Après le succès d'Happy Feet, quoi de plus logique que de retrouver à nouveau Mumble et tous ses amis dans les salles obscures du monde entier ? Bien évidemment, la sortie de la nouvelle production de Warner Bros est accompagnée d'une adaptation vidéoludique qui arrive à point nommé. Cela signifie-t-il pour autant que celle-ci a été réalisée à la va-vite ?
Il faut bien l'avouer, rarement les adaptations de films se sont avérées convaincantes. Pire encore, celles-ci n'ont souvent que peu de choses en commun avec leur sujet d'origine. Cependant, sur ce point, cette version DS d'Happy Feet 2 fait office de bon élève en s'inspirant plus ou moins du scénario de son modèle. Ainsi, après la disparition de plusieurs bébés manchots, dont Erik, le fils de Mumble, vous devrez traverser la banquise afin de retrouver tout ce petit monde. Il vous faudra alors, armé de vos plus beaux pas de danse, affronter des ennemis comme le terrible léopard de mers, des pingouins en colère ou encore un calamar géant. Ne vous attendez toutefois pas à être subjugué par l'histoire, puisque celle-ci ne se dévoilera qu'au travers de cinématiques peu intéressantes. De plus, celles-ci ne sont pas doublées, et vous contraindront donc à lire.
Une fois lancé dans le bain, on se rend vite compte que l'originalité qui faisait le charme des versions HD du titre s'est envolée. On a ainsi droit à un jeu de plates-formes en 2D particulièrement convenu et sans une once de caractère. Il faudra donc traverser des niveaux très classiques en enjambant des précipices et en neutralisant certains ennemis à coup de claquettes. En chemin, vous devrez récolter un maximum de notes afin de soigner votre score. Cela n'a cependant aucun intérêt puisque vous n'en tirerez aucune récompense. En effet, seule la recherche des cinq cailloux dorés cachés dans chaque niveau vous permettra de débloquer certaines capacités comme par exemple la possibilité d'avancer en dansant, ou de courir plus vite. Le gameplay ne s'en trouvera pas bouleversé et restera donc très conventionnel. A noter que la difficulté n'est également pas au rendez-vous, puisqu'il sera impossible de perdre, chaque échec ne vous renvoyant qu'à une encablure du lieu de votre mort.
Le réel intérêt du jeu se trouvera dans la complémentarité entre vos manchots. En effet, au fur et à mesure que vous progressez dans l'aventure, vous accueillerez un à un des bébés manchots qui disposent de capacités intéressantes. Ainsi, vous aurez tout d'abord accès à Bo, qui peut rebondir contre les murs, puis à Atticus qui permettra quant à lui de détruire certains blocs de glace, puis enfin à Erik qui sera capable de voler. A noter que vous ne pourrez utiliser ces pouvoirs qu'un court instant et qu'il ne sera possible de changer de bébé qu'une seule fois. Vous devrez donc faire vite puisque la fin du compte à rebours vous ramènera à votre position de départ. Dès lors, ces capacités ne pourront pas être utilisées pour avancer dans les niveaux, mais simplement pour récupérer des cailloux dorés préalablement inaccessibles. On regrette alors que cette complémentarité n'ait pas été mieux exploitée et se résume souvent à emprunter des passages mal dissimulés en utilisant le manchot adapté.
Vous progresserez très rapidement et après quatre niveaux, vous accéderez au premier « boss » du jeu. Celui-ci arrivera comme un cheveu sur la soupe et se présentera sous la forme d'un mini-jeu dans lequel vous devrez renvoyer des boules de neige tout en évitant les glaçons. Cela est inintéressant, trop long, très facile, car complètement scripté, et n'apporte strictement rien à l'histoire. Il en sera de même pour les autres combats, qu'ils soient contre un orque ou un éléphant de mer et au final, ceux-ci ne parviendront certainement pas à renouveler l'expérience qui s'avérera plutôt répétitive et donc lassante. Ce ne sont pas non plus les intermèdes où vous incarnerez un Krill (sorte de crevette) qui insuffleront un intérêt au titre sur le long terme. En effet, sans que l'on sache pourquoi, on devra traverser des niveaux aquatiques semés d'embûches (des dizaines d'hameçons, des arcs électriques, des bulles d'on ne sait trop quoi, etc), aux commandes de protagonistes qui n'ont rien à voir avec l'histoire. Comble de l'ironie, ces phases peuvent s'avérer extrêmement difficiles et sont obligatoires pour continuer la partie. Bref, vous l'aurez compris, Happy Feet 2 est un jeu difficilement recommandable, qui, malgré quelques qualités indéniables, a beaucoup de mal à se hisser au niveau des (nombreuses) références du genre.
- Graphismes13/20
Les décors des différents niveaux sont plutôt agréables à l'oeil et assez variés. Ceci étant, quelques ralentissements pourront être observés, ce que l'on aura du mal à pardonner venant d'un titre qui n'a rien d'impressionnant techniquement parlant.
- Jouabilité10/20
Happy Feet 2 est un jeu de plate-forme 2D quelconque au level design peu inspiré. Ce ne sont pas non plus les mini-jeux tous plus insipides les uns que les autres qui vont relever le niveau, et seule la complémentarité entre les différents bébés manchots conférera un semblant d'intérêt au titre.
- Durée de vie11/20
Ne comptez pas passer plus de quatre ou cinq heures sur le jeu. Vous trouverez tout de même le temps de vous ennuyer, puisque celui-ci est assez répétitif.
- Bande son13/20
La bande-son du titre a été entièrement écrite par Ozomatli, groupe primé aux Grammy Awards. Vous l'aurez donc compris la qualité est là, cependant, et contrairement aux versions HD du jeu, la musique ne sera que peu mise en valeur. De plus, les différents bruitages sont particulièrement agaçants et les cinématiques ne seront tout simplement pas doublées.
- Scénario11/20
Bien que tiré directement du film, le scénario du jeu s’avérera assez décevant. En effet, celui-ci ne sera que très peu mis en valeur et par conséquent, suivi avec un certain détachement.
Happy Feet 2 est un jeu de plates-formes en 2D qui manque cruellement d'originalité. On nous sert ainsi des niveaux convenus et fades entrecoupés de mini-jeux pour le moins exaspérants. Malgré tout, quelques bonnes idées sauvent le titre de la catastrophe, mais cela ne sera assurément pas suffisant pour que nous vous le recommandions.