Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi est le premier opus de la série déjà mythique des Fire Emblem à débarquer sur Gameboy Advance. RPG tactiques par excellence, les Fire Emblem ont toujours été des jeux d'une grande qualité. Les développeurs d'Intelligent Systems nous ont-ils encore une fois pondu une petite perle ou bien la série a-t-elle été victime de son succès ? Rendez-vous dans le test pour le savoir !
Le jeu se déroule sur le continent d'Elibe. Plusieurs nations se disputent le contrôle du territoire, les deux plus puissantes sont Etruria à l'ouest et Bern à l'est. Lorsque le jeu débute, la paix, bien que fragile, règne sur Elibe, jusqu'au jour où Bern, nation belliqueuse, décide de s'en prendre à sa voisine : Lycia. Lycia est un petit pays dont les différentes contrées sont dirigées chacune par un noble. Dès le début de l'aventure, vous contrôlerez Roy, fils du duc de Pherae (un noble de Lycia) et vous vous retrouverez bien vite à la tête de l'armée unifiée de Lycia, chargée de défendre le territoire contre Bern, l'envahisseur. Bien évidemment, la tâche ne sera pas des plus faciles et bientôt le scénario vous emmènera aux quatre coins d'Elibe, où vous devrez sans cesse combattre des ennemis de plus en plus coriaces.
Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi, tout comme ses prédécesseurs, vous fera donc voyager à travers un monde heroïc-fantasy, fortement basé sur le modèle féodal européen, où vous croiserez nombre de magiciens, guerriers et autres dragons. Au niveau du gameplay, chaque bataille se déroule au tour par tour, sur une carte donnée. Chaque unité qui compose votre armée est unique et a ses propres capacités. Par exemple, un archer pourra tirer de loin mais ne pourra pas riposter si on l'attaque au corps-à-corps. Un cavalier ira beaucoup plus loin en un tour qu'une unité d'infanterie mais sera davantage ralenti s'il doit traverser des forêts. Les pirates, eux, pourront traverser les mers et ce n'est là qu'un nombre limité d'exemples. Il vous faudra dès lors vous adapter en fonction du terrain et des ennemis que vous devrez affronter.
C'est en quelque sorte un grand jeu d'échec sur un plateau peu conventionnel, avec des pièces tout aussi peu conventionnelles. Les particularités des unités ne sont pas uniquement en rapport avec le terrain (chaque type d'unités peut porter un ou plusieurs types d'armes) les mages utiliseront la magie élémentale, tandis que les prêtres et les shamans auront respectivement la magie blanche et la magie noire. Du côté des guerriers et des différents chevaliers, l'armement sera davantage axé sur les haches, lances et épées. Le principe du « triangle des armes » refait son apparition. Celui-ci bien que simple, ajoute une dose supplémentaire d'éléments à prendre en compte pour étoffer votre stratégie d'attaque. Le principe veut qu'une arme soit forte contre un type d'arme en particulier, égale contre soi-même, et faible contre d'autres. Par exemple, la hache est plus forte contre la lance, faible contre l'épée et égale contre elle-même alors que la lance sera forte contre l'épée et faible contre la hache. Ce système fonctionne également pour les magies blanches, noires et élémentales. Certaines armes permettent cependant de renverser le triangle et d'autres échappent complètement au triangle… Vous l'aurez donc compris, un nombre alarmant de paramètres rentrent en jeu et pour mener à bien chaque combat vous devrez faire preuve de finesse et de ruse. Foncer dans le tas ne se révèlera que très rarement payant.
Chaque bataille se déroule sur une carte de combats bien distincte, et chaque bataille correspond à un chapitre donné. Pour conclure une bataille, vous devrez tuer le boss du niveau et prendre sa place. Comment le reconnaître ? Très simple : il est assis sur son trône à l'autre bout de la carte, le plus souvent entouré d'un groupe d'ennemis et est généralement bien plus costaud que les autres ennemis, si bien qu'il vous faudra, le plus souvent, utiliser plusieurs unités pour en venir à bout. Une fois un chapitre terminé, un bout d'histoire se dévoile. Le scénario dans les Fire Emblem est d'une grande importance. C'est lui qui vous immergera complètement dans l'univers magique de Fire Emblem et fera en sorte que vous vous attachiez aux personnages, et preniez plaisir à découvrir petit à petit le monde d'Elibe. Comme indiqué précédemment dans le test, chaque membre de votre armée est unique. Chaque personnage possède son propre avatar et donc sa propre identité, comprenant nom et design. En outre, chaque personnage possède aussi ses statistiques d'évolution et son histoire. Lorsque deux personnages restent l'un à côté de l'autre un certain nombre de tours, ils peuvent développer des liens d'amitié appelés « soutien ». Lorsqu'un soutien est débloqué, un petit dialogue entre les deux personnages est également débloqué dévoilant parfois des détails très intéressants sur la vie des personnages. Comme chaque personnage est unique, cela signifie aussi que si il meurt il ne sera plus jamais réutilisable. Les précautions seront de mise si vous voulez conserver vos troupes. La plupart rejoindront votre armée d'eux-mêmes, mais pour d'autres, il vous faudra leur parler en plein combat avec un recrutereur, ce qui s'avèrera parfois pénible étant donné leur position sur la carte. Cela ajoute encore une fois une nouvelle difficulté au combat.
Au fur et à mesure des combats, vos personnages acquièrent de l'expérience et deviennent de plus en plus forts. Chacune de leurs armes a une durée de vie limitée et aura vite fait de se briser. Il vous faudra alors en acheter de nouvelles. En plus de vos fonctions de général, vous exercerez une fonction de comptable et devrez gérer vos comptes avec parcimonie. Les armes et tomes de magie ne sont pas les seuls objets disponibles dans le jeu, toute une flopée d'objets vous permettra d'augmenter les statistiques de vos personnages ou de les faire évoluer. En effet, le niveau maximum est 20, mais à partir du niveau 10 s'il n'est pas déjà évolué, vous pourrez le faire changer de classe. Ainsi le bandit pourra devenir un berserker, le cavalier un paladin, le prêtre un évêque, etc. Chaque changement de classe entraîne une amélioration importante des caractéristiques, un changement de design ainsi que parfois, la possibilité de porter de nouveau type d'armes. Cependant, les objets pour faire évoluer vos unités sont rares et difficiles à obtenir. Vous devrez dès lors faire attention à ne pas les rater en cours d'aventure sous peine de ne pas pouvoir faire évoluer vos personnages.
Niveau graphismes, le passage sur consoles portables apporte son lot de fraîcheur. Les décors sont plus colorés et les personnages bénéficient de dessins plus jolis, leur conférant encore plus de charisme. Les animations des phases de combats sont plus que correctes, avec quelques beaux effets pour les armes les plus puissantes. Certains coups critiques, coups ayant un faible pourcentage de chance de se produire et étant le plus souvent létaux, sont impressionnants. La bande sonore est de qualité sans être exceptionnelle mais demeure cependant très variée et les divers morceaux collent, en général, assez bien à l'ambiance recherchée. Les différents bruitages sont aussi d'une qualité non négligeable. Les graphismes aussi bien que la bande-son procurent au soft une ambiance particulière, allant de pair avec le scénario. Ils font partie intégrante de la féérie que dégage ce jeu.
Le constat pour Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi est donc plus que positif. Le premier opus de la série sur Gameboy Advance peut déjà se targuer d'être une référence en la matière. Avis à tous les amateurs de T-RPG : Foncez ! Il faudra quand même noter une difficulté assez poussée. Certains ennemis apparaissent et attaquent le même tour, ce qui ne laisse pas le temps d'organiser ses troupes. De plus, afin de pouvoir terminer le jeu complètement, c'est-à-dire pouvoir accéder aux derniers chapitres et connaître la véritable fin, il faut en débloquer un bon nombre. Pour débloquer ceux-ci il vous faut terminer en moins d'un certain nombre de tours ou laisser en vie des personnages donnés. Les objectifs à atteindre pour débloquer ces dits chapitres ne sont indiqués nulle part. Dès lors, l'usage d'astuces est de mise pour pouvoir finir le jeu complètement... Dommage ! Autre point d'ombre au tableau, le jeu n'est sorti qu'au Japon et n'arrivera malheureusement jamais en France, il existe cependant un patch anglais pour les plus déterminés d'entre vous.
- Graphismes15/20
Le jeu n'est pas un chef-d'œuvre de beauté mais les décors colorés, les sprites des personnages et autres animations de combats donnent un charme certain au jeu et aux différents personnages. La carte du continent est jolie et les divers artworks sont d'une grande qualité. Les cartes de combat restent assez sobres et permettent donc une bonne vue d'ensemble sur le déroulement de la bataille !
- Jouabilité19/20
La jouabilité de Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi est excellente. Les cartes de batailles sont claires et permettent de gérer ses unités avec la plus grande précision. Le nombre de paramètres à prendre à compte est énorme et ajoute une grande dose de plaisir au jeu ! Les manières d'aborder le jeu sont très diverses et un grand nombre de tactiques seront envisageables au cours des différentes batailles !
- Durée de vie15/20
Vous aurez à mener en tout et pour tout 30 batailles (en comptant les missions cachées) ce qui vous occupera un bon bout de temps ! On regrettera cependant le fait que si vous ne débloquiez pas tous les chapitres cachés, vous passerez à côté des dernières batailles et de la véritable fin du jeu.. Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi reste néanmoins le genre de soft auquel on prend plaisir à rejouer !
- Bande son14/20
La bande-son sans être exceptionnelle reste d'une qualité non négligeable. Les musiques qui accompagneront votre périple correspondent parfaitement à l'ambiance du jeu et celle des différentes scènes. Les mélodies de Fire Emblem ne font cependant pas partie de celles qui vous resteront dans la tête des années plus tard. Les bruitages du jeu quant à eux sont de très bonne qualité.
- Scénario17/20
Après chaque fin de bataille, une partie du scénario se dévoile. Les phases scénaristiques sont tout aussi jouissives que les phases de combats, et l'on prendra le plus grand plaisir à suivre l'histoire entre chaque bataille. Qui plus est, chaque personnage possède son propre background, certains d'entre eux ayant des histoires très intéressantes que l'on pourra découvrir à travers les dialogues de soutien. L'univers de Fire Emblem, emplit de poésie, en fera rêver plus d'un !
Si vous faites partie de ces joueurs avides de stratégie au tour par tour, Fire Emblem : Fuuin no Tsurugi est sans conteste un soft à avoir, que vous ayez joué aux précédents opus sur Super Nes ou pas ! Proposant un gameplay excellent et un scénario du tonnerre, il ravira un public large. Le jeu n'est malheureusement pas disponible en français, il n'existe qu'une version japonaise (un patch anglais est néanmoins disponible). Avis aux amateurs de T-RPG qui n'ont pas eu la chance d'y jouer comme aux novices qui voudraient découvrir le genre : foncez !