Après un premier épisode mettant en scène les aventures préhistoriques de notre ami Chuck Rock, Core Design revient à la charge et offre à la Megadrive de Sega une suite à ce sympathique jeu de plates-formes, sobrement intitulé "Chuck Rock 2 : Son of Chuck". Cette fois, et comme le titre du jeu le laisse supposer, le joueur ne dirigera pas Chuck, mais son fils, le bien nommé Chuck Junior. Le rejeton sera-il à la hauteur de son paternel ? Réponses dans ces quelques lignes.
02Après avoir mis une belle rouste à Gary Gritter, le méchant du premier épisode, l'ami Chuck Rock s'est lancé avec succès dans l'industrie. Il est ainsi devenu patron d'une entreprise baptisée "Chuck Motors", l'une des plus grandes usines automobiles de l'époque (bon, l'histoire de Chuck Rock est censée se dérouler au temps de la préhistoire, mais passons...). Le hic, c'est que la grande réussite de Chuck a attisé les jalousies, et qu'il se retrouve un beau jour kidnappé par l'infâme Brick Jagger. Ce dernier n'accepte de libérer Chuck qu'à une seule condition : que l'intégralité de son entreprise lui soit cédée. Excédé et outré à l'idée que la société de papa puisse tomber entre les mains de l'ancêtre du chanteur des Rolling Stones, le fiston de Chuck, Chuck Junior, sort de son berceau, prend son gourdin, et décide d'aller le sauver.
Le titre se déroule comme un jeu de plates-formes on ne peut plus classique : Chuck Junior devra arpenter plusieurs niveaux (eux-mêmes parfois divisés en sous-sections) infestés d'ennemis, et arriver à la fin de chacun d'eux dans le meilleur état possible pour affronter le traditionnel boss. Parmi les stages à traverser, on citera pêle-mêle celui de la prairie ("Stone Age Suburbs"), celui de la forêt aux papillons ("Butterfly Grove"), celui de la lave ("Lively Lava") ou encore l'ultime niveau dans l'usine ("The Car Factory"). Pour se défendre, Chuck Junior devra bien entendu utiliser son fameux gourdin et frapper les ennemis jusqu'à ce qu'ils soient envoyés ad patres. Le gourdin n'est toutefois pas simplement utilisé comme une arme : le héros peut également s'en servir pour activer des mécanismes, lancer des rochers, ou encore pour se frayer un chemin dans les endroits délicats. La traversée des stages est donc relativement variée, d'autant que le petit pourra aussi sauter de liane en liane pour atteindre certaines plates-formes, ou utiliser divers animaux préhistoriques qui lui serviront de moyens de locomotion. Parmi ces derniers, citons Anthony la fourmi qui vous permettra de traverser les étendues remplies de piques, ou encore Thomas la tortue qui vous aidera à traverser les champs de lave.
Divers items sont à ramasser lors de l'aventure, la plupart se trouvant dans des passages cachés qu'il faudra bien souvent atteindre en sautant sur des plates-formes invisibles. Le plus important de ces items est le fameux biberon qui vous redonnera de la santé, ce qui ne sera d'ailleurs pas du luxe car certains niveaux, comme celui de la lave par exemple, sont assez difficiles. Rien d'insurmontable toutefois, d'autant que le joueur dispose d'un continu en cas échec, et qu'il peut même en gagner plusieurs autres s'il arrive au bout des sympathiques niveaux bonus (l'un d'entre eux consiste par exemple en une course de radeaux avec des animaux préhistoriques) disséminés entre les stages.
Le cheminement dans le jeu est assez agréable, et c'est avec plaisir que l'on accompagne Chuck Junior dans ses aventures. Le plaisir est d'autant plus grand que l'aspect technique du titre a été particulièrement soigné : le jeu fait en effet un bond en avant significatif depuis le premier épisode, et on se retrouve avec des stages fins et colorés. Certains, comme "Butterfly Grove" par exemple, sont même franchement superbes. L'animation n'est pas en reste : le bébé et les ennemis disposent d'une gestuelle vraiment comique, et on reste parfois étonné par la taille de certains boss. De ce point de vue, la 16 bits de Sega est vraiment bien exploitée.
Malgré toutes ces qualités, Chuck Rock 2 n'est pas parfait : la maniabilité est parfois capricieuse, notamment en raison d'une gestion des sauts assez pénible (certains se calculent parfois au millimètre près) et de collisions parfois franchement douteuses. L'environnement sonore, quant à lui, aurait pu être plus soigné : on se retrouve avec des musiques correctes, sans plus, et avec des bruitages de qualité assez inégale.
Enfin, le titre manque un tantinet d'originalité et ne dispose pas du petit plus qui fait la différence et qui lui permettrait de jouer dans la même catégorie qu'un Earthworm Jim par exemple. Toutefois, en dépit de ses quelques défauts, ne nous y trompons pas : ce Chuck Rock 2 reste un bon titre sur lequel tout amateur de jeux rétro passera un très agréable moment.
- Graphismes16/20
On est bien au-dessus de la qualité graphique proposé par le premier épisode. Les niveaux sont en effet beaux et très colorés, et ils ont le mérite d'être extrêmement variés. L'animation du héros est quant à elle excellente : Junior se déplace de manière très fluide, et dispose de mimiques franchement sympas. Certains boss, de par leur taille, sont également assez impressionnants. Les développeurs de Core Design ont donc fait un excellent travail.
- Jouabilité14/20
C'est correct dans l'ensemble, même si on n'atteint pas le niveau des ténors du genre sur Megadrive. En effet, on a parfois du mal à voir où le héros va retomber lors des sauts, et la gestion des collisions n'est pas exempte de tout reproche puisqu'il arrive fréquemment que le joueur se fasse toucher sans trop savoir pourquoi.
- Durée de vie16/20
Six mondes principaux, eux même subdivisés en sous-niveaux : autant dire que vous n'êtes pas prêt de terminer le jeu. Il faudra, comme dans la plupart des titres de l'époque, tout faire d'une traite car le jeu ne propose ni sauvegarde, ni mots de passe. Le challenge est donc intéressant, d'autant plus que la difficulté est très bien dosée.
- Bande son14/20
Les musiques sont de qualité assez inégale : certaines sont très entraînantes, alors que d'autres sont plus répétitives. Au gré de ses pérégrinations, Chuck Junior nous gratifiera de vagissements qui sont assez nasillards. Dans l'ensemble, la qualité globale de l'environnement sonore est inférieure à celle de Chuck Rock premier du nom.
- Scénario15/20
Le père Chuck a été kidnappé par Brick Jagger, lequel veut lui prendre sa société d'automobile. Ni une, ni deux, son rejeton en couche- culotte, sans doute désireux de sauver l'héritage familial, décide immédiatement de partir le sauver. Un scénario assez original donc, à défaut d'être crédible.
Plus beau, plus long et plus prenant que son prédécesseur, ce Chuck Rock 2 : Son of Chuck est une réussite qui ravira tous les amateurs de jeux de plates-formes de l'époque 16 bits. Malgré une maniabilité perfectible et un relatif manque d'originalité, les développeurs de Core Design ont vraiment fait du bon travail, d'autant plus qu'il n'est jamais évident de faire la suite d'un jeu à succès. Encore un très bon titre sur la Megadrive de Sega !