Ce ninja, c'est Joe Musashi. Mais attention, ce n'est pas le Joe Musashi du premier Shinobi, celui qui avait déjà en son temps eu maille à partir avec la société Zeed. Il s'agit du petit-fils de ce dernier, qui porte donc le même nom que son illustre grand-père. En effet, The Cyber Shinobi est une itération futuriste de la célèbre franchise de Sega, puisque l'action se déroule des années après les événements du premier épisode de la saga. Le gameplay du titre a sensiblement évolué par rapport à son prédécesseur. Ici, il n'y a plus d'otages à sauver et le déroulement des niveaux se fait à la manière d'un beat'em all, puisqu'il faut d'abord débarrasser l'écran de tous les belligérants avant de pouvoir avancer.

Notre héros dispose de plusieurs techniques. Il a tout d'abord en sa possession une arme très efficace, qui n'est autre que son épée. Cette dernière dispose de caractéristiques évolutives, puisqu'en ramassant certains items, le ninja pourra augmenter sa puissance, ce qui rendra ainsi les combats plus faciles. Des projectiles (shurikens, grenades...) sont également de la partie, mais ces derniers sont disponibles en quantité limitée et Joe devra trouver certains objets bien précis pour pouvoir en bénéficier. Enfin, les magies Ninjutsu sont de retour. Symbolisant quatre éléments (feu, tornade, éclair et terre), il faudra remplir une jauge dédiée à cet effet pour les utiliser. Plus cette jauge sera pleine, et plus le Ninjutsu sera puissant. Le sort le moins efficace est celui du feu, alors que le plus dévastateur n'est autre que celui de la terre. Attention, car pour déclencher ce dernier, la jauge devra être intégralement remplie.

Le ninja dispose donc d'attaques relativement variées pour faire face à ses ennemis. Malheureusement, cela ne suffit pas à rendre la progression intéressante, car le soft souffre de défauts rédhibitoires pour un jeu de ce type. La gestion des collisions est ainsi des plus hasardeuses, ce qui fait que la plupart des adversaires peuvent toucher en premier alors que le héros avait pourtant dégainé son sabre avant. La maniabilité n'est pas non plus exempte de tout reproche, et si les coups d'attaques sortent (relativement) correctement, les sauts sont une véritable catastrophe tant ils sont imprécis. Il arrive très fréquemment que l'on tombe dans un ravin alors que l'on avait pourtant anticipé le danger... Bref, le cheminement à travers les niveaux est chaotique, et on ne retrouve pas le gameplay fluide et accrocheur du premier Shinobi, qui était pourtant sorti sur la 8 bits deux ans auparavant.

De plus, la technique du titre est également sujette à caution. Si les arrière-plans des stages sont plutôt jolis, il n'en va pas de même du design du héros qui, lorsqu'il se déplace, ressemble plus à un orang-outan qu'autre chose. Mais tout ça n'est rien à côté de l'animation catastrophique de tous les éléments de l'écran. Ca rame et ça saccade en permanence, et on en arrive à se demander comment Sega a pu valider une version aussi mal finie. De ce point de vue, cet épisode fait véritablement honte à la franchise Shinobi, tant cette dernière avait pour habitude de donner aux joueurs des titres techniquement irréprochables.

Du côté de la durée de vie, ce n'est pas folichon non plus. Il n'y a que six stages (très courts en plus), et la difficulté du titre est beaucoup moins prononcée que dans les autres épisodes de la saga. Ceux qui connaissent bien les niveaux, leurs pièges, ainsi que l'emplacement et les attaques des différents ennemis en feront le tour en un peu plus d'une heure. En plus de continues infinis, la progression est grandement facilitée par le fait que l'on conserve tous les power-up (notamment ceux qui améliorent l'épée) tant que l'on n'a pas perdu toutes ses vies. Le challenge n'est donc pas très difficile, et on se dit finalement que ce Cyber Shinobi n'a décidément que peu d'atouts à faire valoir. Mieux vaut donc retourner aux grands classiques que sont le premier épisode de la franchise ou encore Shadow Dancer, des titres autrement plus agréables à parcourir.