Il y a encore quelques années, un jeu comme Chasse-Neige Simulator 2011 serait passé totalement inaperçu. En effet, bien qu'il y ait toujours eu des simulations ultra-spécialisées réservées à un public de niche sur PC, celles-ci n'étaient connues que des intéressés grâce au bouche à oreille et aux forums dédiés. Le succès phénoménal de Farming Simulator 2011 a radicalement changé la donne ces tout derniers mois. Vendu à des centaines de milliers d'exemplaires en dépit des critiques qu'il reçut à sa sortie, ce petit jeu développé par un modeste studio allemand a réussi à damer le pion à des blockbusters aussi prestigieux que Call of Duty : Black ops ou Portal 2 ! Du coup, les simulations les plus farfelues se retrouvent désormais sous le feu des projecteurs. Bien des éditeurs espèrent eux aussi remporter le jackpot avec un soft à petit budget. Comment leur en vouloir ? Tous les fantasmes sont possibles après le casse de Farming Simulator 2011. On rêve, on espère, on se pose des questions complètement folles : "Et si Chasse-Neige Simulator 2011 parvenait à massacrer un Battlefield 3 ou à défoncer un Assassin's Creed Revelation à Noël ?". Heu... Oui mais non en fait.

Tout comme le sympathique Ski Region Simulator 2012, disponible depuis octobre 2011 sur PC, Chasse-Neige Simulator 2011 nous invite à assurer la maintenance d'un vaste domaine skiable en haute saison. Néanmoins, il n'est pas question ici de construire des magasins ou de fixer les prix des télésièges puisque le soft se concentre exclusivement sur le pilotage de quelques machines spécifiques. Très peu de machines quand on y pense. Deux modèles de dameuses et une souffleuse à neige... voilà tout ce que l'on aura à se mettre sous la dent pour effectuer la quarantaine de missions proposées. C'est léger, très léger même, d'autant que si l'apparence des engins en question est réussie, leur conduite est tout sauf réaliste. Une dameuse de plusieurs tonnes qui se retourne au moindre contact avec un arbre (voire toute seule si on a le malheur de sortir des limites invisibles du domaine), ça fait un peu tache dans une simulation. De même que ne pas tenir compte de l'inertie des charges que l'on doit parfois tracter ou de la pente des pistes. Mais bon, le principal souci n'est pas là finalement. Le vrai problème c'est que, dans la vraie vie comme dans Chasse-Neige Simulator 2011, une dameuse, ça ne va pas à plus de 30 km/h. Et comme vous le diront les automobilistes pressés qui ont eu un jour le malheur de rester bloqués derrière un tracteur ou une moissonneuse-batteuse, 30 km/h, c'est vraiment très très lent.

Aussi, la quarantaine de missions que l'on devra s'enfiler nous paraîtront-elles durer chacune une éternité. Petit florilège : aller chercher un canon à neige dans un garage, le monter en haut d'une piste, redescendre, accrocher un autre canon, remonter, redescendre. Dégager une route, dans un sens, puis dans l'autre, sans oublier les bas-côtés. Damer le bas d'une piste en passant sur le moindre mètre carré de neige fraîche à la vitesse d'une tortue anorexique... On comprendra très vite que les objectifs à atteindre et le gameplay sont à peu près aussi passionnants que la saison 2 de Derrick en version allemande non sous-titrée. Du coup, même si les graphismes sont assez attractifs, on meurt d'ennui et contrairement à Ski Region Simulator 2012, on ne pourra pas se changer les idées au guidon d'une motoneige ou sur une planche de surf. Comme si ça ne suffisait pas, divers bugs surviennent régulièrement, bloquant notre véhicule dans le décor, vidant notre réserve d'essence ou plombant carrément une sauvegarde de sorte que l'on ne peut plus continuer l'aventure. Ce n'est pas bien grave... Qui aurait le courage d'aller jusqu'au bout ?