Dès l'introduction, l'ambiance kawaii envahit l'écran avec ses personnages mignons, ses couleurs vives et acidulées, et sa musique joyeuse. Le menu principal propose ensuite deux modes de jeu qui ne diffèrent que par la nature des photos utilisées comme trampoline. Dans le premier, on peut jouer sur les 60 photos déjà présentes dans le jeu, tandis que dans le second, ce sont nos propres photos que l'on peut utiliser comme trampoline. En effet, si Vib-Ribbon offrait la possibilité de créer des niveaux en utilisant des CDs, ici ce sont les photos qui deviennent l'objet du délire. Pour cela, il faut posséder l'un des quelques appareils photos compatibles et le connecter à la PS2 via la prise USB. Quelle que soit la photo, le principe reste le même. On dispose de 3 minutes pour sauter sur les zones de la même couleur que les bestioles listées à gauche de l'écran pour les libérer de la photo. Plus la bestiole est grosse, plus il faut sauter haut et longtemps pour l'extirper de son support. Pour pimenter un peu le défi, des ennemis aux formes étranges se promènent à la surface des photos et font régresser Vibri si on a le malheur de les toucher.

Vibri possède en effet plusieurs formes que sont le ver, la grenouille, le lapin, et enfin la reine ; le ver étant la plus nulle et la reine la plus puissante. La jauge d'évolution augmente en libérant une créature amie, en réalisant un saut au timing parfait, ou encore en tuant un ennemi en lui tombant dessus après un tel saut. Une fois cette jauge remplie, Vibri passe à la forme suivante. La forme reine est temporaire mais fait clignoter les zones de la photo cachant les créatures à libérer, ce qui est très pratique. Le même effet est observé en passant d'une forme faible à une forme plus évoluée mais le résultat dure moins longtemps. Chaque partie se déroule exactement de la même manière : on démarre sous forme de lapin et on doit libérer toutes les créatures listées. Pour obtenir la couronne d'or du niveau, il faut libérer toutes les créatures, même celles qui ne sont pas listées mais comme on passe souvent par la forme reine, il n'est pas difficile de les localiser. Enfin pas toujours car si les couleurs vives sont faciles à repérer, dès qu'il faut trouver où se cachent les créatures noires, c'est une autre histoire car celles-ci clignotent en noir. De noir, elles passent donc à un noir légèrement brillant, ce qui ne change vraiment pas grand-chose et rend la localisation de la dernière petite chauve-souris cachée dans une tache minuscule assez difficile. Il s'agit heureusement de la seule difficulté rencontrée dans le jeu.

Vib-Ripple est en effet d'une facilité enfantine, à commencer par les commandes. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour sauter et de se déplacer avec le stick analogique, c'est tout. Les ennemis gênent si rarement qu'on dirait qu'ils n'osent pas attaquer. Les plus petits se contentent d'ailleurs de trottiner gentiment vers Vibri, suffisamment lentement d'ailleurs pour lui laisser le temps de réaliser un saut parfait pour les écraser. Ceux qui explosent lancent un compte à rebours pour avertir du danger et ceux qui volent se tiennent toujours à distance. Les plus gros explosent en laissant derrière eux des dizaines de petits ennemis mais on a toujours le temps de les détruire une fois pour toutes avant que ça n'arrive. Ce qui nous amène d'ailleurs à constater qu'il n'y a que 4 types d'ennemis différents et de forme identique, niveau variété on est en droit d'être déçus. N'espérez pas non plus trouver de la variété ailleurs car Vib-Ripple se répète énormément. Chacun des 60 niveaux de base ne diffère de ses congénères que par la photo, le cadre, le nombre et la nature des ennemis. Le nombre de pistes musicales accompagnant l'action se compte d'ailleurs sur les doigts d'une main et à force de les écouter en boucle, on finit par ne plus trop les apprécier.

Malgré une répétitivité un peu abusive, la réalisation générale du titre reste agréable à l'œil. L'effet néon du personnage principal lui donne un joli aspect de sabre laser vivant, et la déformation des photos lors des rebonds donne l'impression qu'elles sont faites de gelée. Lorsque l'on transfère des photos vers le jeu, celles-ci sont redimensionnées pour minimiser l'espace occupé sur la carte mémoire mais à moins de vouloir pinailler à tout prix, la perte de qualité qui en résulte reste acceptable. Les créatures sont quant à elles en 2D, et très pixellisées mais il s'agit là d'un choix esthétique amusant, puisqu'on les extirpe d'une photo en 2D. En plus, chacun d'eux a un nom et Vibri nous les présente avec sa voix digitale dès qu'ils sortent des photos. Il y en a une centaine à collectionner, dont le tiers n'apparaît que dans les photos personnalisées, ce qui promet de nombreuses heures de jeu aux collectionneurs acharnés. Si Vib-Ripple devient vite lassant, il peut aussi devenir addictif pour les joueurs immunisés contre la redondance. Comptez une dizaine d'heures pour finir tous les 60 niveaux avec une couronne dorée, et quelques-unes de plus si vous disposez d'un appareil photo compatible. On aurait apprécié avoir plus de modes de jeux histoire de varier un peu les plaisirs et d'ajouter quelques heures au compteur.