Téléchargeable sur le PSN depuis près d'un an, le hack'n slash multijoueur Dungeon Hunter Alliance fait partie des titres choisis par Sony pour accompagner la sortie de la fameuse console Vita. Vendu en version boîte au prix fort, ce portage paresseux aura néanmoins bien du mal à convaincre les amateurs de la série comme nous allons le voir sans tarder.
L'histoire de la franchise Dungeon Hunter débute en 2009 avec un premier épisode iPhone aussi efficace que bien réalisé. En dépit de son scénario un peu léger et de sa progression classique, ce hack'n slah flamboyant avait épaté les fans du genre sur une plate-forme de jeu qui avait encore beaucoup de choses à prouver. Un an plus tard, Gameloft remet le couvert et bluffe des milliers de joueurs avec un Dungeon Hunter II à la fois immense et multijoueur. Nous n'avons donc pas été étonnés de retrouver cette nouvelle série à succès sur le PSN quelque temps plus tard et même si Dungeon Hunter Alliance ne brille pas par son originalité, il n'en demeure pas moins un bon hack'n slash accrocheur et peu onéreux.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le portage Vita dont il s'agit aujourd'hui coûte infiniment plus cher que la version Playstation 3 d'origine. Vendu en boîte, son prix tutoie désormais les 40 euros au lieu des 12,99 euros. Intrigué par cette hausse faramineuse, nous voilà rapidement en train de fouiller dans les menus à la recherche de nouveautés et d'options justifiant les 27 euros de différence. Cinq minutes plus tard, il faut se rendre à l'évidence : à part un mode survie inédit et quelques fonctionnalités tactiles, rien n'a vraiment changé dans l'édition Vita de Dungeon Hunter Alliance. L'histoire, par exemple, est toujours aussi banale. Dans la peau d'un roi fraîchement ressuscité, le joueur doit expier ses fautes en sauvant le royaume qu'il a mis en danger par amour pour sa reine. Là encore, trois classes de personnages seulement sont disponibles et il n'y a aucun moyen de customiser notre héros avant de se lancer dans l'aventure.
Les vétérans du genre le savent, un bon hack'n slash c'est avant tout un savant équilibre entre la progression de notre héros et la puissance des hordes de monstres que ce dernier passe son temps à occire dans des environnements hostiles. De ce côté-là, heureusement, Dungeon Hunter Alliance s'en sort aussi bien sur Vita que sur Playstation 3. On commence l'aventure avec un véritable paysan équipé d'une arme pitoyable et les objets que laissent derrière eux nos premiers adversaires sont juste pathétiques. Puis, au fur et à mesure que l'on se fraye un chemin dans le décor et que l'on gagne de l'expérience en terrassant nos ennemis à grands coups d'épée ou d'éclairs, on tombe sur des butins de plus en plus intéressants tout en amassant de l'expérience. Ainsi, il est possible de distribuer des points supplémentaires à nos différentes statistiques (force, agilité, endurance...) et de booster les compétences de notre choix à chaque montée de niveau. Attaque tournoyante, rayon givrant, furtivité... On n'a que l'embarras du choix.
En ce qui concerne les commandes, la prise en main Vita reste très traditionnelle. On se dirige avec le stick analogique gauche, on frappe avec X, tandis que les autres boutons du pad nous permettent de déclencher les attaques qu'on leur a assignées. Pour peu que notre jauge de santé ou notre jauge de mana commence à baisser dangereusement, il suffit d'appuyer sur L pour les recharger toutes les deux simultanément en consommant une potion (dont la quantité est limitée bien entendu). L'écran tactile, quant à lui, est utilisé pour zoomer ou utiliser la puissante magie d'une fée que l'on déplace avec le stick droit. Que l'on soit un vétéran du genre ou un parfait débutant, il ne faut pas plus de quelques minutes pour maîtriser l'ensemble et force est de constater à l'usage que ce système hérité de Diablo fonctionne bien. On regrette toutefois de devoir secouer la Vita pour récupérer après un coup violent car, on s'en doute, il n'est vraiment pas commode de suivre l'action tout en agitant la console. Par ailleurs, l'écran tactile arrière est largement sous-employé vu qu'il ne sert que de moyen de contrôle alternatif (mais pas pratique du tout) pour déplacer la petite fée qui nous accompagne. On s'attendait à mieux.
La gestion de notre personnage, elle non plus, n'a rien d'exceptionnel. Sobres et bien ordonnés, les menus nous permettent de vérifier nos statistiques, de modifier nos capacités ou de changer d'équipement avec aisance et rapidité. A propos d'équipement, sachez que vous trouverez sur les cadavres des monstres et dans moult coffres tout un fatras d'objets allant de diverses armes à des ceintures en passant par des armures, bottes, casques et autres anneaux magiques. C'est désormais une tradition depuis Diablo, la couleur du nom de l'objet indique sa rareté et par conséquent sa puissance théorique. Un objet vert bénéficie par exemple d'un enchantement tandis que les objets bleus et violets jouissent respectivement de deux et trois enchantements octroyant tous les bonus que l'on puisse imaginer (augmentation de caractéristiques, drain de vie, etc.). Les objets dorés, les plus difficiles à trouver, bénéficient quant à eux de quatre enchantements distincts.
Techniquement médiocre en raison de ses graphismes décevants, de ses temps de chargement assez longs et surtout des affreux ralentissements qui plombent l'action dès qu'on s'approche de quelques monstres, Dungeon Hunter Alliance ne vaut vraiment le détour que pour son multijoueur acceptant jusqu'à quatre participants. Que ce soit en réseau local ou online, on peut en effet s'éclater à plusieurs aussi bien dans le mode Histoire que dans la toute nouvelle Fosse des Epreuves permettant de récupérer des objets inédits en résistant à des hordes de monstres. Mais que l'on ne s'y trompe pas, en guise de premier hack'n slash, la jeune Vita méritait largement mieux que ce portage poussif d'un jeu Playstation 3 vendu trois fois moins cher en 2011. A moins d'être un inconditionnel du genre, prêt à tout pour massacrer des gobelins et collectionner des pièces d'équipement de plus en plus puissantes, il n'y a pas de raison de céder à la tentation.
- Graphismes13/20
En regard des capacités de la console, le rendu graphique s'avère décevant. Les environnements sont relativement variés mais la modélisation comme les textures évoquent plus une Playstation 2 qu'une Vita flambant neuve.
- Jouabilité14/20
Facile à prendre en main, Dungeon Hunter Alliance compense son manque d'originalité par son système de combat bien huilé. La progression de notre héros est équilibrée et les compétences à utiliser sont variées. Sympathique en solo, l'aventure est encore plus intéressante à plusieurs. Néanmoins, le soft souffre de ralentissements calamiteux dès qu'un groupe de monstres apparaît à l'écran et les fonctionnalités de la Vita sont mal exploitées.
- Durée de vie12/20
Le mode Histoire dure une douzaine d'heures et un mode Fosse des Epreuves inédit nous permet un peu de prolonger le plaisir à haut niveau. Pour près de 40 euros, on s'attendait à mieux.
- Bande son13/20
Les thèmes épiques collent bien à l'ambiance mais les dialogues ne sont pas doublés en français.
- Scénario11/20
L'histoire de ce roi qui ressuscite pour sauver son royaume envahi par des monstres n'a rien de passionnant. De plus, les personnages manquent totalement d'épaisseur et les dialogues sont d'une platitude consternante.
Assez agréable à jouer en dépit de son manque d'originalité, cette version Vita de Dungeon Hunter Alliance souffre à la fois d'une réalisation décevante et d'un contenu trop limité pour son prix élevé. Nous conseillerons donc aux fans de hack'n slash de conserver leurs précieux deniers dans l'attente d'un titre similaire plus convaincant sur la nouvelle console portable de Sony.