S'inscrivant dans la continuité de Batman Arkham City, Batman Arkham City : Lockdown s'inspire davantage d'Infinity Blade que du titre de Rocksteady. Pour autant, on ne s'en plaindra pas puisqu'on a connu pire référence. Cependant, le tout est-il suffisamment solide pour permettre au chevalier noir de briller une fois encore ?
Pour celles et ceux n'ayant pas suivi l'histoire de Batman Arkham City, revenons quelques instants en arrière. Le maire Quincy Sharp, aidé d'Hugo Strange, décide de prendre des mesures drastiques pour enrayer la vermine de Gotham City. Le résultat ? Un quartier de haute sécurité du nom d'Arkham City où l'on retrouve les pires criminels ayant affronté le Dark Knight. Alors que le synopsis du jeu de Rocksteady était quelque peu basique, celui de Lockdown est totalement absent vu qu'on nous balance dès le départ dans la ville prison sans rien nous expliquer. On devra simplement enchaîner les combats et éliminer les boss afin de faire place nette. Si le tout peut décevoir, la construction n'est pas en reste.
En effet, vous ne pourrez pas visiter Arkham City comme vous l'entendez. Le tout est donc découpé en quatre quartiers et il vous faudra d'abord terminer une mission avant de débloquer la suivante et ce jusqu'à arriver au boss de la zone qu'on éliminera avant de passer à la prochaine étape. En somme, on se retrouve avec 16 chapitres, ce qui s'avère très peu dans le sens où les 4 niveaux d'un quartier se déroulent dans le même environnement. L'autre déception vient du fait que les développeurs ont entièrement basé leur jeu sur les combats en délaissant totalement l'aspect infiltration pourtant aussi important dans Arkham City. Cette solution de facilité aura de quoi faire grincer les dents même si on pourra profiter de plusieurs gadgets. Pour ce faire, vous devrez néanmoins asséner un bon paquet de bourre-pifs pour gagner des affrontements qui vous rapporteront chacun de l'EXP. Ensuite, à chaque niveau atteint, vous obtiendrez des points WayneTech pour débloquer du matos et des habiletés.
Une fois les bat-poches pleines de pesos, vous aurez alors la joie d'améliorer votre santé, votre attaque ou bien d'acquérir des balles fumigènes ou de faire appel à une nuée de chauves-souris. Retenez également que si cette évolution vous ennuie, vous pourrez acheter des points WayneTech sur l'App Store. Si on évitera de le faire vu que ça n'a pas grand intérêt, le fait que les costumes supplémentaires soient aussi monnayés 0,79 euros l'unité aura de quoi agacer. On se rattrapera alors avec une série de biographies, de wallpapers et trois comics en anglais. Pour autant, le modèle économique reste irritant. Laissons de côté ces considérations d'ordre pécuniaire pour revenir sur le système de combat. Comme précisé un peu plus haut, les rixes doivent beaucoup, si ce n'est tout, à celles d'Infinity Blade. En somme, vous avancerez sur des rails jusqu'à rencontrer un adversaire qu'il faudra battre en esquivant ses coups et en le frappant dans la foulée. Pas bien sorcier tout comme le gameplay.
En termes de jouabilité, Batman Arkham City : Lockdown se montre plutôt plaisant bien qu'on eut aimé davantage de coups. Par contre, pour les sortir, vous n'aurez qu'à glisser le doigt de droite à gauche ou de haut en bas et à tapoter l'écran pour esquiver ou contrer un ennemi. Ensuite, une fois que vous aurez débloqué vos gadgets, il suffira ici aussi de toucher l'arme que vous désirez utiliser. Si le tout se rechargera au fur et à mesure de l'affrontement, il sera néanmoins pratique d'en garder un sous le coude pour annuler des attaques puissantes ou au flingue. Plutôt plaisant, on s'en lassera rapidement dans le sens où chaque niveau sera composé, en moyenne, de trois ou quatre affrontements strictement identiques. Il est d'ailleurs étrange que NetherRealms Studios ait simplement cherché à apporter un peu plus de fun le temps d'une course-poursuite avec Grundy, dans le plus pur style Crash Bandicoot, ou lors d'une courte séquence de pilotage de Batarang pour désarmer Double Face. En parlant de bad-guys, on appréciera tout de même d'affronter DeathStroke, inédit à ce Batman Arkham City : Lockdown. Maintenant, est-ce une raison suffisante pour acheter ce jeu ? A vous de répondre car tout en proposant un gameplay rodé et quelques bonnes sensations, on était en droit de s'attendre à un titre plus ambitieux.
- Graphismes13/20
Il faut reconnaître qu'on est très loin des prouesses techniques d'un Infinity Blade II. Sans être catastrophique, Batman Arkham City : Lockdown se montre paresseux en nous ressassant un seul décor au sein des missions s'étalant sur un même chapitre. On y retrouve bien la plupart des quartiers d'Arkham City mais ici réduits à leur plus simple expression.
- Jouabilité13/20
A l'image d'un Infinity Blade, vous devrez simplement esquiver les attaques puis faire glisser votre doigt sur l'écran afin d'enchaîner quelques coups. Néanmoins, les gadgets pouvant être débloqués permettent de varier un tantinet les plaisirs même si ça reste limité. En outre, on regrettera que l'aspect infiltration ait été complètement occulté de même que l'usage du Batarang ici réduit à une courte séquence peu intéressante.
- Durée de vie8/20
Rapidement répétitif et finalement très court, Batman Arkham City : Lockdown ne justifie pas vraiment son prix de vente. Notez que si vous voulez débloquer toutes les améliorations de Batou, vous pourrez y passer un peu plus de temps, à moins, bien entendu, que vous décidez d'acheter des points WayneTech. Dans tous les cas, comptez sur deux heures pour en faire le tour.
- Bande son13/20
Une poignée de dialogues ont été doublés et sonnent plutôt justes à l'image des thèmes musicaux repris d'Arkham City.
- Scénario/
Basé sur un modèle économique irritable et une construction lassante au possible, Batman Arkham City : Lockdown loupe un peu le coche. Il est en effet dommage que les développeurs aient sciemment laissé tomber les phases d'infiltration au profit des combats basés sur ceux d'Infinity Blade. Malheureusement, si le résultat n'est pas désagréable grâce à quelques gadgets et coups issus du chef-d'oeuvre de Rocksteady, Lockdown parvient difficilement à retenir l'attention à cause d'un concept limité et d'une réalisation en dents de scie.