Il faut bien l'admettre, les titres spécialement conçus pour la 3DS et disponibles sur l'eShop ne sont encore ni très nombreux, ni spécialement fameux. Pour autant, il serait vraiment regrettable de passer à côté de la très bonne surprise du moment sur l'eShop, j'ai nommé Pullblox ! Et quand on sait que ce sont les gars d'Intelligent Systems (Fire Emblem, Advance Wars...) qui sont derrière ce titre, on peut s'attendre à du très lourd !
Ne riez pas, mais le concept de Pullblox consiste ni plus ni moins à tirer et pousser des blocs. D'ailleurs ce puzzle-game dénué de toute prétention fait clairement partie de ces titres que l'on ne télécharge que parce qu'on a entendu d'autres joueurs en vanter les mérites. Le bouche-à-oreille a donc du bon, car même si Pullblox ne coûte que 6 euros, on imagine mal les possesseurs de 3DS se ruer en masse pour se le procurer simplement au vu des screens et sans savoir de quoi il retourne.
Quelle que soit l'appellation qu'on peut lui donner (Pullblox en Europe, Pushmo aux US et Hikuosu au Japon), le nom du jeu d'Intelligent Systems signifie grosso modo : tirer/pousser. Concrètement, nous voilà propulsés dans la peau d'un lutin grassouillet dont le but est de déplacer des blocs composant différentes structures pour aller chercher des enfants coincés à l'intérieur. La faute à Papa Blox qui a eu la brillante idée de concevoir un terrain de jeu pas comme les autres où les blocs se manipulent un petit peu comme des tiroirs que l'on peut uniquement tirer vers soi ou repousser vers le fond de l'écran. Vous l'aurez compris, la difficulté du problème réside dans la manière dont il nous faudra déplacer chaque structure pour faire apparaître des marches permettant de gravir le puzzle jusqu'à son sommet. Et si les choses commencent doucement, vous verrez que l'imagination de Papa Blox ne connaît aucune limite puisque ce concept de base extrêmement simpliste donne lieu à plus de 200 casse-tête aussi diaboliques qu'addictifs !
Pour ne rien gâter, Pullblox est un titre qui fait appel à 100% à la 3D relief. Manipuler chaque structure en tenant compte des perspectives ne peut se faire sans recourir à cette fonctionnalité sur laquelle repose l'ensemble du jeu. Doté d'un graphisme attachant et coloré, dénué de toutes fioritures, le soft offre une lisibilité parfaite et dégage un charme désuet qui pourrait, à tort, laisser penser qu'il s'agit d'un jeu ciblé pour les enfants. En réalité, le concept de Pullblox parlera à toutes les générations, à l'image d'un Tetris ou d'un Meteos. Basique au début, le principe dévoile toute sa richesse dès lors qu'on nous apprend à sortir les blocs en les tenant par le côté. Sachant qu'on ne peut pas faire avancer la structure sur plus de trois rangées, on comprend vite qu'il va falloir bien appréhender la technique pour venir à bout des puzzles les plus complexes. Car à partir du défi 73, de nouveaux mécanismes entrent en jeu. Le bouton extracteur a pour effet de tirer au maximum tous les blocs d'une même couleur en même temps. Quant au puits à échelle, il permet de passer d'une écoutille à une autre quel que soit leur éloignement, à condition que leur couleur soit identique. On trouve aussi une variante dans laquelle les trappes s'ouvrent par en dessous.
Pullblox n'est clairement pas le genre de titre auquel on peut rendre justice par les mots. Des dizaines de lignes ne suffiraient pas à expliquer en quoi ce soft regorge d'ingéniosité et est capable de vous scotcher même lorsque les puzzles semblent insurmontables. Conscients du challenge proposé, les concepteurs ont eu la bonne idée d'inclure une fonction permettant de passer un défi lorsqu'on bloque trop longtemps dessus. Mais on peut recourir à des aides moins radicales, comme la fonction retour arrière, la vue d'ensemble ou la touche Reset qui réinitialise chaque puzzle en cas de besoin. Et que dire de la durée de vie de ce titre qui, pour un prix dérisoire, inclut plus de 200 puzzles qui regorgent de clins d'oeil aux autres jeux Nintendo. Cerise sur le gâteau, un atelier permet de concevoir ses propres puzzles pour les échanger ensuite avec les autres adeptes de Pullblox. Une opération qui ne se fait pas en ligne mais via un système de QR codes à « scanner » avec la caméra de la console. Concrètement, on place l'objectif de la 3DS devant le code-barres et, si le niveau de difficulté du puzzle n'est pas trop élevé comparé au nombre de défis que l'on a pu débloquer, il est sauvegardé dans notre atelier Pullblox. Avec cette fonction, le soft acquiert carrément une durée de vie illimitée !
- Graphismes13/20
Joli mais sans fioritures, Pullblox va à l'essentiel en affichant des graphismes simples mais parfaitement lisibles et reposant à 100% sur l'effet 3D stéréoscopique.
- Jouabilité17/20
Le concept de Pullblox n'a vraiment pas à rougir de la comparaison avec celui d'un Tétris et puise son efficacité dans son extrême simplicité. Il faut véritablement y jouer pour comprendre le potentiel addictif du gameplay.
- Durée de vie17/20
Le soft comporte plus 250 puzzles de base pour un prix dérisoire, auxquels s'ajoutent les défis que l'on peut concevoir et s'échanger via les QR codes. Tant qu'il y aura des joueurs imaginatifs, la durée de vie sera sans limite !
- Bande son12/20
Si les musiques sont agréables, elles ne se renouvellent pas suffisamment pour remplir efficacement leur office.
- Scénario/
Pullblox est sans aucun doute la meilleure surprise de l'eShop. On y joue d'abord par curiosité pour finalement se retrouver littéralement happé par son potentiel addictif. Le concept trouve sa force dans sa grande simplicité et les puzzles brillent d'ingéniosité. L'atelier permettant de créer ses propres défis pour les échanger ensuite avec les autres possesseurs du jeu lui confère en plus une énorme longévité.