. Espoirs vains ?
Avant d'être un jeu vidéo, The Amazing Spider-Man est bien sûr un film réalisé par Marc Webb au casting duquel figure notamment Andrew Garfield et dont la sortie est calée au 4 juillet prochain. Si le titre de Beenox débarquera quelques jours seulement avant le long-métrage (29 juin), il n'en est pas pour autant une adaptation. Loin de là même. Les événements du jeu prennent place après le film. On est encore loin de connaître tous les détails quant au scénario mais on sait déjà que celui-ci impliquera la société Oscorp et les robots qu'elle fabrique. Ces derniers feront bien sûr partie des ennemis que Spider-Man devra mettre hors d'état de nuire. Mais pas uniquement. De nombreux super-vilains se dresseront sur la route de l'homme-araignée, à commencer par le Lézard et le Rhino. Le jeu comportera d'ailleurs plusieurs histoires et non une seule grande trame. Pour le moment, c'est à peu près toutes les informations que l'on a pu glaner auprès d'Activision.
Pour The Amazing Spider-Man, Beenox a décidé de revenir à un monde ouvert. Le joueur est ainsi libre de se déplacer où il le souhaite dans Manhattan, sur une map qui nous est apparue relativement vaste. Difficile toutefois de déterminer avec exactitude sa taille ou de faire un parallèle avec un autre jeu étant donné que nous n'avons pu qu'observer et non jouer au jeu. Pour autant, on nous a précisé que 1400 gratte-ciel ont été modélisés. Ce qui donne une (vague) idée du travail que cela a demandé. Comme d'habitude dans les jeux Spider-Man adoptant cette structure ouverte, on se déplace en se raccrochant absolument n'importe où grâce aux toiles que l'on tisse dans le ciel. Il n'est pas nécessaire de trouver un point d'accroche fixe pour avancer. Le jeu propose en revanche une nouvelle méthode de déplacement permettant d'accélérer le mouvement. Celle-ci est appelée Web-Rush. Concrètement, lorsque vous avancez, vous apercevez des ombres de Spidey dans le décor. Elles indiquent les endroits auxquels vous pouvez directement vous rendre en appuyant sur un simple bouton. L'action est automatique. Cela permet d'atteindre très rapidement des gratte-ciel situés au loin par exemple. C'est intéressant d'autant que l'on peut à loisir changer sa méthode de déplacement. On ne vous oblige pas à utiliser cette nouvelle fonctionnalité. Vous verrez qu'elle peut en revanche s'avérer très utile lors d'une course-poursuite avec un ennemi.
Qui dit monde ouvert dit habituellement quêtes annexes. A priori, Beenox ne souhaite pas travailler dans ce sens-là. Il n'y aura pas mille et une choses à faire dans la ville. Globalement, il faudra se contenter de rallier des lieux spécifiques ou de tabasser les super-vilains qui se présentent devant vous. Le studio de développement canadien souhaite visiblement maîtriser pleinement la narration de son jeu. Ne pas se disperser. Pour autant, il y aura bien quelques missions secondaires à effectuer. Grâce à un téléphone portable, qui affiche par ailleurs la mini-map grâce à laquelle vous pouvez vous repérer, vous devrez prendre des photos au cours de vos aventures. Le but est ensuite d'arriver à les refourguer au Daily Bugle, le fameux quotidien new-yorkais. On sait aussi que ce téléphone servira à intercepter les conversations de policiers. Probablement dans le but d'aller rosser quelques malfaiteurs mais ce n'est que supposition. De même, on nous a par exemple parlé d'une intervention à effectuer pour stopper le braquage d'une banque. Mais nous n'avons pas plus de détails à ce niveau.
Côté combat, Spider-Man emprunte pas mal aux deux Batman de Rocksteady. Ce qui n'est pas un mal en soi. En gros, lors des affrontements, il faudra souvent être discret, rester perché en hauteur pour se faire oublier des ennemis avant de leur tomber dessus pour les exécuter. En cas de problème, le sens de l'araignée de Spider-Man lui permet d'être en alerte s'il se fait repérer. Au corps-à-corps, les combos s'enchaînent de manière classique. On peut donner des coups, balancer ses ennemis au loin et utiliser ses fameuses toiles. Cela donne souvent lieu à des combats dynamiques et spectaculaires. On a notamment vu notre héros enfermer ses ennemis dans une gigantesque toile ou utiliser les objets du décor pour leur fracasser le crâne. Le jeu propose aussi pas mal de QTE qui permettent d'achever vos opposants. Ca débouche du coup sur des finish moves plutôt fun.
Au-delà de ce gameplay sympathique, ce qui nous a tout de suite marqués lorsque l'on a posé nos yeux sur le titre de Beenox, c'est tout ce boulot fourni au niveau de l'aspect visuel du jeu. Spider-Man est par exemple modélisé avec un soin rare. De près comme de loin, le personnage a réellement de l'allure. Les animations, en particulier lorsqu'il s'amuse à faire des cabrioles dans les airs sont vraiment plaisantes. Les mouvements s'enchaînent de manière parfaitement fluide. Le studio canadien a par ailleurs travaillé pour rendre au mieux l'impression de vertige lorsque l'on se balance au-dessus du vide. Si on se laisse tomber, de nombreux effets viennent renforcer le sentiment de chute et la violence de celle-ci. Tout cela fonctionne vraiment très bien. A vrai dire, on a même été étonné de voir à quel point le jeu se montre d'ores et déjà visuellement impressionnant. Du côté de la ville, cela manque encore de vie et de détails mais rien de dramatique toutefois, la version que nous avons vue étant très loin d'être définitive.
On ne va pas se mentir, il reste encore de nombreuses inconnues concernant The Amazing Spider-Man. On se demande par exemple comment Beenox va exploiter ce monde ouvert qui n'a pas toujours réussi aux épisodes précédents. Ce focus sur la trame principale nous inquiète un peu pour le moment. En attendant, nous avons tout de même été agréablement surpris par ce que nous avons vu. En particulier par tout ce travail au niveau des animations et de la modélisation de Spider-Man. On sent qu'un réel effort a été fourni. Du coup, on pourrait prendre beaucoup de plaisir à virevolter entre les gratte-ciel au mois de juin prochain. C'est déjà un très bon point. On a maintenant hâte de découvrir une version plus aboutie du jeu pour en savoir plus.