Si certains jeux de gestion footballistique ont depuis longtemps fait leurs preuves, il faut bien avouer que le basket a jusqu'à présent été nettement moins bien servi. On ne pourra donc voir que d'un bon œil l'arrivée d'un petit nouveau : Basketball Pro Management 2012.
Le principal problème des jeux proposant de gérer une équipe de basket est leur manque de maturité. En effet, il aura fallu de nombreuses années avant que la série des Football Manager ne devienne ce qu'elle est aujourd'hui quand les FIBA Basketball Manager ou autres World Basketball Manager n'auront pas tenu la distance. On repart donc systématiquement de zéro ce qui donne lieu à des titres pas spécialement aboutis. Sur ce, arrive Basketball Pro Management 2012, un soft peu ambitieux développé avec des moyens limités par des indépendants fans de basket. On pouvait donc craindre le pire, cependant, celui-ci se montrera beaucoup plus profond qu'il n'y paraît de prime abord.
En se lançant dans sa première partie, on sera invité à choisir l'équipe que l'on souhaite diriger. On aura alors le choix entre 18 championnats, chacun comprenant une seule division, sauf la France qui en proposera 4. Cela paraît un peu faible et ce sentiment désagréable sera accentué par une absence totale de licences. Les noms des plus grands clubs et joueurs seront ainsi modifiés et Limoges devra être appelée Lymogys quand Nicolas Batum sera renommé en Nicolas Bytum. Cela est quelque peu déroutant, surtout lorsque l'on recherche un joueur en particulier via la fonction dédiée (au demeurant très efficace). De plus, certains manquements sont à constater comme la présence d'un certain Ricky Rebio dans le roster de Barcelone. Pire encore celui-ci dispose du niveau minimal. Un comble ! Par ailleurs, on déplorera au moment où ces lignes sont écrites l'absence de la NBA, le championnat le plus médiatisé au monde. Evidemment, ce problème n'en est pas réellement un, puisque des patchs ajoutant les noms réels des joueurs et équipes sont d'ores et déjà disponibles sur les forums du jeu. De même, les développeurs semblent très actifs et nous promettent de nombreuses mises à jour afin d'ajouter du contenu. On peut donc être optimiste pour l'avenir, mais il faut avouer qu'en l'état, la base de données s'avère problématique.
Ce problème sera atténué par une interface plutôt claire et intuitive. On trouve ainsi rapidement ses marques et il est très simple d'accéder aux fonctions pourtant très nombreuses du jeu. Vous serez ainsi en charge de tout, à commencer par le vote du budget. Celui-ci sera fonction des objectifs que l'on vous confère et ne sera ensuite plus amené à évoluer en cours de saison. Vous devrez alors vous en accommoder pour payer et recruter votre staff (médecin, kiné, préparateur médical, scoots et entraîneur adjoint), les améliorations de votre salle, les salaires, primes et avantages de vos joueurs, la formation ou encore le repérage des stars de demain bien cachées dans des championnats obscurs. Dans tous les cas les possibilités seront poussées à l'extrême et vous pourrez par exemple changer les douches et casiers des vestiaires de votre salle, améliorer votre speaker ou votre mascotte, ajouter des écrans géants et des gradins (avec le type de siège désiré) ou modifier le tarif de tous les objets de la boutique. La négociation des contrats des joueurs est également plutôt sympathique puisque vous pourrez leur conférer des avantages comme des voitures et appartements de fonction, leur promettre un statut et un temps de jeu, des primes de victoire, etc.
Du côté de la gestion du sportif, les possibilités sont là encore très nombreuses. Vous devrez par exemple vous charger des entraînements en définissant le planning pour chaque jour et chaque heure. Vous aurez le choix entre de nombreux ateliers collectifs ou individuels. Il est dès lors possible de faire travailler vos joueurs sur une compétence précise, comme le tir à 3 points ou la détente ou bien l'équipe entière sur le physique ou le travail des systèmes de jeu. Cela aura alors un effet sur les statistiques de vos protégés, mais également sur leur forme, leur fatigue et leur moral. Il sera possible de faire gérer tout cela à votre adjoint, mais dans ce cas, vous n'obtiendrez évidemment pas des résultats optimaux. Par ailleurs, et c'est là la grande force du jeu, vous pourrez gérer et créer vos systèmes de jeu. Vous pouvez alors mettre en place des actions prédéfinies en paramétrant les déplacements de vos joueurs, les passes qu'ils doivent faire et leur intensité, les écrans, et les tirs. Tout cela pourra ensuite être réutilisé en match, mais attention, les mouvements rapides risquent de fatiguer votre équipe. On ne pourra donc qu'apprécier cet aspect ultra-réaliste du jeu, mais les pinailleurs que nous sommes regretteront la relative simplicité de la défense. Celle-ci sera ainsi plutôt limitée puisque vous ne pourrez choisir qu'entre 5 stratégies prédéfinies et ensuite gérer le pressing de chaque joueur. Les boîtes ou autres switchs, tactiques bien connues des fans, seront donc absentes, mais il faut avouer que l'ensemble reste tout à fait satisfaisant.
Nous rentrons enfin dans le vif du sujet afin de vous parler de la gestion des matchs. Ceux-ci se présenteront comme ce que l'on pouvait observer aux débuts des Football Manager : le terrain est visible du dessus et des pastilles représenteront vos joueurs. Ceux-ci se déplaceront alors selon les techniques prédéfinies et il faudra être très réactif, sous peine de sanction immédiate. Vous devrez ainsi régulièrement changer de défense et de système offensif, tout en prenant en compte la stratégie de l'adversaire, sans quoi celui-ci s'adaptera et vous flanquera une belle raclée. Vous devrez également avoir un œil sur la fatigue de vos joueurs, mais également, et c'est le plus important, sur leur moral. Si ceux-ci encaissent trop de points ou ne jouent pas à leur poste naturel, leur envie chutera drastiquement et vous n'aurez alors d'autre choix que de prendre un temps mort. Vous devrez ici choisir parmi plusieurs phrases celle qui vous semble être de circonstance. Cela aura alors potentiellement une influence sur le moral de vos protégés qui pourront repartir sur le terrain le couteau entre les dents. Vous aurez également la responsabilité du temps de jeu de chacun en sachant que cela aura un effet sur le moral et sur le développement des jeunes. Il faudra par ailleurs faire avec les fautes qui sont malheureusement bien trop nombreuses. Il est en effet possible qu'une équipe écope de 15 fautes en un quart-temps. De même les statistiques seront assez surprenantes puisqu'il est par exemple possible qu'un meneur fasse 13 contres en une mi-temps. Sans commentaire. On regrettera également l'absence de contre-attaque, les animations des joueurs qui buggent régulièrement et la propension de l'écart au tableau d'affichage à faire le yo-yo, mais au final, le plaisir est là, et c'est bien le principal.
Malheureusement, certains risquent d'être rebutés par la réalisation très sommaire du jeu. L'interface est pour le moins spartiate et on y retrouvera les boutons par défaut de Windows. De même on ne pourra que déplorer la longueur des temps de chargement et de simulation ainsi que la gestion des sauvegardes pour le moins surprenante, puisqu'il est impossible de sauvegarder manuellement. Quitter la partie sera donc stressant car il n'y aura aucun moyen de savoir si l'on va perdre des données ou non. Puisque nous en sommes à énumérer les défauts du jeu, on peut également regretter le fait qu'il soit impossible de simuler plus de 5 jours d'un coup, ce qui rendra la pré-saison longue et ennuyeuse. En effet, les matchs amicaux ne seront pas de la partie, tout comme la gestion de la presse et de l'image du club. Au rayon des oublis, on notera l'absence de quotas d'étrangers ou la possibilité de licencier un joueur en cours de saison afin de le remplacer. Il sera également exclu de négocier avec un athlète sous contrat afin de le prolonger. En bref, Basketball Pro Management 2012 n'est pas exempt de défauts et présente même de nombreuses lacunes. Cependant, celui-ci reste très complet et extrêmement plaisant à jouer pour le fan de basket qui trouvera ici le meilleur représentant du genre.
- Graphismes6/20
Il faut bien l'avouer, Basketball Pro Management 2012 présente plutôt mal. Les menus sont extrêmement sommaires quand les présentations de matchs buggeront systématiquement. Le tout reste parfaitement lisible, mais on aurait aimé un peu plus de fioritures.
- Jouabilité15/20
Les possibilités offertes aux joueurs sont très nombreuses et iront de la gestion poussée des entraînements et des systèmes de jeu à la rénovation et à l'amélioration du moindre recoin de votre salle. De même, la gestion du budget s'avère passionnante puisqu'il vous faudra prendre en compte des détails aussi subtils que la voiture de fonction promise à certains de vos joueurs. Malheureusement, on ne pourra que déplorer la longueur des nombreux chargements, l'imperfection du système de sauvegarde et la simulation un peu hasardeuse des matchs.
- Durée de vie16/20
Basketball Pro Management 2012 réservera un contenu gargantuesque au joueur désireux de prendre une équipe de bas de tableau, voire de la troisième ou quatrième division. En effet, il faudra vous acharner avant d'atteindre les sommets européens puisque les tâches et missions seront nombreuses et chronophages. Cependant, commencer avec une équipe comme Barcelone présentera nettement moins d'intérêt puisque les infrastructures et joueurs seront déjà à disposition en début de partie. Vous n'aurez alors plus qu'à supporter les temps de chargement excessivement longs de l’intersaison, ce qui s’avérera plutôt lassant.
- Bande son10/20
Aucun bruitage n'est au rendez-vous et seules quelques musiques un peu ternes égaieront l'ensemble. A noter qu'il est tout de même possible de constituer sa propre playlist, ce qui est plutôt sympathique.
- Scénario/
Basketball Pro Management 2012 est assurément une bonne surprise. Sans être exempt de défauts, celui-ci fourmille de bonnes idées et parvient à proposer une expérience riche qui devrait ravir n'importe quel fan de basket. Il faudra désormais prier pour que la série perdure et gomme ce qu'il lui reste d'imperfections afin de rivaliser avec les références footballistiques du genre.