Après le bon gros lifting graphique de Final Fantasy, c'est au tour du second volet de la série de se prêter au jeu du relooking pour sa venue sur Playstation. Un épisode qui reste en outre bien en marge de son prédécesseur, avec quelques idées originales mais également des ratés qui n'ont malheureusement pas été corrigés pour l'occasion.
La particularité majeure de ce second Final Fantasy, c'est qu'il opère un virage assez important vis-à-vis de son aîné. Au niveau de l'écriture de l'histoire par exemple, les thèmes abordés sont bien plus matures et réalistes, avec des sentiments humains bien plus proches de la réalité, dans une moindre mesure puisque l'histoire en elle-même demeure plutôt classique malgré quelques rebondissements sympathiques. Final Fantasy II prend donc place dans un empire en proie à la guerre et à la soif de domination. L'empereur Palmecia, un homme à l'ambition démesurée, désire dominer le monde et n'hésite pas à pactiser avec le diable pour asservir le peuple humain. Au milieu de tout cela, quatre orphelins se dressent contre le tyran pour venger la mort de leurs parents. Traqués par l'empire, Firion, Guy et Maria parviennent à s'échapper grâce à l'aide de la princesse Hilda et du sage Minnwu. Le dernier des orphelins, Leon, est quant à lui porté disparu. Attisés alors par la soif de vengeance et soutenus par différents personnages influents, nos quatre orphelins rejoindront la rébellion afin de stopper les plans machiavéliques de l'empereur et de son armée de monstres.
Ce Final Fantasy abandonne donc la possibilité de former nous-mêmes notre équipe, point qui permet ainsi d'apporter un peu de cohésion et de renforcer les bases du scénario. Le simple fait que les personnages aient désormais un passé leur permet de gagner en épaisseur et de renforcer le lien avec le joueur. On apprend ainsi que Firion a été adopté par les parents de Leon et Maria qui sont donc frères et sœurs. De son côté, Guy, qui possède une force colossale et le don de parler aux animaux, est l'ami d'enfance du trio. A la disparition de Leon, d'autres personnages viendront vous épauler au cours de votre aventure. Et dans la même optique que vos quatre orphelins, chaque protagoniste possède une personnalité et se trouve guidé par des motivations qui lui sont propres. Au final, tous se retrouvent réunis sous la même volonté de se rebeller face à l'infâme empereur. Outre ces différents personnages qui joueront un rôle clé durant l'aventure, d'autres agiront de manière moins directe mais tout aussi importante. C'est ainsi qu'entre en scène pour la première fois le personnage de Cid. Simplement cité dans le premier épisode, ce drôle de personnage apparaît ici en tant que Capitaine de l'ordre des Chevaliers Blancs. Déjà passionné par les machines volantes, Cid est depuis lors devenu un personnage récurrent et emblématique de la série. Le Chocobo fait également sa toute première entrée dans la série, en faisant office de monture rapide et permettant d'ignorer les rencontres sur la carte.
Ces rencontres avec les ennemis se déclenchent d'ailleurs toujours aléatoirement sur la carte du monde ou bien à l'intérieur des donjons. Les affrontements se déroulent ensuite au tour par tour via quatre commandes identiques pour tous vos personnages. Néanmoins, si les combats de Final Fantasy II restent dans les grandes lignes identiques à ceux du premier volet, le système d'évolution est de son côté totalement revu. Et c'est le cas de le dire, puisque l'expérience reçue et la montée de niveau qui en résulte ont tout bonnement disparu du jeu. A présent, les statistiques de vos héros augmentent ou régressent selon leur façon de combattre. Par exemple, un personnage utilisant continuellement une épée augmentera sa force et diminuera sa magie, et réciproquement. Le système pousse l'originalité encore plus loin puisque le fait d'encaisser des dégâts augmente votre résistance et même vos points de vie ! Il existe également des statistiques pour chaque type d'armes et qui augmentent donc à chaque utilisation. Même si l'idée est plaisante sur le papier, ce système montre néanmoins très vite ses limites. L'évolution est extrêmement lente et n'est pas du tout contrôlée, ce qui se ressent pleinement face à un Boss quand vous vous rendez compte que votre défense est risible et vos dégâts presque nuls. Un problème tout de même assez conséquent mais qui n'a pas semblé bon de revoir pour ce remake.
La magie n'échappe pas non plus à la refonte du système, puisque tous les sorts nouvellement acquis débutent désormais au niveau 1. Pour les faire monter et accentuer leurs effets défensifs ou offensifs, il faudra les utiliser le plus fréquemment possible. D'ailleurs, un même personnage ne peut pas apprendre simultanément les 40 magies disponibles dans le jeu. Le titre vous offre cependant l'option de pouvoir jeter à tout moment les sorts dont vous n'avez plus besoin afin de vous servir de nouveaux plus utiles. Notez que les magies blanches et noires s'achètent toujours auprès de marchands, au même titre que l'équipement. Point anecdotique pour conclure, le sort Esuna permet à présent de soigner toutes les altérations d'état, contrairement au premier volet où seul le statut poison était concerné.
Un système d'évolution plutôt innovant donc malgré les limites mentionnées précédemment, et qui demande un peu d'apprentissage afin d'être maîtrisé. Malheureusement, d'autres imperfections se ressentent à long terme. Par exemple, la possibilité de placer son équipe sur deux lignes en combat apparaît dans cet opus. La première contient les personnages les plus résistants aux attaques et qui subissent le plus grand nombre d'offensives ennemies, et la seconde les plus fragiles qui sont de leur côté beaucoup moins ciblés. Mais vu que les points de vie augmentent en fonction des coups encaissés, cette deuxième ligne ne possédera pas l'endurance nécessaire quand elle fera face à des ennemis bien plus puissants. Autre souci, l'augmentation du niveau des sorts est vraiment très lente, et au final les attaques magiques restent bien moins puissantes que les attaques physiques. Quelques défauts plus ou moins importants, et qui seront sans doute la cause de l'abandon de ce système dans les épisodes suivants.
- Graphismes16/20
Légèrement plus retravaillé que son aîné, ce second épisode de la saga fait à son tour peau neuve. Encore une fois, les capacités de la Playstation sont loin d'être utilisées pleinement mais personne ne s'en plaindra. Tant que la magie reste intacte, c'est le principal.
- Jouabilité14/20
Ce choix d'abandonner le système de classe et de niveaux était étonnant pour l'époque, car totalement en marge des habituels jeux de rôle. Un système original et vraiment intéressant malheureusement entaché par un manque évident d'équilibrage. Un petit écart que l'on pardonne parfaitement en 1988, mais que l'on aurait aimé au moins voir retravaillé pour ce remake.
- Durée de vie15/20
Le jeu est moins difficile que Final Fantasy, malgré quelques rencontres ou passages assez ardus. Un opus donc plus accessible mais qui reste assez linéaire, avec de nombreux allers-retours et un manque cruel de quêtes annexes.
- Bande son17/20
Tout comme pour le remake de Final Fantasy, les musiques de ce second volet sont remises au goût du jour. Bien plus percutantes et accrocheuses, les thèmes de Nobuo Uematsu continuent de faire leur petit effet même après tout ce temps.
- Scénario15/20
L'histoire est un peu plus mature, avec différents thèmes qui exaltent dans une moindre mesure les sentiments humains. Il sera question d'une rébellion face à l'oppression d'un tyran, avec quelques rebondissements par moments. Un petit virement de cap donc pour ce second épisode qui reste tout de même très classique dans le fond.
Au même titre que le premier volet, Final Fantasy II sur Playstation est avant tout destiné aux nostalgiques ou simplement aux joueurs avides de découvrir les débuts de la licence. De par son gameplay en marge des habituels jeux de rôle, il reste toujours intéressant de se pencher sur cet épisode placé sous le signe de l'innovation et de la prise de risque. On regrette juste que seul l'emballage ait été revu, et non le contenu qui possède toujours d'importantes lourdeurs.