Tout comme Overlord, le jeu d'action Army Corps of Hell nous propose d'incarner un seigneur du mal pour diriger d'impitoyables démons sur Vita. Sympathique de prime abord, ce titre Square Enix manque pourtant de souffle sur la durée comme nous allons le voir dans ce test.
Reprenant le principe de Pikmin en lui insufflant une bonne dose de fourberie et de second degré, la série Overlord nous proposait de passer du côté des méchants pour terroriser de gentils paysans et flanquer une bonne correction à tous les héros au cœur pur qui se dressaient en travers de notre chemin. Accompagné par sa loyale armée de larbins, le joueur avait tout loisir de brûler, piller et détruire pour asseoir son règne de terreur et étendre sa domination. Army Corps of Hell s'appuie sur un concept similaire dans le sens où il nous permet de diriger un roi déchu bien décidé à conquérir les Enfers à l'aide de sa troupe de larbins. Cependant, l'expérience se limite ici à une longue succession de combats agrémentée d'un peu de gestion.
La première impression est pourtant bonne quand on lance une partie d'Army Corps of Hell. Notre petite armée de gobelins est facile à commander, les combats sont dynamiques et les ennemis semblent assez variés. On se balade dans des zones fermées, reliées par des ponts qui se déploient dès qu'on a éliminé tous nos adversaires, et à la fin de chaque niveau, une porte nous permet de revenir sur la carte générale pour choisir une nouvelle destination ou fabriquer notre propre équipement. Disposant d'une barre de vie, le personnage principal est capable de diriger trois types de gobelins aux compétences bien précises. Les soldats, tout d'abord, sont capables d'attaquer toute créature sur laquelle on les a projetés en appuyant sur la touche R. Lorsqu'un nombre important de soldats s'accroche à la cible désignée, il suffit d'appuyer sur O pour déclencher une attaque spéciale causant habituellement d'énormes dégâts. Bien entendu, plus il y a de soldats sur la cible, plus l'attaque est puissante. Les lanciers, eux, sont parfaits pour le combat à distance. En effet, leur portée étant bien meilleure que celle des soldats, ils peuvent toucher un adversaire à l'autre bout de l'écran. Une fois regroupés autour de nous, ils sont également capables de charger ensemble pour maximiser leur puissance offensive. Enfin, les mages sont les seuls à pouvoir envoyer des projectiles en direction de l'ennemi. Toutefois, on devra leur laisser le temps de se concentrer avant qu'ils ne jettent des sorts.
Nerveux et équilibrés, les combats comportent également une part de stratégie, car chaque catégorie de gobelins ne sera pas efficace contre tous les ennemis. De plus, le joueur doit prendre en compte non seulement le type d'adversaires à affronter mais aussi son élément de prédilection. Ainsi, combattre un dragon avec des soldats équipés d'épées anti-démons est une perte de temps. Dans le même ordre d'idées, utiliser des boules de feu sur des créatures habituées à supporter des chaleurs infernales ne sert pratiquement à rien. Les choses se compliquent encore quand on se retrouve face à un boss, car chacun d'entre eux se comporte d'une façon différente et si leurs points faibles sont indiqués, on doit trouver soi-même la bonne manière de les exploiter. Mais même avec l'habileté nécessaire, il arrive parfois qu'on se fasse massacrer, ce qui signifie tout bêtement que notre équipement n'est pas assez puissant. On devra alors parcourir plusieurs fois les différents niveaux accessibles pour récolter sur le cadavre de nos victimes les matières premières nécessaires à l'élaboration d'armes, d'armures ou de consommables. Une fois que c'est fait, il suffit de se rendre dans la section Alchimie pour créer le matériel voulu.
Si Army Corps of Hell démarre assez bien avec le déblocage progressif des trois classes de gobelins et de leur équipement, les choses se gâtent sérieusement au bout de quelques heures. En fait, on se rend vite compte que tous les niveaux sont plus ou moins construits sur le même modèle. On nettoie une zone, on traverse un pont, on nettoie une autre zone et ainsi de suite. Plus le temps passe, plus les combats se ressemblent et on finit à terme par s'ennuyer sérieusement. Contrairement à Overlord, il n'y a pas de monde à explorer ni de missions annexes à remplir. Tout ce que l'on peut faire, c'est essayer de décrocher les médailles de chaque niveau au prix de centaines d'affrontements dans des décors aussi vides que moches. Lorsqu'on aperçoit le logo de Square Enix à côté du nom d'un jeu, on s'attend généralement à trouver de beaux graphismes, de belles cinématiques et des personnages charismatiques. Malheureusement, on n'a droit à rien de tout ça dans Army Corps of Hell. Le rendu visuel assez gore est digne d'une PSP en petite forme et les interludes scénaristiques sont illustrés par de simples images fixes. Le scénario est très basique, la narration manque d'originalité et les différents protagonistes de l'histoire sont aussi fades qu'un plat micro-ondable. Pire encore, l'humour décapant qui faisait le charme de Pikmin ou d'Overlord a ici complètement disparu au profit de dialogues sans âme que l'on oubliera bien vite. Au final, Army Corps of Hell s'avère donc bien décevant à de nombreux égards et on y réfléchira à deux fois avant de dépenser la quarantaine d'euros qu'il coûte.
- Graphismes12/20
Même si nos petits gobelins sont amusants et si certains boss peuvent impressionner par leur taille, le rendu graphique n'est clairement pas à la hauteur de la Vita. Les décors se ressemblent tous. La modélisation des monstres est assez sommaire et le scénario est illustré par de simples images fixes.
- Jouabilité13/20
Notre armée composée de plusieurs dizaines de gobelins se contrôle facilement. Les combats sont dynamiques et un minimum de réflexion est nécessaire si l'on veut décrocher toutes les médailles. Malheureusement, ces affrontements s'avèrent beaucoup trop répétitifs et l'aspect gestion n'est pas assez approfondi pour nous changer les idées. On regrette également que les fonctionnalités de la console ne soient pas exploitées en dehors de l'utilisation des consommables.
- Durée de vie12/20
Il y a pas mal de niveaux à découvrir mais ces derniers manquent singulièrement de variété. Même en essayant de récolter des matériaux rares pour fabriquer des objets puissants ou en invitant un à deux joueurs en réseau local, on s'ennuie vite.
- Bande son14/20
Sous réserve de ne pas être allergique au metal, les différentes musiques s'avèrent plaisantes à écouter contrairement aux bruitages agaçants qu'on doit supporter en permanence.
- Scénario7/20
L'histoire est banale, les personnages sont transparents, la narration est soporifique... Circulez, y a rien à voir !
Amusant quelques heures, Army Corps of Hell s'avère hélas beaucoup trop répétitif pour retenir l'attention du joueur plus longtemps. Malgré ses mécanismes de jeu assez bien pensés, ce titre médiocrement réalisé et pas vraiment drôle décevra probablement les attentes de la plupart des fans de Pikmin ou d'Overlord.