Née dans les années 90, la saga SoulCalibur et ses personnages charismatiques s’affrontant à l’arme blanche se sont progressivement assuré une place de taille dans le cœur des férus de baston. A travers ce nouveau volet, le studio Project Soul privilégie un combat encore plus accessible et spectaculaire qu’auparavant en s’inspirant d’éléments en vigueur dans Street Fighter IV. C’est en tout cas ce qui nous est apparu lors de la démo à laquelle nous avons pu jouer et qui nous a également permis de goûter aux charmes du mode Création de personnages…
Pas moins de 29 combattants jouables se bousculent au casting de ce SoulCalibur. Parmi les personnages récurrents, il faut compter sur la présence de Raphael, Voldo, Mitsurugi, Tira, Siegfried, Hilde, Ivy, Nightmare, Astaroth, Maxi, Cervantes de Leon, Yoshimitsu ou encore Dampierre, issu de SoulCalibur Broken Destiny sur PSP. Tandis que du côté de la douzaine de combattants inédits, on trouve Patroklos, Pyrrha, Viola, Z.W.E.I., Natsu, Leixia, Xiba (qui se bat avec un bâton à la manière de Kilik), Aeon (réplique de Lizard Man armé de deux haches) et enfin Ezio Auditore issu de la saga Assassin's Creed. On laissera délibérément de côté ce dernier (bien détaillé dans l'aperçu précédent) ainsi que Xiba et Aeon, inaccessibles dans la démo, pour se focaliser davantage sur les héros inédits. D'abord, Patroklos et Pyrrah, respectivement fils et fille de Sophitia, héritent de nombreux coups de leur mère tout en demeurant des personnages très accessibles aux joueurs débutants. Leixia, fille de Xianghua, et Natsu, élève de Taki, se dirigent également de la même manière que leur aînée. La première manie l'épée avec assurance tandis que la seconde est d'une rapidité mortelle avec ses saïs. Enfin, les deux personnages les moins faciles à gérer restent Z.W.E.I. et Viola. Utilisant essentiellement l'esprit d'un loup-garou nommé E.I.N. en guise d'arme, Z.W.E.I. possède des attaques qui peuvent décontenancer et qu'il est nécessaire d'apprendre parfaitement. C'est aussi le cas pour Viola qui recourt à son Quatuor Orbis, une sphère violette, pour infliger de redoutables combos…
Saga célèbre oblige, la maniabilité n'a pas beaucoup changé par rapport à l'épisode précédent. Ainsi, il est toujours possible d'asséner une attaque verticale (A), une attaque horizontale (B) et un coup de pied (K). A cela s'ajoute bien entendu la possibilité de se mettre en garde en maintenant une touche. Toutefois, quelques corrections ont été effectuées depuis la version précédente. Ainsi, si votre personnage est encore capable de se déplacer en profondeur, il peut aussi désormais faire un pas de côté à la vitesse de l'éclair, en pressant deux fois de suite le joystick dans la même direction, exactement dans la veine de la série Tekken. Idéal pour esquiver une attaque ou asséner ensuite un combo ou une choppe (un effet rémanent se produit d'ailleurs). Il faut noter aussi la présence de la jauge Critique, située à côté du nom du combattant et qui se remplit au fur et à mesure que vous attaquez ou que vous bloquez. Celle-ci symbolise la puissance du héros et demeure directement sollicitée dans l'usage de coups spéciaux. Parmi ces derniers, on en dénombre deux : l'attaque Brave Edge et l'attaque Edge Critique. La première consomme la moitié de la jauge Critique en pressant les trois touches de combat et demeure l'équivalent d'un coup Ex dans Street Fighter. Le résultat permet d'améliorer certaines attaques de base et d'infliger davantage de dégâts. Quant à l'attaque Edge Critique, elle consomme la totalité de la jauge Critique mais on peut en stocker deux d'affilée. Il s'agit de l'équivalent d'un Ultra Combo dans SFIV, à la différence qu'ici, il ne retire que 1/5ème de la jauge de vie de l'adversaire en cas de succès.
Toutes les Edge Critique se déclenchent de la même façon, dans le plus pur style de Street Fighter : deux quarts de tour en avant tout en pressant en même temps A+B+K. Facile ! Si le coup porte, le résultat prend la forme d'une mini-cinématique au cours de laquelle votre héros tabasse ou tranche l'adversaire. Problème : cette attaque se révèle diversement spectaculaire, selon le héros utilisé. Ainsi, lors de son Edge Critique, Ezio inflige de violents coups au corps-à-corps avec ses lames et termine par un joli tir à l'arbalète. Tandis que Viola, de son côté, utilise son orbe violette pour attirer l'ennemi comme un aimant et c'est alors à vous de lui asséner un tas de combos. Certes, cela ajoute de la stratégie dans les combos mais on aurait pu s'attendre à quelque chose de plus imaginatif. Last but not least : la Guard Impact et la Guard Crush. La première a le même effet qu'une parade et consomme 25 % de la jauge Critique. Alors que la seconde équivaut à la Soul Crush de SoulCalibur IV. Lorsque votre opposant bloque de trop nombreuses fois vos attaques violentes, sa garde se brise temporairement et il devient ainsi brièvement vulnérable à vos combos. Le résultat final offre un combat plus rapide et dynamique que dans le volet précédent mais peut-être un peu moins stratégique car les armures désormais ne se cassent plus…
Côté modes de jeu, SoulCalibur V semble jouer la carte de l'efficacité plutôt que l'originalité puisqu'on en dénombre 9 plutôt classiques : Entraînement, Combat Rapide, Combat en équipe, Combat en ligne, Arcade, Versus et Ames légendaires (qui semble être un mode bonus mineur au cours duquel il faut battre l'adversaire en un temps record). Sans oublier les modes « Création » (dédié à la personnalisation des héros) et « Histoire 1607 Après JC ». Ce dernier fait office de campagne solo au cours de laquelle le scénario, qui se déroule au 17ème siècle, 17 ans après SoulCalibur IV, a pour colonne vertébrale les deux enfants de Sophitia : Patroklos et Pyrrha. A l'instar du mode Histoire de Mortal Kombat, il est probable que les autres personnages interviennent de temps à autre au fil du scénario et deviennent ainsi jouables pendant une poignée d'affrontements. Pour information, l'aventure solo est émaillée de cinématiques et débute en Hongrie en plaçant Patroklos face à trois gardes armés de lance (il doit les battre les uns après les autres). A noter que pas moins de 27 décors s'avèrent disponibles avec toutefois quelques redites par rapport aux épisodes précédents (sur le pont d'un bateau, dans une cage…). Bonne nouvelle néanmoins : à l'instar de la série Dead Or Alive, une poignée de décors possèdent plusieurs niveaux ou sont entourés de murs et obstacles qu'il est possible de briser.
Dernier élément de taille : le mode Création. Offrant davantage de liberté que dans le quatrième épisode, la personnalisation des héros s'avère ici tout bonnement énormissime. On peut ainsi créer son combattant en partant d'un personnage du casting de base (sauf Ezio qui, par contrat, ne peut pas être transformé) ou bien en décidant de tout soi-même. Il est ainsi possible de configurer chaque partie du corps (cuisses, bras, mollets…) de votre héros mais aussi sa masse musculaire, sa taille, sa voix… De même, l'équipement réservé aux femmes peut être appliqué aux hommes et vice versa. De quoi donc peut-être créer un héros androgyne particulièrement charismatique. Et puis c'était sans compter les dizaines et dizaines de vêtements (robes, pantalons, toges…) et accessoires (foulards, lunettes, colliers…) aussi stylisés que fantaisistes qui permettent de transformer votre personnage en combattant d'exception. D'ailleurs, les couleurs de tous les objets sont modifiables manuellement. Enfin, vous devez attribuer à votre perso un style de combat préexistant, comme celui de Raphael avec le fleuret ou celui d'Astaroth avec la hache. L'impact visuel qu'a votre arme sur l'ennemi peut même être customisé. Cerise sur le gâteau : il y a possibilité d'offrir une pose à son héros puis de prendre une photo qui va servir d'illustration lorsqu'on joue en ligne. Au final, SoulCalibur V semble se situer dans la veine des précédents volets, tout en multipliant les possibilités de fun pour le joueur. Cool !
Ce nouvel épisode de SoulCalibur est à l’image d’un ami qu’on n’a pas rencontré depuis longtemps : même si l’on constate qu’il a un peu vieilli et qu’on commence à le connaître par cœur en dépit des quelques éléments nouveaux qu’il arbore, il fait toujours bon le revoir. Loin d’être une révolution, SoulCalibur V apparaît donc pour l’heure comme une sympathique évolution qui fait les yeux doux au public le plus large grâce à sa maniabilité encore plus accessible qu’avant. Reste à connaître maintenant le contenu précis des modes supplémentaires et à vérifier si durée de vie et plaisir de jouer sont toujours aptes à se concilier…