En attendant Wakfu, dont la version finale est maintenant prévue pour février 2012, Ankama sort un petit jeu Web dans l'univers de Dofus : Boufbowl. Avec un "bowl", comme dans Super Bowl et Blood Bowl. Vous l'aurez compris, il s'agit de faire des passes et de coller des marrons pour atteindre l'en-but adverse et marquer un touchdown.
Boufbowl partage en effet pas mal de points communs avec le football américain et sa version sanglante sauce Warhammer. Deux équipes de cinq joueurs se disputent le contrôle du ballon, ou plutôt de la Boufballe dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui. Le but est de franchir la défense adverse pour aller marquer. Le principe de base est donc enfantin, d'autant que le jeu ne s'encombre pas de règles annexes compliquées. Piétiner la gueule d'un joueur gênant est autorisé, pour ne pas dire encouragé ! Mais cette apparente simplicité et cette brutalité de surface ne doivent pas occulter la réalité : Boufbowl cache en fait un gameplay redoutablement tactique !
Boufbowl se joue sur une grille découpée en hexagones, en tour par tour simultané. C'est-à-dire que vous donnez vos ordres en même temps que votre adversaire, et tout est résolu au même moment. Il faut donc tenter d'anticiper ce que va faire votre opposant. Les ordres sont les classiques du genre : se déplacer, attaquer, faire une passe... Mais leur résolution repose sur un système élémentaire original. Chacun des éléments est associé à quelques actions. L'Air est utilisé pour lancer la balle, la réceptionner et la ramasser lorsqu'elle est au sol. La Terre sert à distribuer les baffes. L'Eau est associée à la vitesse. Le Feu, enfin, est destiné aux esquives et aux interceptions. Vous pouvez cumuler trois ordres élémentaires sur chacun de vos joueurs. Avec trois ordres de Terre, vous concentrez toute sa puissance sur le combat, tandis qu'avec trois ordres d'Eau, vous pourrez parcourir plus de distance sur le terrain. Il est évidemment possible de panacher les ordres, ce qui fait toute la richesse du système. Si vous voulez esquiver un ennemi puis faire une passe, il vous faudra mélanger au moins un ordre de Feu et un ordre d'Air.
Il faut toutefois prendre en compte que chaque joueur possède déjà des prédispositions dans tel ou tel domaine. Sans surprise, on retrouve les archétypes habituels, du gros costaud incapable d'attraper la balle jusqu'au joueur aussi agile que fragile. A vous de voir lesquels employer, selon que vous souhaitiez miser sur un jeu de passes fluide ou sur la démolition de l'adversaire. Quoi qu'il en soit, le combat reste inévitable : le Boufbowl est un sport violent. Il n'est pas rare de perdre un ou deux joueurs sur KO... Heureusement, à chaque remise en jeu, vous pouvez de nouveau mettre cinq joueurs sur le terrain, parmi les dix que compte votre équipe. C'est bien vu, cela permet de changer de stratégie en cours de partie. Enfin, chaque joueur possède également une capacité spéciale, utilisable une fois par match (voire deux sur certains stades). Son usage bloque le joueur, qui ne peut rien faire d'autre ce tour-ci, mais les effets en valent la chandelle. Il peut s'agir de bonus élémentaires apportés à l'équipe, de malus infligés à l'équipe adverse, de soins... Au final, le gameplay de Boufbowl est donc assez complet. Il n'atteint certes pas la profondeur tactique d'un Blood Bowl, mais il reste suffisamment riche pour un jeu Web. Une ou deux parties suffisent à assimiler les mécanismes et à s'amuser, c'est tout ce qu'on demande au genre.
Côté réalisation, c'est plutôt bon. Les fans de l'univers Ankama seront ravis de retrouver la patte du studio, avec son style kawaii immédiatement reconnaissable. On regrette tout de même que le jeu ne puisse pas se mettre en plein écran, ou au moins bénéficier d'une zone d'affichage élargie. Les cases et les icônes sont bien petites, ce n'est pas toujours confortable lorsqu'il s'agit de glisser/déposer l'icône de passe sur un joueur, par exemple. Tant qu'on est dans l'aspect visuel, signalons que vous pouvez modifier l'apparence de votre équipe moyennant finances. Boufbowl utilise la même monnaie virtuelle que les autres jeux Ankama : les Ogrines. Les prix affichés sont relativement doux : créer une équipe personnalisée est facturé 1500 Ogrines, ce qui revient à 2,50 € environ. Trois stades alternatifs aux deux de base sont aussi vendus l'équivalent de 5 € pièce. Tout ceci est évidemment facultatif. Au final, seul le meilleur l'emporte !
- Graphismes15/20
On aime ou pas, mais le style Ankama est bien là, avec ses personnages aux grands yeux et ses créatures plus mignonnes les unes que les autres. On apprécie la présence de petites animations durant les moments importants (interception, touchdown...).
- Jouabilité15/20
Les fondations du gameplay sont classiques : on cogne, on court et on fait des passes, avec des gros costauds et des petits rapides. Mais l'originalité du système est de reposer sur la combinaison des quatre éléments, ce qui s'avère être une excellente idée. Les capacités spéciales se chargent d'ajouter un peu de piment aux matches.
- Durée de vie12/20
C'est évidemment subjectif, mais la durée de vie est sans doute le point faible de Boufbowl. Les parties peinant un peu à se renouveler, la lassitude guette sur le long terme. On y reviendra quand même avec plaisir pour un match de temps en temps.
- Bande son14/20
Les musiques sont soignées et s'accordent bien à l'ambiance des différents stades. Les effets sonores sont à l'avenant. Bref, c'est un bel ouvrage.
- Scénario/
En attendant quelque chose d'un peu plus consistant, Boufbowl assure l'essentiel : nous divertir. Sa prise en main rapide et ses courtes parties en font un passe-temps idéal pour la pause café. Que vous soyez fan du monde des Douze ou tout simplement amateur de gameplay tactique, le nouveau titre d'Ankama mérite le détour. Bouffe, baffe et buuut !