Rappelez-vous de cette question obsessionnelle qui revenait à intervalles réguliers lorsque vous étiez en primaire : Qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras plus grand ?! D'après une récente étude d'Ipsos, du CSA et de l'amicale des anciens camionneurs syndiqués du Pas-de-Calais, si pompier et astronaute sortaient très souvent, routier sympa qui transporte des gros trucs était moins cité. Résultats étonnants qui trouvent toutefois un début d'explication aujourd'hui grâce à Transports Routiers Simulator 2011.
On ne le dira jamais assez mais la série des XXX Simulator a le mérite de nous rendre humble, nous qui ne jugeons les jeux vidéo que par leurs graphismes, leur gameplay ou leur scénario. De fait, Transports Routiers Simulator 2011 se pose comme un représentant de ces preux chevaliers puisque tel Don Quichotte, le titre de Tradewest brandit bien haut l'étendard de la nostalgie en nous offrant une expérience issue de l'époque EGA. On appréciera donc à sa juste valeur un visuel criant de non réalisme mélangeant clipping, aliasing et autres textures baveuses. Dans l'absolu, ce n'est pas vraiment le plus embêtant vu qu'à côté de la jouabilité, l'aspect graphique semble presque correct. D'ailleurs, enchaînons en précisant ce qu'on attendra véritablement de votre personne.
Vous êtes un routier, vous n'y pouvez rien, vous avez signé et vous allez en baver, enfin, du moins dans Transports Routiers Simulator 2011. Ainsi, votre première épreuve consistera tout d'abord à profiter du mode Entrainement où vous pourrez conduire divers camions qui profitent tous d'une maniabilité similaire. De fait, votre premier objectif sera d'assimiler les commandes néanmoins extrêmement simples : les flèches du clavier pour avancer et tourner, la barre espace pour le frein d'urgence, la touche K pour attacher et détacher votre remorque et les touches 1 à 9 pour profiter d'autant de vues différentes. Jusque-là, tout va bien. Notez que vous pourrez descendre de votre monstre d'acier pour...monter dans un autre. Bref, une fois la situation analysée, il ne restera plus qu'à conduire et mener à bon port votre chargement. C'est à ce moment-là que les ennuis commencent. En effet, on se rend vite compte que les sensations de conduite sont affreuses et que l'inertie du véhicule est bien trop accentuée. Du coup, prendre un simple virage devient une véritable gageure et terminer les missions également d'autant qu'un simple trottoir pourra vous bloquer de longues secondes.
Notons d'ailleurs que la physique des remorques, pesant tout de même dans les 300 tonnes, réagira parfois comme une feuille volant au vent si d'aventure, vous percutez une simple bute. Dans ce cas-là, une seule solution : on décroche la remorque, et on tape sur le côté avec son véhicule pour remettre droit son chargement. Et puisque nous sommes aussi sympas qu'un routier, voici une autre astuce qui vous évitera de devoir retourner dans votre entreprise pour faire le plein. En effet, comme vous débuterez chaque mission avec un réservoir à moitié vide, il arrivera souvent que vous consommiez tout votre fuel avant d'arriver à bon port. Eh bien sachez qu'en descendant de votre camion et en y remontant, vous gagnerez automatiquement 1/3 de carburant. Etonnant non ? Bon, peut-être pas autant que le faux mode Carrière qui ne sert strictement à rien puisqu'on ne nous donnera aucun objectif. Du moins, nous n'avons pas réussi à en dénicher un seul. En gros, pour profiter de la vingtaine de missions disponibles, vous devrez passer par le mode Jeux Score Record. Enfin, n'oubliez pas que si vous désirez profiter de cette bonne tranche d'humour involontaire, il vous en coûtera quand même une dizaine d'euros et ça, ce n'est pas une blague.
- Graphismes1/20
Il y a dix ans de cela, le visuel de Transports Routiers Simulator 2011 aurait déjà prêté à sourire alors imaginez aujourd'hui. Toutefois, entre un aliasing omniprésent, des textures baveuses et un clipping XXL, il y aura moyen de s'amuser à repérer les choses qui ne vont pas dans le titre. Une sorte de jeu dans le jeu.
- Jouabilité5/20
Simpliste, la jouabilité n'en reste pas moins catastrophique. Si on assimilera rapidement les commandes usant des flèches pour avancer et de quelques consoeurs pour freiner, klaxonner (vu qu'il n y 'a aucun autre véhicule, on se demande sur qui) ou attacher et détacher sa remorque, l'inertie des véhicules est telle qu'on devra freiner cinq secondes avant de voir le résultat escompté. Du coup, on ne vous raconte pas la galère pour mener à bien vos objectifs le plus rapidement possible.
- Durée de vie3/20
Si vous avez toujours rêvé de venir à bout d'un jeu inintéressant et injouable, vous pourrez y passer quelque temps pour réussir la vingtaine de missions disponibles et débloquer l'ensemble des véhicules. Maintenant, avez-vous autant de temps à perdre ?
- Bande son8/20
Si vous pourrez choisir entre plusieurs radios aux tracklist très typées, il vous faudra beaucoup de tolérance pour apprécier à leur juste valeur les morceaux techno, rock ou jazz. Notons tout de même que l'avertisseur de recul est criant de réalisme à l'inverse des chocs dont les sons associés ont un temps de latence d'une demi-seconde.
- Scénario/
En tant que jeu, Transports Routiers Simulator 2011 est au moins aussi intéressant qu'un tapis de sol. Par contre, en tant que bonne blague qu'on ressortira lors d'une soirée entre amis, le titre de Tradewest se pose là. Il est en effet très rigolo de constater que 99,9% du jeu n'est constitué que de bugs et autres approximations, ceci nous valant des phases très cocasses. Maintenant, sachez que la blague vous coûtera 10 euros. Un peu cher pour rigoler un bon coup mais après tout, cela reste seulement le prix d'une place de cinéma.