Développé en un temps record de 4 mois par un groupe d’étudiants de l’ENJMIN, White se voit gratifié d’une sortie dématérialisée histoire que tout le monde puisse s’essayer à ce petit bijou qui ne se veut pas qu’une simple démo technique.
C'est donc au sein d'une des grandes écoles françaises du jeu vidéo que White prend forme sous la direction d'une équipe de 8 étudiants. Un projet qui aspire à concilier création artistique et jeu vidéo en s'inspirant directement du monde de l'art. C'est en effet dans les années 1950 que le mouvement de l'Action Painting prend forme et bouleverse l'art de l'époque. Son représentant le plus connu reste Jackson Pollock, inventeur du dripping : il s'agit ici de peindre sur une toile posée à même le sol en utilisant les outils les plus divers et variés, le tout à grands coups de projection de peinture. C'est en grande partie inspirée de ce mouvement que l'équipe de White décide d'orienter son projet de FPS bac à sable.
Vous vous retrouvez donc au sein d'un atelier gigantesque à parcourir une immense toile blanche occupée par d'adorables petits monstres de couleur, connus sous le nom de Calvis. Le principe est simple : utiliser vos armes pour créer une toile colorée en détruisant autant de Calvis que nécessaire. Pour mener à bien votre tâche, vous bénéficiez de 5 armes bien distinctes directement inspirées des grands noms du FPS. Entre le lance-grenades et le fusil à double-canon, on aura droit à des armes plus exotiques comme un aimant géant rappelant le gravity gun de Half Life 2 ou encore un lanceur de boulets de canon directement tiré de Serious Sam. Autant de façons de littéralement faire exploser ces petites boules de poils au nom de l'art.
Ici, il n'y a pas d'autre objectif que celui que vous vous serez fixé, ce dernier étant soit de vous livrer à un massacre aléatoire et d'admirer le résultat sur papier, ou alors plus méticuleusement d'essayer de gérer au mieux votre espace de travail pour livrer au monde de l'art une œuvre digne de ce nom. Si vous optez pour la seconde solution, sachez que cela ne sera pas une mince affaire mais c'est bien là tout l'intérêt, intérêt qui est renforcé par l'aspect aléatoire de la génération des monstres. Vous pourrez visualiser le résultat à votre guise grâce à la touche Echap déclenchant une vue aérienne bien pratique. A partir de là, il ne tient qu'à vous de partager votre œuvre sur le site officiel ou de commencer une nouvelle partie. En ce qui concerne l'aspect technique, il faut reconnaître qu'à son niveau, White s'en sort plutôt bien et c'est surtout grâce à ces fameux petits monstres délicieusement animés. Malgré un comportement très simple, on s'attache bien vite à ces petites bêtes complètement stupides que les plus sensibles rechigneront à exterminer de prime abord. White se payant en plus le luxe de détourner la violence tant décriée des jeux de tir en acte artistique de premier ordre.
- Graphismes13/20
On peut difficilement dire que White est du niveau des productions actuelles. Néanmoins, le design des armes et des monstres se montre particulièrement cohérent et inspiré conférant une ambiance propre au titre.
- Jouabilité15/20
Simple et efficace, du FPS pur jus simplifié à son maximum. Maîtriser parfaitement sa toile demeure délicat mais c’est bien là tout l'intérêt du jeu.
- Durée de vie10/20
Il y a peu de chance que vous passiez des heures et des heures sur ce jeu même si les plus jeunes pourront s’y attarder plus longuement. Tout dépend de votre acharnement et de votre talent.
- Bande son/
Sans doute un peu trop vide, même si les bruitages déjantés collent parfaitement à l’ambiance. La musique finit rapidement par lasser, mais heureusement, cette dernière reste relativement discrète.
- Scénario/
Si White ne révolutionne pas le monde de l’art vidéoludique, il propose une alternative intéressante et surtout non dénuée d’humour. Si l’aspect créatif demeure limité, on ne pourra blâmer un logiciel qui se veut avant tout un projet d’étudiants en devenir. Il reste alors un petit jeu gratuit plein de fraîcheur qui laisse entrevoir une belle carrière pour ces futurs professionnels du milieu. Un projet original qui mérite bien des encouragements.