Annoncée depuis plusieurs semaines, La Légende de Kel le Mort nous lance comme prévu sur la piste d'un infâme pirate et de son armée de revenants. Sous réserve que l'on ait atteint le niveau 10, il suffit simplement de se rendre à Rathir et d'aller trouver un officier de la marine marchande dans une taverne pour commencer la traque. Malheureusement, le Calamité, bateau commandé par une jeune capitaine aussi naïve qu'incompétente, fait rapidement naufrage aux abords de l'île de Gallows End contrôlée par le fameux hors-la-loi. Le joueur doit alors trouver un moyen de s'échapper de ces terres hostiles tout en accomplissant sa mission d'origine.

Très dépaysante, La Légende de Kel le Mort se déroule donc dans une nouvelle portion de carte truffée de quêtes et de donjons. Les décors thématiques évoquent constamment la mer ou l'univers des pirates, et les petits villages de naufragés sont pittoresques. Plus travaillés que dans l'épisode original, les personnages principaux sont attachants et leurs dialogues ne manquent pas de piquant. A ce titre, les échanges que l'on peut avoir avec la truculente capitaine du Calamité figurent sans conteste parmi les plus drôles que l'on ait eu l'occasion de lire jusqu'ici. Inconsciente du danger, toujours prête à nous raconter sa vie sexuelle avec une innocence désarmante, Rast Brattigan est une véritable perle. De son côté, le scénario n'est certes pas des plus complexes mais entre l'exploration de l'île et la lutte contre Kel le Mort, on ne risque pas de s'ennuyer. Il faut dire que la surface de jeu est conséquente (environ 4 régions + un réseau de souterrains) et que les environs grouillent d'ennemis souvent plus résistants que leurs cousins continentaux.

Outre l'aventure principale qui se boucle en 4 ou 5 heures, le joueur pourra accepter de nombreuses missions optionnelles l'amenant à fouiller les sous-sols de l'île ou à prendre d'assaut un gigantesque donjon. De nouveaux Caprices du Destin sont disponibles et une foule d'objets inédits ravira les joueurs de tous niveaux. Panoplies, armes surpuissantes, éléments d'artisanat... Il y a tout ce dont le fan d'Amalur peut rêver. Comme si ça ne suffisait pas, les développeurs ont également inclus une vaste propriété à gérer avec notre héros. Contrairement aux simples maisons que l'on pouvait acquérir jusqu'ici, Gravehal Keep est un véritable domaine comprenant plusieurs dépendances à construire pour bénéficier de divers avantages. Il est ainsi possible de créer une étable pour héberger des animaux ou de loger un libraire dans une vaste bibliothèque blindée d'ouvrages passionnants. Au bout de quelque temps, le joueur aura l'impression de contrôler son propre QG et il ne serait pas exagéré d'affirmer que cette excellente idée justifie à elle seule l'achat de l'extension.

Pour ce qui est du gameplay proprement dit, rien n'a vraiment changé. Les mécanismes du soft d'origine, mi-RPG mi-jeu d'action, sont toujours aussi efficaces et la progression est bien équilibrée. On peut toujours choisir sa Destinée dans les moindres détails et faire évoluer notre personnage en combinant ses capacités de Sorcellerie, de Puissance et de Finesse. Les combats en temps réel sont une fois de plus très dynamiques, mais ni les variantes de monstres (pirates morts-vivants, golems tubéreux...), ni les boss inédits, ne changeront vraiment notre façon de jouer. Qu'importe, pour à peine 10 euros, La Légende de Kel le Mort est une véritable réussite. On prie déjà pour que les prochains DLC des Royaumes d'Amalur : Reckoning se révèlent aussi complets et rafraîchissants que celui-ci. A bon entendeur.

Les captures d'écran illustrant ce test sont issues de la version Xbox 360.