Après un épisode Metal Fusion vraiment décevant sur DS, on pouvait espérer que le développeur Hudson Soft redresse la barre pour proposer aux nombreux fans de Beyblade une suite plus convaincante. Las, il n'en est rien comme nous allons le voir sans tarder.
Totalement hermétique pour n'importe quel être humain âgé de plus d'une douzaine d'années, l'univers du manga Beyblade ne manque pourtant pas d'originalité. Mettant en scène des combats de toupies futuristes aussi épiques qu'animés, la série Beyblade a fait la fortune des fabricants de jouets ces dernières années. Impossible en effet de traverser une cour d'école sans voir tourner sous un banc ou à côté d'une pile de cartables, les fameuses toupies vendues à prix d'or dans tout bureau de tabac ou supermarché qui se respecte. Edité par Konami, un premier jeu vidéo consacré à Beyblade a vu le jour sur DS. Malheureusement, entre la médiocrité de sa réalisation et l'indigence de son gameplay, il y avait de quoi se demander si on ne prenait pas là les jeunes fans de la franchise pour des vaches à lait. Avec ce deuxième épisode baptisé Beyblade : Metal Masters, force est de constater que le doute n'est pas près de se dissiper.
La première chose à faire avant de foncer tête baissée dans le mode Arcade est incontestablement de suivre les fastidieuses missions du tutoriel. A travers une centaine de leçons, ce dernier nous permettra d'assimiler toutes les ficelles d'un gameplay totalement débarrassé des contrôles tactiles exaspérants du précédent épisode. Chargé de diriger une toupie lancée à toute vitesse dans des arènes particulièrement moches, le joueur doit combattre la toupie de son adversaire à l'aide de quelques coups prédéfinis et d'un mouvement spécial. Deux boutons pour attaquer, un autre pour sauter, un quatrième pour activer un bouclier défensif et un dernier pour déclencher notre finisher... On ne peut pas dire que les contrôles soient difficiles à maîtriser. Toutefois, contrairement à d'autres jeux très simples d'accès tels que les Dynasty Warriors, Beyblade : Metal Masters se révèle rapidement beaucoup trop limité et affreusement répétitif. Bien qu'il existe à peu près autant de toupies qu'il y a de combattants (ou de Bladers pour les puristes), rien ne ressemble autant à un combat de Beyblade qu'un autre combat de Beyblade. Après avoir propulsé notre engin en matraquant les boutons de la console pendant 3 secondes, on enchaîne des attaques, on pare, on tourne autour de l'adversaire, on place un mouvement spécial au bon moment et c'est gagné ! Pas la peine de prendre en compte les différentes conditions de victoire (sortie d'arène, etc.), le bourrinage fonctionne ici à merveille.
Tout comme celui de l'épisode précédent, le mode Arcade de Metal Masters consiste à suivre l'histoire d'un personnage aspirant au titre de Champion du Monde. Alors que le joueur peut cette année choisir plus de 30 combattants différents, il s'apercevra bien vite avec amertume que la trame narrative est toujours la même et que, quoi qu'il arrive, il passera son temps à défier tous les individus qui se mettent en travers de son chemin jusqu'à l'obtention du titre suprême. Les règles du tournoi ont beau avoir sensiblement évolué depuis l'an passé, rares sont les moments où l'on parvient à tromper l'ennui. Le mode Survie consistant à battre le plus d'ennemis possible n'étant pas plus passionnant, la section la moins ennuyeuse est probablement en fin de compte le Garage Bey qui nous permet de construire nos propres toupies. A l'aide des divers éléments récupérés dans les autres modes de jeu, le joueur pourra modifier à volonté les 6 attributs (stamina, attack, defense, jump, speed, recover) de ses trois toupies préférées et leur attribuer une Bey Force influant sur son statut ou ses capacités. Il aura également la possibilité de choisir précisément le mouvement spécial qu'il voudra déclencher au combat. Tout cela est bien beau mais vu que ces toupies personnalisées ne servent qu'en mode Libre ou en Versus (réseau local uniquement), il n'y a pas non plus de quoi en faire un fromage. Bref, que ce soit au niveau de sa réalisation, de son gameplay ou de son contenu, Beyblade : Metal Masters n'en finira pas de décevoir le joueur lambda ou l'aficionado un minimum exigeant.
- Graphismes11/20
Mis à part quelques mouvements spéciaux assez bien illustrés et un design fidèle à la série, Beyblade : Metal Masters reste très pauvre visuellement. A ce titre, ses arènes comptent certainement parmi les plus déprimantes que l'on ait eu l'occasion de voir sur DS à ce jour.
- Jouabilité8/20
Les contrôles tactiles du précédent opus ont heureusement été remplacés par des commandes classiques plus efficaces mais les mécanismes de jeu s'avèrent toujours aussi ennuyeux. Tous les combats se ressemblent et il n'y a quasiment aucune stratégie à mettre en place pour remporter la victoire.
- Durée de vie12/20
Certes, le nombre de personnages est passé de 9 à 30 mais le mode Arcade est d'une pauvreté affligeante. On essaiera de se consoler en collectionnant toutes les pièces de toupies possibles et imaginables à débloquer, ou en jouant à 2 en réseau local.
- Bande son12/20
La musique ne marquera pas les mémoires et il n'y a pas de doublage des dialogues.
- Scénario8/20
Si chaque combattant a bien sa propre histoire, on comprendra vite que celles-ci sont toutes construites sur le même modèle minimaliste.
Décidément, la licence Beyblade est bien maltraitée sur DS avec ce nouvel épisode vidéoludique aussi creux et paresseux que son prédécesseur. Que l'on soit à la recherche d'un jeu d'action original ou d'une bonne adaptation du manga, on passera notre chemin sans le moindre regret.