Après avoir ébloui les amateurs de hack'n slash avec les deux premiers épisodes de Dungeon Hunter sur iPhone, Gameloft revient à la charge avec un troisième opus gratuit ! Hélas, trois fois hélas, c'est bien une terrible déception qui nous attend dans ce cadeau empoisonné.
Forte d'une excellente réputation sur iPhone, la série Dungeon Hunter s'est distinguée ces dernières années par sa réalisation très soignée, sa jouabilité optimale et sa durée de vie impressionnante. Si l'épisode original avait déjà fait un carton en 2009, la suite éditée en 2010 a carrément scotché les fans sur leur mobile. Monde 5 fois plus vaste, coopération à 4, interface améliorée... le soft approchait la perfection et rarement hack'n slash à si petit prix n'aura reçu autant de louanges. Inutile de préciser dans ces conditions que l'annonce d'un troisième opus a provoqué une véritable explosion de joie chez des milliers de joueurs impatients de rempiler pour de nouvelles aventures. Cependant, même si Gameloft avait bien précisé que le gameplay et le système de progression seraient largement remaniés, nul ne pouvait s'attendre à pareille déconvenue. Car il faut bien le dire, Dungeon Hunter 3 est carrément un naufrage.
Contrairement aux deux opus précédents, cet épisode en téléchargement gratuit ne se présente pas tant comme un jeu de rôle que comme une succession de combats en arènes sans lien entre eux. Dépourvu de scénario ou de quêtes à accomplir, Dungeon Hunter 3 nous propose donc simplement de massacrer des centaines de créatures dans 16 environnements ridiculement petits avec le personnage de notre choix (guerrier, astromancien, brigand ou shaman). Les vétérans retrouveront rapidement leurs marques en manipulant les sticks virtuels et en touchant les icônes permettant de déclencher des attaques spéciales tandis que les néophytes apprendront vite à se débrouiller grâce aux instructions utiles dispensées çà et là. Une fois encore, les compétences ne manquent pas pour pimenter les combats (volées de coups, pièges, boucliers magiques...) et on peut demander l'aide d'une fée pour nous prêter main forte quand la situation se corse. Pourtant, malgré la possibilité de modifier son équipement ou de choisir ses compétences pour élaborer des stratégies assez variées, l'ennui s'invite très rapidement dans la partie. En effet, à part taper sur des monstres stupides à longueur de temps dans des arènes minuscules, il n'y a pratiquement rien à faire dans ce hack'n slash sans âme. On peut certes essayer de remplir divers objectifs avant de commencer l'un des 80 niveaux disponibles (5 par arène) afin d'obtenir des bonus mais ces derniers, consistant à casser des tonneaux ou à tuer nos ennemis en utilisant toujours le même sort par exemple, sont tellement inintéressants qu'on y prêtera rarement attention.
Condensé de monster bashing indigeste à la base, Dungeon Hunter 3 s'offre également le luxe d'obliger le pauvre joueur à débourser de l'argent réel afin de pouvoir entre autres utiliser plus de trois potions à la suite ou ressusciter sans perdre sa progression dans une arène. Et si les autres fonctionnalités sont effectivement gratuites, il semblerait que les développeurs aient fait tout leur possible pour nous obliger à payer quand même. Ainsi, lorsqu'on veut améliorer une simple pièce d'équipement, on est obligé d'attendre que le forgeron travaille dessus des heures en temps réel avant de pourvoir s'en équiper. Sauf si on paye ! Dans le même ordre d'idées, on ne reçoit une clé de coffre (indispensable pour récupérer les récompenses de fin de niveau) que toutes les 30 minutes de jeu donc si on veut ouvrir tous les coffres, il faut jouer un niveau par demi-heure ou... payer
Vous voulez devenir un killer ? Massacrer mobs et boss avec aisance pour épater vos amis via les réseaux sociaux ? Pas de problème, il vous suffit de vous ennuyer des dizaines d'heures à refaire les mêmes niveaux (un par demi-heure, souvenez-vous) pour vous offrir un équipement décent ou de payer et l'obtenir sans le moindre effort. 1,59 euro, 3,99 euros mais aussi des sommes aussi hallucinantes que 39,99 euros voire, 79,99 euros... Libre à vous de choisir la formule qui vous convient du moment que vous faites chauffer la carte bleue. S'agissant d'un hack'n slash aussi redondant que banal, nous ne saurions pourtant trop vous conseiller de conserver vos précieux deniers ou, dans le cas où vous auriez un train de retard, de les investir dans... l'épisode précédent ! Plus beau, plus long, largement plus intéressant, multijoueur, et surtout entièrement gratuit une fois qu'on l'a acheté, ce dernier ne risque pas de vous décevoir.
- Graphismes13/20
Les divers héros ainsi que leurs ennemis sont correctement modélisés et les effets visuels sont généralement sympathiques. Malheureusement, les 16 arènes sont banales et beaucoup trop petites. Par ailleurs, dans les menus, certaines icônes sont tellement minuscules qu'on doit s'y prendre à plusieurs reprises pour les activer.
- Jouabilité8/20
L'interface est correcte et les combats sont nerveux mais l'expérience est aussi répétitive qu'inintéressante. Sans scénario à suivre ni quêtes à accomplir, le joueur en est réduit à massacrer des cohortes de monstres durant des heures pour monter en puissance et accéder à d'autres arènes. Déjà poussive à la base, la progression devient carrément cauchemardesque quand on refuse de mettre la main au porte-monnaie. Potions limitées, résurrection impossible, équipement hors de prix... Tout a été pensé pour nous inciter à payer.
- Durée de vie10/20
Avec 4 héros très différents, 80 niveaux et des tonnes d'équipements, Dungeon Hunter 3 aurait pu nous tenir en haleine des soirées entières si son gameplay n'avait pas été aussi redondant. En l'absence de mode multijoueur, on aura bien du mal à accrocher suffisamment longtemps pour voir les derniers environnements.
- Bande son14/20
Agréable à écouter, la musique ne marquera pas autant les esprits que celle des opus précédents.
- Scénario/
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Quelle déception que ce Dungeon Hunter 3 ! En dépit de sa réalisation assez correcte et de sa jouabilité agréable, ce hack'n slash sans scénario ni dialogues s'avère tellement creux et répétitif qu'on a peine à croire qu'il fasse partie de la série dont il se réclame. Comble de l'ironie, cet épisode gratuit nous pousse en réalité à dépenser de l'argent réel par tous les moyens possibles et imaginables. Sauve qui peut !