Jeu de gestion hors norme, Port Simulator 2012 nous invite à superviser le fonctionnement du célèbre port de Hambourg. Vu la complexité de la tâche, les développeurs ont bien évidemment dû faire des choix et c'est essentiellement sur l'aspect logistique qu'il se sont concentrés. Il nous incombe donc de planifier les arrivages de marchandises, de nous occuper des chargements des bateaux, d'embaucher du personnel ou de développer nos infrastructures. Simplifié à l'extrême pour les besoins du soft, le quotidien des quatre terminaux portuaires que l'on débloquera progressivement n'en demeure pas moins très chargé. Entre les bateaux qu'il faut remorquer jusqu'aux docks, les trains à aiguiller, et les tonnes de marchandises à manipuler, il y a vraiment de quoi faire. Le problème, c'est que d'une part, on est complètement livré à nous-mêmes d'un bout à l'autre de l'expérience et que d'autre part, la majorité des tâches à effectuer n'estt absolument pas distrayante.

Que ce soit par manque de temps ou par simple négligence, les développeurs de Port Simulator 2012 n'ont pas inclus de tutoriel dans le soft qui ne comprend pourtant que trois modes de jeu ultra basiques (Libre, Contre la montre et Argent limité). Tout ce que le joueur peut faire en lançant une partie, c'est consulter un manuel virtuel famélique illustré par quelques screenshots de mauvaise qualité. Mal écrit et surtout bien trop vague, ce fichier d'aide ne nous sera d'aucun secours pour comprendre les mécanismes de jeu. De fait, c'est en tâtonnant et en s'y reprenant à plusieurs reprises que l'on découvrira progressivement le gameplay parfaitement insipide de cette simulation soporifique. A quoi servent exactement les 4 types de grues disponibles ? On n'en sait rien. Quel est le rôle précis de chaque employé ? Mystère. Comment gérer le réseau ferroviaire ? Débrouillez-vous. Bref, il faudra faire preuve d'une patience surhumaine à tous les niveaux. Et contrairement à ce qui est écrit au dos de la jaquette, les commandes sont tout sauf intuitives.

Si le joueur est libre de s'arracher les cheveux dans une flopée de menus aussi incompréhensibles que mal fichus, il a également l'immense privilège de pouvoir manoeuvrer lui-même ses grues et ses remorqueurs s'il le souhaite. Quelle chance ! Imaginez un peu ces centaines de conteneurs à transporter durant des heures et des heures de torture vidéoludique. Et que dire de ces remorquages qui durent chacun 30 bonnes minutes simplement pour accompagner un bateau d'un point A à un point B ? Vous l'aurez compris, on laissera toujours nos employés trimer à notre place. Malheureusement, l'intelligence artificielle est tellement à la ramasse qu'il n'est pas rare de devoir commencer le travail soi-même avant de l'automatiser. Inutile d'attendre patiemment devant son écran, le temps défile à la même vitesse que dans la réalité sans que l'on puisse l'accélérer. On est donc obligé de sauter d'un coup plusieurs heures en cliquant sur une barre placée en haut de l'écran. Pas pratique pour deux sous, ce système brutal gêne en outre notre vision globale du jeu puisque l'emplacement des conteneurs, des bateaux ou des trains échappe régulièrement à notre regard.

Au niveau du contenu enfin, le soft déçoit une fois encore puisque à part quelques trophées et une poignée d'objectifs, il n'y a quasiment rien à se mettre sous la dent. On a vite fait le tour des quatre types de marchandises (conteneurs, pétrole, charbon, voitures) attribués à chaque terminal et il n'y a évidemment aucun port supplémentaire à débloquer. Pas de scénarios, pas de campagne... On tourne rapidement en rond et pour ce qui est de trouver des joueurs en ligne, on peut toujours se brosser. Par conséquent, à moins d'être atteint d'une forme particulière aïgue de masochisme vidéoludique, on évitera soigneusement d'acheter ce titre aussi lourdingue qu'inintéressant.