La série des BlazBlue n'en finit plus d'accoucher de nouveaux rejetons sur les différents supports. On pourrait regretter qu'une jeune licence telle que celle-ci soit exploitée de manière aussi intensive. Cette multiplication des épisodes a en effet un arrière-goût d'opération commerciale qu'on a du mal à digérer. Il faut pourtant bien reconnaître que chacun de ces opus est un véritable régal pour tous les amateurs du genre.
Faut-il encore présenter la licence BlazBlue ? On se contentera de préciser que le petit monde des jeux de combat en 2D n'est pas entièrement sous le contrôle de Capcom. SNK nous l'a prouvé en faisant un retour remarqué sur le devant de la scène avec le formidable King of Fighters XIII. Les petits gars de Arc System Works ne sont pas en reste puisqu'ils nous mitonnent depuis quelques années une série qui s'est imposée comme l'héritière spirituelle des Guilty Gear. En effet, BlazBlue partage cette particularité avec son illustre aîné de proposer des affrontements survitaminés et mettant en scène une brochette de combattants tous plus surprenants les uns que les autres. Si le premier volet de cette nouvelle licence péchait par un contenu un peu limité, les équipes de Arc System Works n'ont cessé de faire évoluer leur bébé à travers les différents épisodes. C'est ainsi que l'on se retrouve aujourd'hui avec un Continuum Shift Extend qui, comme son nom l'indique, vient tout simplement enrichir le contenu de Continuum Shift II sorti l'automne dernier sur PSP et 3DS.
Il faut en effet reconnaître que ces deux opus sont très proches en termes de contenu. On retrouve ainsi par exemple le fameux mode Tutorial qui vous permet de découvrir les subtilités du gameplay ou encore le mode Abyss qui vous propose de descendre dans un gouffre en enchaînant les combats et en améliorant petit à petit les capacités de votre personnage. Le mode Story est encore une fois bien entendu de la partie mais, comme c'était déjà le cas pour Continuum Shift II, il faut plutôt bien maîtriser l'anglais pour en profiter. Finalement, la seule surprise concernant ces différents modes de jeu tient à la disparition du mode Legion. Celui-ci a laissé la place à un mode Unlimited Mars, un Score Attack légèrement modifié dans lequel on se bat contre des versions boostées des personnages habituels. Ce fameux mode Legion ne constituait qu'un petit plus sympathique mais c'est justement au moment où il passe à la trappe que l'on se rend compte qu'il va nous manquer... Pour revenir à des considérations plus pratiques, on constate que cette version Extend propose des combats en ligne toujours aussi nerveux. Le mode online reste un modèle du genre en proposant des affrontements avec peu de lag, la possibilité de compiler facilement les replays et le fait de s'entraîner tranquillement en attendant un adversaire.
Si le contenu de ce Continuum Shift Extend a de quoi laisser rêveur, c'est aussi en raison de son casting particulièrement étoffé. On retrouve ainsi les 18 personnages qui étaient déjà présents dans Continuum Shift II, et notamment les trois combattants qui étaient déjà proposés en DLC sur Continuum Shift, c'est-à-dire Makoto, Valkenhayn et Platinuum. Un petit nouveau vient grossir les rangs de cette joyeuse troupe, il s'agit de Relius Clover, le père de Carl. Ce dernier est un alchimiste de génie qui s'est dévoué corps et âme à ses recherches. Tout comme son fils, il combat en compagnie d'une étrange poupée géante. Il s'agit en fait d'Ignis, sa chère et tendre épouse qui a été transformée en pantin à la suite de l'une de ses expériences. Le personnage de Relius en lui-même n'est guère sympathique, cependant il pourrait bel et bien faire le bonheur de nombreux joueurs. En effet, il est plus facile d'accès que Carl et constitue donc une option intéressante pour tous ceux qui recherchent un combattant un peu technique capable de diminuer le champ d'action de son ennemi. Relius peut ainsi envoyer directement Ignis sur son adversaire ou au contraire essayer de bloquer ce dernier en le prenant en sandwich. On ne peut pas abuser de cette charmante poupée car une jauge de fatigue est associée à son utilisation. Au final on se retrouve avec un personnage relativement simple à prendre en main et disposant pourtant de jolies possibilités tactiques.
En termes de gameplay pur et dur, on ne sera pas très surpris de retrouver des combats incroyablement bien rythmés. On retrouve très rapidement les automatismes que l'on avait pris avec les précédents épisodes : les affrontements se déroulent toujours à 200 à l'heure, les combos sortent toujours aussi facilement et les Astral Finish sont toujours aussi impressionnants. Bref, on en prend plein les yeux et on fait chauffer la manette ou le stick en découvrant les particularités de chacun des combattants. On remarque au passage que le mode Stylish est encore présent au rendez-vous pour permettre aux novices de lancer des attaques impressionnantes sans trop d'efforts. Cette fameuse configuration n'est toutefois pas dénuée de défauts : elle a tendance à rendre les attaques un peu trop assistées et à installer le joueur dans une certaine forme de paresse. Pour faire simple, le mode Stylish risque bien de vous ôter une bonne partie de l'attrait du jeu. Il vaut mieux faire un petit tour par les modes Tutorial et Challenge pour prendre le temps d'apprendre à jouer. Dans ces conditions, vous découvrirez que ce BlazBlue : Continuum Shift Extend est un titre exceptionnel qui risque bien de squatter durablement votre console.
- Graphismes18/20
Les graphismes sont d'une finesse incroyable, les animations sont d'une fluidité à toute épreuve et on est littéralement enchanté par l'explosion de couleurs qui inonde l'écran.
- Jouabilité19/20
On retrouve sans surprise le gameplay nerveux et exigeant qui fait le charme de la série. Les néophytes pourront toujours s'essayer au mode Stylish pour sortir plus facilement les combos et les coups spéciaux, mais on leur conseillera tout de même de conserver les contrôles d'origine pour profiter pleinement de la richesse du jeu. Notez enfin que Relius adopte un style de combat certes relativement technique mais aussi très accessible. Il devrait satisfaire tous ceux qui étaient intéressés par Carl mais qui avaient abandonné l'idée de maîtriser Nirvana.
- Durée de vie17/20
On est particulièrement gâté en termes de contenu solo mais on ne comprend pas trop les raisons de l'éviction du mode Legion. On ne sera pas trop regardant sur cette disparition compte tenu du fait que le mode online est toujours aussi efficace.
- Bande son16/20
Vous devriez être plutôt emballé par des musiques toujours aussi pêchues qui viennent agréablement rythmer les combats. Les fans de la licence apprécieront certainement la nouvelle musique d'intro qui fait toujours dans la pop rock japonaise endiablée.
- Scénario15/20
Le background de la série continue de s'étoffer avec l'arrivée de Relius. Le personnage n'est pas des plus sympathiques mais il permet de comprendre un peu mieux le passé de ce pauvre Carl...
Les petits gars de Arc System Works continuent de nous prouver qu'ils sont de véritables orfèvres en faisant évoluer la licence BlazBlue épisode après épisode. Chaque nouveau volet leur donne l'occasion de nous prouver leur savoir-faire en matière de jeu de combat et ce Continuum Shift Extend ne déroge pas à la règle. Ceux qui ont déjà craqué pour le précédent opus peuvent à la rigueur faire l'impasse sur cet achat mais les autres n'auront aucune excuse de passer à côté de cette véritable merveille.