Bien qu'adoptant un titre identique à la version PC, Marie-Antoinette et les Disciples de Loki sur DS est loin d'en être une copie conforme puisque les mécanismes de progression ne reposent plus essentiellement sur des écrans d'objets cachés. Ouf, s'empressera-t-on de penser ! Sauf que les énigmes qui les remplacent ne sont guère plus inspirées et que l'on a toujours autant de mal à suivre le déroulement d'une intrigue qui se veut pourtant le point fort du jeu.

Si, pour une raison qui n'appartient qu'à vous, vous avez été amené à jouer au précédent volet de Marie-Antoinette sur DS, il est sans doute inutile de vous présenter Oscar. Et ce n'est pas plus mal, car, dans le cas contraire, vous aurez bien du mal à deviner que ce personnage que vous contrôlez est un robot conçu par le professeur Vingt dans le but de déjouer les complots qui se trament dans l'entourage de la reine. Le reste de l'intrigue rejoint à peu de choses près ce que l'on a pu voir sur PC, même si les deux trames divergent à plusieurs reprises. Concrètement, le joueur va tenter de comprendre quels sont les éléments qui relient trois faits distincts : l'éruption d'un volcan endormi, un meurtre commis à Versailles et l'achèvement d'un nouvel opéra de Mozart. A partir de là, bon courage pour comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire qui ne brille certainement pas par la clarté de sa narration. Quant à l'encyclopédie, elle ne comporte que six entrées, une par chapitre, et ne fait que présenter brièvement les thèmes évoqués au fil de l'aventure.

La partie ludique est, quant à elle, délestée de sa part d'objets cachés, ce dont on ne se plaindra pas forcément. La progression se révèle ainsi plus classique, le joueur devant généralement fouiller les écrans à la recherche de quelques éléments qui lui permettront de progresser dans l'histoire. Ces objets peuvent parfois être combinés entre eux, mais on se retrouve rarement avec plus de deux ou trois items en notre possession au même moment. Le plus difficile reste finalement de mettre la main sur certains de ces éléments qui sont souvent placés à des endroits hautement improbables, de manière totalement invisible. Je pense notamment à la manivelle de la machine à imprimer ou à la seconde moitié de l'escabeau dans les trois premiers chapitres du jeu. Afin de briser un peu la routine, le soft nous confronte aussi régulièrement à des énigmes dont l'absence de diversité démontre hélas le manque total d'inspiration des développeurs. Quatre types d'épreuves en tout et pour tout, avouez que cela fait peu, et attendez de savoir de quoi il retourne. Les plus originales sont les courses en carrosses. Pas très maniables, certes, mais plutôt inattendues. Si les deux mêmes touches n'étaient pas mises à contribution pour tourner, freiner et accélérer, on pourrait presque s'y amuser.

Plus classiques, les puzzles ont au moins le mérite de ne pas se moquer de nous. Car même s'il est possible de consulter le modèle à tout moment, le fait de devoir tourner les pièces ne rend pas les choses aisées, et c'est tant mieux. Troisième type d'épreuves : les quiz. Il s'agit tout simplement de questions à choix multiples sur l'Histoire de France. Rassurez-vous, vous pouvez vous tromper autant de fois que vous voulez, c'est juste pour le fun et la culture générale. Il convient généralement de garder le meilleur pour la fin, et en l'occurrence, ce sont les casse-tête. A moins d'être particulièrement doué pour ce type d'énigmes à base de blocs à pousser, vous allez littéralement vous arracher les cheveux. Le problème vient du fait que ces casse-tête sont trop nombreux et qu'il est impossible de les passer si on ne parvient pas à les résoudre. Le tout reste surmontable, mais il est extrêmement pénible de voir que le jeu nous parachute ce type d'énigmes au moindre prétexte, ce qui tourne vite au ridicule. Quand il est question de déverrouiller la serrure d'un coffre, passe encore. Mais quand on nous demande de trouver les différences entres deux cartes et qu'on se retrouve encore et toujours face au même casse-tête, il y a de quoi perdre son calme. Le summum est atteint avec l'objectif dont l'intitulé est le suivant « naviguez pour Philadelphie », qui débouche lui aussi sur cette boîte infernale dans laquelle il faut dégager ce satané bloc ! Allez comprendre...

En faisant le point sur chacun des aspects du jeu, on se rend compte que, non content de manquer totalement de variété, le soft ne réussit à aucun moment à se montrer convaincant. Les phases de recherche sont plombées par un contraste trop marqué entre l'évidence des objectifs à réaliser et le camouflage abusif de certains objets. Sans parler de l'absence d'indicateur visuel pour les changements de lieux, ce qui fait qu'on se déplace souvent involontairement lorsqu'on fouille un environnement. Les quatre types d'épreuves évoquées plus haut sont tellement réutilisées à l'excès qu'on frôle rapidement l'overdose. Quant à la durée de vie, elle est extrêmement réduite et dépend surtout du temps pendant lequel vous vous retrouverez bloqué à tel ou tel endroit du jeu. Les trois niveaux de difficulté annoncés sur la page du jeu sont introuvables dans notre version, et l'idée semble donc avoir été abandonnée. Enfin, la cartouche ne comporte qu'un seul fichier de sauvegarde. Espérons que les concepteurs du soft auront la bonne idée de regarder ce qui se fait actuellement en matière de jeu d'aventure sur DS, car il vaut parfois mieux prendre exemple sur la concurrence que s'obstiner à faire du surplace.