Bwa ha ha ha ha ! Hum, désolé, rire nerveux. Et si vous vous questionnez sur cette soudaine hilarité, c'est parce que vous ne savez pas encore ce que vous réserve FlatOut 3. En effet, le passé nous a déjà prouvé que quand on est au courant de la conception d'un jeu si peu de temps avant sa parution, on a systématiquement affaire à une grosse blague au final. Puisque l'histoire se répète inlassablement, le jeu de courses et de destruction FlatOut 3 s'évertue à démontrer cette théorie plusieurs fois par écran...

Pourtant, le programme de base semble plutôt alléchant. Malgré l'absence d'un mode Carrière, on retrouve un petit panel de modes solos en plus d'un multi jouable jusqu'à 16. Le joueur solitaire pourra donc bourriner ses adversaires dans les modes inspirés du derby, conduire des Monster Trucks ou encore s'essayer à des courses un peu plus classiques, même si éliminer ses concurrents en les envoyant valdinguer contre un mur reste possible. Mais là où le fan de la série se lèche déjà les babines en se remémorant les heures de tôle froissée et de carnages dans les précédents opus, il déchante rapidement quand il s'agit de prendre le véhicule en main. C'est simple, c'est absolument infect. Votre bolide met dix ans à réagir, votre partez dans le décor à chaque virage et vous avez l'impression de contrôler une voiture télécommandée en manque de batteries. Mieux encore, la réaction de votre engin au moindre contact semble gérée de manière totalement aléatoire. On imaginerait presque la console se dire "Ok, alors là il vient d'effleurer un caillou... Allez, je vais lui faire faire un bond de quinze mètres suivi de sept tonneaux, ça me semble tout à fait adéquat.".

Parfois, un même poteau peut être traversé sans encombre (ce qui est déjà drôle) alors que le tour suivant, il aura été renforcé à l'adamantium, pliant ainsi votre caisse en deux. C'est bien plus fun de jouer aux dés en fait... Mais attendez ! Si vous voulez continuer à rire, n'hésitez pas à observer l'intelligence artificielle tout juste sortie de Benny Hill. La meilleure façon de s'en rendre compte est de s'essayer à un mode Derby afin de les voir TOUS foncer droit sur vous ! Oui, c'est à peu près la seule chose qu'ils savent faire. Avancer... tout droit. Peu importe si c'est au périple de leur propre vie. Donc, il suffit de se mettre au bord d'un ravin pour voir 15 véhicules fondre sur vous et plonger vers une mort certaine... Et ceci plusieurs fois de suite. Remarquable, réussir à faire une IA plus cruche que celle de Space Invaders à l'aube de 2012, ça sent vraiment la fin du monde. Pour terminer sur la réalisation, vous apprendrez sans surprise que FlatOut 3 est affreusement moche et les effets visuels ont tous le point commun d'être complètement ratés. Pourtant, ils arriveraient presque à surpasser les effets sonores qui cumulent les gags, à commencer par le bruit du moteur, qui n'a aucun rapport avec votre vitesse.

Et n'espérez pas vous tourner vers le multijoueur pour faire durer la torture. Il nous a été impossible de trouver une seule partie. Il faut dire que tous ceux qui se sont procuré le jeu sont occupés à se taper la tête contre les murs. Comprenez-les : à 30 euros (21 euros pendant les fêtes), ce titre téléchargeable fleure bon la véritable arnaque, de celles qui font crier au scandale. D'un certain côté, vu que les développeurs habituels de la série avaient laissé leur place à Team6, un studio qui a habitué les joueurs à pleurer devant leur écran, on pouvait sentir venir la farce. Quoi qu'il en soit, le mal est fait et le nom de FlatOut est à jamais roulé dans la farine à cause de cette mauvaise blague. Même les aficionados les plus fanatiques se doivent de résister à la tentation sous peine de le regretter amèrement. A la limite, mieux vaut se retaper les anciens opus, voire même Destruction Derby sur PS1, plutôt que de donner de l'argent à des gens qui se fichent royalement de votre tronche.