La société polonaise City Interactive l'admet volontiers, le premier Sniper Ghost Warrior, sorti en 2010, comportait un certain nombre de défauts. Ce qui ne l'a pas empêché de relativement bien se vendre d'ailleurs. Fort logiquement, les développeurs ont donc concentré leurs efforts sur ces lacunes afin de livrer une expérience plus satisfaisante. Ils ont notamment travaillé à partir d'un nouveau moteur, que l'on sait très performant, le Cry Engine 3. Evidemment, cela a permis à City Interactive d'augmenter significativement la qualité visuelle de sa série. Si on pouvait reprocher au volet initial un aliasing monstrueux ainsi qu'un paquet de bugs en tout genre pénalisant fortement l'expérience de jeu, Sniper Ghost Warrior 2 se montre d'ores et déjà plus propre. Aucun problème d'ordre technique ne nous a empêché de jouer. Ce qui correspond déjà à un net progrès. Il y a bien quelques textures en deçà des standards actuels, mais globalement, le rendu est honnête, autant sur consoles HD (nous avons vu la version 360) que sur PC. D'autant que tout cela reste en développement. On peut même dire que certains environnements se montrent plutôt détaillés et relativement agréables à observer lorsque l'on a trouvé un spot de tir en hauteur. City Interactive nous a précisé avoir travaillé pour que les théâtres d'opération soient plus variés. En plus d'une jungle pour le moins luxuriante, on pourra sniper en montagne et dans des décors urbains.

D'après le studio polonais, le Cry Engine 3 leur a également permis de créer une IA plus réactive. Pour être franc, il nous est difficile pour le moment de valider cette affirmation. Tout simplement parce que l'occasion de voir les ennemis réagir ne s'est que trop rarement présentée. Il faut dire que le sniper est un spécialiste du tir discret. Aussi, les adversaires étaient souvent morts avant qu'ils n'aient pu lever ne serait-ce que le petit doigt. Toutefois, on les a tout de même vus répondre de manière cohérente à quelques attaques. Une fois leur attention éveillée, ils se sont immédiatement planqués avant de sonner l'alarme pour prévenir leurs petits camarades. Ils ont également essayé de débusquer notre avatar en passant de couverture en couverture. On a cependant remarqué qu'ils faisaient preuve d'une certaine imprudence en laissant leur tête dépassée de leur planque. Certes, il faut toujours que le joueur ait la possibilité de réagir mais c'était ici un brin exagéré. Le jeu vous encourage en tout cas « à la jouer » discrète. Les assassinats silencieux, qu'il s'agisse d'un tir lointain ou d'une exécution au corps-à-corps (cela passe par un QTE classique lorsque l'on est suffisamment proche de l'ennemi) seront récompensés. On attendra en tout cas de multiplier les offensives, de prendre part à diverses missions dans des contextes différents pour parler de progrès de l'intelligence artificielle par rapport au précédent volet.

L'une des particularités de Sniper Ghost Warrior 2 tient à son rythme, relativement lent. City Interactive a fait sauter toutes les scènes d'assaut du premier épisode pour se concentrer sur le tir à distance. Les développeurs proposent deux approches différentes lors des combats. Certains niveaux seront linéaires et donc spectaculaires. Il faudra alors se laisser guider par un équipier, écouter ses instructions et viser juste. D'autres tableaux seront plus ouverts avec la possibilité de choisir soi-même son spot de tir avant d'aligner les ennemis un à un. Dans les deux cas, faire montre de patience est impératif. Avant d'appuyer sur la détente, il est indispensable d'observer les déplacements des ennemis afin de les shooter dans le bon ordre. Une erreur et tout devient tout de suite plus compliqué. Par ailleurs, certaines missions devraient réclamer un réel talent en raison de la distance importante qui vous sépare de votre cible. Si dans les niveaux de difficulté les plus faibles, de nombreuses indications vous faciliteront la tâche, il n'en sera pas de même dans les modes les plus exigeants. Le jeu prend en effet en compte de nombreux paramètres comme la gravité, la distance, le vent et la pression artérielle. Il faudra ainsi retenir son souffle au moment où vous décidez de tirer. Si l'exécution est parfaite, et uniquement dans ce cas précis, une kill cam suivra au plus près la balle jusqu'à sa destination. Gratifiant pour le joueur et spectaculaire d'un point de vue visuel. D'après les passages que nous avons pu jouer, on sent clairement que les développeurs ont cherché à varier les situations de jeu. Un coup, on se faufile dans la jungle. L'instant d'après, on tente de shooter le pilote d'un hélicoptère en train de vous canarder. Des accessoires comme des jumelles de vision nocturne – certains niveaux se déroulant de nuit – devraient également enrichir le gameplay.

City Interactive nous a également laissé entendre que les scénaristes avaient fourni un gros travail pour proposer une histoire crédible et originale. L'histoire débute en 1993 en Bosnie-Herzégovine - à Sarajevo pour être précis – pendant la terrible guerre intercommunautaire qui a eu lieu dans le pays entre 1992 et 1995. Vous y incarnez un jeune apprenti sniper américain envoyé sur place pour apprendre le métier au côté de son mentor. Malheureusement, peu de temps après leur arrivée, les deux soldats sont capturés par un groupe de paramilitaires serbes. Si vous parvenez à vous échapper de l'endroit où vous étiez retenu prisonnier, ce n'est pas le cas de votre partenaire. Sachant que vous ne pourrez jamais le libérer et que celui-ci va être torturé jusqu'à ce que mort s'ensuive, vous décidez d'abréger vous-même ses souffrances. Une décision marquante s'il en est... Le jeu fait ensuite un bond dans le temps puisque l'on atterrit douze ans plus tard. Vous n'êtes alors plus vraiment un apprenti mais un sniper confirmé qui court après un trafiquant d'armes. Il se trouve d'ailleurs que ce dernier est de nationalité serbe... L'occasion de vous venger ?