Les samouraïs occidentaux en collants fluorescents sont de retour sur Wii dans un beat'em all des plus navrants. Si, malgré tout, l'idée même d'incarner l'un de ces fringants justiciers des temps modernes vous enthousiasme, découvrez sans plus attendre ce que le jeu vous réserve.
Plusieurs siècles avant notre ère, des monstres Nighlok ont tenté d'envahir notre belle planète, mais ils furent repoussés par des samouraïs. On prétend que ces derniers maîtrisaient le pouvoir de symboles ancestraux transmis depuis des générations et représentant les principaux éléments de la nature (le feu, la terre, le ciel, l'eau, la forêt et la lumière). Mais alors que l'on croyait les Nighlok définitivement enterrés, les voilà qui refont surface à une époque où les samouraïs, eux, ont disparu de notre monde. Le moment est donc venu pour une nouvelle génération de héros, baptisée les Power Rangers Samouraï, et ayant hérité du pouvoir des symboles ancestraux, de se dresser contre l'envahisseur.
Pas vraiment mis en confiance par ce générique des plus kitsch, nous voilà confrontés à l'un des plus cruels dilemmes de notre existence : choisir quel ranger nous allons incarner. N'ayant pas d'affinité particulière avec ces personnages masqués en combinaison fluo, nous nous rabattons sur le ranger rouge qui semble doté du meilleur compromis offensif et défensif, sans savoir que le choix ne nous est quasiment plus donné dans les niveaux suivants. Le personnage sera en effet la plupart du temps imposé et il faudra recommencer les missions déjà terminées pour pouvoir incarner n'importe quel ranger par la suite. Un prétexte comme un autre pour rallonger un minimum la durée de vie faiblarde de ce titre en nous obligeant à jongler entre les pouvoirs propres à chacun des héros pour franchir les barrières magiques menant à des bonus cachés.
En dehors de ces quelques zones bonus piètrement camouflées, les niveaux font preuve d'une linéarité confondante qui va de pair avec la simplicité exagérée du gameplay. Tous nos rangers sont capables d'exécuter un enchaînement de coups basiques, deux attaques spéciales et une fusion relativement puissante, à défaut d'être impressionnante à l'écran. Pour pouvoir réaliser cette dernière, le joueur doit tout de même réunir au moins trois disques lâchés de manière aléatoire par les ennemis. On ne s'éternisera pas sur le comportement affligeant de ces adversaires bêtes et méchants qui font office de chair à canon pour nous ralentir un minimum dans le but de nous empêcher de boucler les niveaux en moins de cinq minutes, montre en main. Le danger viendra finalement plutôt des pièges présents dans certains stages, qui prennent tantôt la forme d'émanations de gaz toxique, tantôt celle de pics acérés cachés dans le sol ou de toupies géantes, nous obligeant alors à recourir aux attaques spéciales pour atteindre l'endroit où nous attend le boss de fin du niveau. Non contentes de ne faire preuve d'aucune inspiration, les missions vont jusqu'à nous resservir plusieurs fois les mêmes schémas de progression. Il en va de même pour les environnements qui se répètent carrément d'une missions à une autre, se payant aussi le luxe de piquer abominablement les yeux.
Une fois le boss localisé, il ne nous reste plus qu'à vider notre jauge de pouvoirs spéciaux pour en finir sans effort avec notre ennemi, quitte à lâcher une petite fusion au passage histoire de justifier la collecte des disques. Vient alors le clou du spectacle, la cerise sur le gâteau : le face-à-face avec la version gigantesque du boss précédemment vaincu. On passe alors en Méga Mode pour affronter le Mégamonstre à l'intérieur du Mégazord en espérant que les concepteurs du jeu nous ont gardé le meilleur pour la fin. Hélas, mille fois hélas, c'est un simple test de réflexes qui nous attend puisque le duel consiste seulement à agiter brièvement la Wiimote et le Nunchuk au bon moment pour parer une attaque ou riposter. Autant dire qu'on touche le fond et qu'il faut vraiment avoir du temps à perdre pour enchaîner les « différentes » missions du soft, sachant qu'elles sont toutes construites suivant le même schéma. On voit mal comment la possibilité de jouer en coopération pourrait sauver ce titre de la catastrophe et on préférera simplement vous en déconseiller l'achat.
- Graphismes6/20
Prenez la précaution de vous asseoir avant de lancer le jeu car le choc produit par le premier écran semblant tout droit issu d'un titre GBA pourrait vous faire tomber à la renverse. Même dans les niveaux les plus avancés, les graphismes piquent les yeux et certains décors sont utilisés plusieurs fois sans complexe.
- Jouabilité7/20
Si vous trouvez les phases de beat'em all trop basiques, attendez de voir les duels avec le Mégazord, vous risquez de tomber de haut. A croire que le seul point positif du soft réside uniquement dans le fait de pouvoir jouer en coopération.
- Durée de vie7/20
Les missions se bouclent en quelques minutes et sont toutes construites dans le même moule. Les plus motivés iront peut-être jusqu'à les recommencer en changeant de personnage pour dénicher les quelques bonus cachés, mais la durée de vie reste malgré tout bien faiblarde.
- Bande son11/20
Sans aller jusqu'à applaudir des deux mains, on peut considérer que la bande-son constitue l'aspect le moins loupé du soft.
- Scénario6/20
Le scénario n'a jamais été le point fort de la série télévisée, et ce n'est pas non plus celui du jeu, bien au contraire.
Même en faisant preuve d'indulgence envers ce titre qui reste une adaptation peu ambitieuse d'une série télé destinée aux plus jeunes, on a bien du mal à retenir de ce Power Rangers Samurai quoi que ce soit de positif. On parcourt le jeu machinalement en espérant déceler une ou deux sympathiques trouvailles de gameplay, mais en vain. Et que dire des combats soit disant épiques avec le Mégazord ?