Après trois épisodes sur DS, la série Cooking Mama nous invite désormais à cuisiner en 3D stéréoscopique sur la dernière console portable de Nintendo. Pas sûr cependant que le changement de plate-forme parvienne à relancer l'intérêt d'un concept à bout de souffle.
Fan de jardinage ou de camping, la pétillante Mama est surtout connue pour les bons petits plats virtuels qu'elle nous invite à cuisiner sur nos consoles depuis 2006. En l'espace de quelques années, elle nous a ainsi permis de préparer des dizaines d'entrées, de hors-d'oeuvre, de desserts, à travers d'innombrables mini-jeux aussi minimalistes que faciles à prendre en main. Couper, trancher, mélanger, cuire, saucer... Telles sont les activités que l'on a eu maintes fois l'occasion de pratiquer sur le petit écran tactile de notre DS. Et en dépit de leur caractère répétitif, ces dernières nous ont souvent divertis durant des heures entières passées à essayer d'obtenir le meilleur score possible sur une recette de pancakes ou de côtelettes grillées. Reste qu'en nous resservant le même concept pour la quatrième fois sur 3DS, la série Cooking Mama prend vraiment le risque de lasser jusqu'aux cuisiniers les plus assidus.
Cooking Mama 4, en effet, ne se démarque en rien de ses trois prédécesseurs DS. Entendez par là qu'il s'agit toujours d'enchaîner diverses épreuves chronométrées pour préparer une palanquée de plats plus ou moins exotiques. Hamburgers, marrons glacés mais aussi umeboshi, kakis séchés ou pogo, il y en a pour tous les goûts. Comme d'habitude, le nombre de défis à réussir varie en fonction de la recette. Cuisiner du popcorn ne demande ainsi que d'égrainer du maïs, le faire chauffer dans une cocotte et le saupoudrer de sel. Un bol de udon en revanche (pâtes japonaises) nécessitera pas moins de huit étapes dont une phase de... pétrissage avec les pieds ! Eh oui, avec Mama, on respecte les traditions culinaires dans leurs moindres détails ! Blague à part, on peut quand même s'étonner que les mini-jeux en question soient toujours aussi cheap. Tracer un trait avec le stylet pour couper un oignon, faire des ronds pour touiller une soupe, piquer l'écran pour faire des petits trous dans une tarte, c'était amusant en 2006 mais 5 ans plus tard, il serait temps d'évoluer. Oh, bien sûr, cette version 3DS comprend quelques épreuves inédites basées notamment sur le gyroscope de la console. Celles-ci ne suffiront malheureusement pas à convaincre les vétérans de la série qu'ils ont affaire à un épisode original, loin s'en faut.
Cooking Mama 4 mise donc une fois de plus sur la bonne humeur de son héroïne, toujours aussi adorable, et sur la quantité impressionnante de choses à faire seul ou à deux. Outre les 60 recettes (Crevettes grillées, gâteau aux cerises, marrons glacés...) à réaliser à travers 200 mini-jeux pour débloquer des tonnes de récompenses, le soft nous permet de créer des plats surprenants en combinant deux recettes entre elles. Libre à nous par exemple d'accommoder des pancakes avec du steak d'abalone ou de mélanger des spaghettis avec des kakis séchés. Sous forme d'épreuves relativement courtes ou de défis beaucoup plus longs, les combinaisons que l'on peut imaginer sont aussi nombreuses que farfelues. Autre mode de jeu complètement délirant, Aidons Mama nous invite à assister notre hôte dans ses tâches quotidiennes. Passer l'aspirateur, ranger les jouets des enfants... Les corvées ne manquent pas. Cependant, l'intérêt de ces mini-jeux supplémentaires à débloquer en cuisinant bien n'est pas toujours flagrant. Et quand on y pense, faire le ménage n'a jamais rien eu de très excitant même avec une console portable dernier cri.
En ce qui concerne le multijoueur, on sera sans doute ravis d'apprendre qu'en activant la fonction téléchargement, une seule cartouche du soft suffit pour s'amuser à deux, à trois voire à quatre. Le nombre d'épreuves disponibles s'accroît en fonction de notre progression dans le mode de jeu principal et la simplicité du gameplay permet à n'importe quel néophyte de s'éclater immédiatement. Enfin, le tour d'horizon de ce quatrième opus ne serait pas complet sans évoquer l'imposante galerie grâce à laquelle on peut personnaliser quasiment tous les aspects du jeu. De la couleur des poêles au tablier de Mama en passant par le papier peint de la cuisine, on ne compte plus le nombre d'éléments qu'il est possible de modifier pour peu que l'on ait réussi à gagner les éléments nécessaires en remportant de belles médailles. Cooking Mama 4 est donc un soft relativement complet susceptible de nous tenir en haleine quelques soirées durant. En outre, ses graphismes colorés et ses bruitages appétissants constituent un véritable remède contre la déprime. Tout cela, cependant, n'excuse pas le manque d'innovation évident de cet épisode ni la répétitivité de son concept. Il serait temps que la série prenne vraiment un nouveau départ sous peine de disparaître à terme dans l'indifférence générale.
- Graphismes13/20
Les expressions de Mama sont toujours aussi irrésistibles et les animations sont plus soignées que d'habitude. La 3D stéréoscopique n'apporte pas grand-chose au design naïf et coloré du soft mais certains plats font vraiment saliver.
- Jouabilité14/20
Une fois de plus, les 200 mini-jeux qui servent à réaliser les différentes recettes avec le stylet sont bien pensés et faciles à prendre en main. Néanmoins, leur simplicité et leur manque d'originalité génèrent à moyen terme une lassitude dont on aura bien du mal à se débarrasser.
- Durée de vie14/20
Il faudra certainement de nombreuses heures pour remporter toutes les médailles et débloquer les nombreuses récompenses disponibles dans le soft. De plus, il est possible de jouer à 4 avec une seule cartouche.
- Bande son15/20
Les musiques d'ascenseur qui illustrent ce quatrième épisode ne sont pas meilleures que les précédentes mais les bruitages sont toujours aussi bons.
- Scénario/
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Une fois de plus, la sympathique série Cooking Mama se repose sur ses acquis en se contentant de recycler ses mini-jeux tactiles et son univers coloré. A moins de ne jamais avoir eu l'occasion de cuisiner avec Mama, il n'y a aucune raison sérieuse de se procurer cet épisode 3DS trop proche des trois versions précédentes.