Si les FPS en coop vous branchent mais que les zombies vous gonflent, Payday est une excellente alternative à Left 4 Dead ou même Dead Island. Enfin à condition que vous ayez en vous l'âme d'un braqueur prêt à s'en foutre plein les poches.
Ne pas comparer Payday à Left 4 Dead est impossible, à moins de vraiment vouloir chercher à faire le malin. Les mécaniques pondues par Overkill sont directement inspirées par le jeu de Valve, d'ailleurs, même le moteur graphique fait furieusement penser au Source Engine dans son rendu. Enfin évidemment, ici on joue de jour et on ne tabasse pas du zombie. Comme son nom l'indique, Payday : The Heist vous met dans la cagoule de 4 braqueurs bien renseignés et bien équipés. Si en parlant de braquage on pense de suite à des banques, il faut garder à l'esprit qu'on fait bien plus que cela. Repérer et libérer un prisonnier dans un convoi, dérober le butin d'une bande de dealers ou encore mettre la main sur des diamants dans un immeuble hyper sécurisé font par exemple partie des 6 scénarios qui composent le campagne. 6 missions qui une fois maîtrisées occupent environ 15 minutes chacune.
Chaque mission s'accomplit en remplissant une succession d'objectifs. Ici on placera une perceuse, là une bardée de scies sur pieds avant d'aller tripoter un ordinateur ou de placer des explosifs. Il va de soi qu'il faut toujours un certain temps pour accomplir un objectif. Les scies par exemple, doivent être démarrées à nouveau régulièrement. En outre, pour pimenter un peu les choses, on trouve deux ou trois facteurs aléatoires, certains objets ou personnages n'apparaissant pas systématiquement au même endroit. La progression voulant évidemment que l'on arrive sur les lieux, que l'on fasse le coup puis qu'on parvienne à se tirer sans trop de bobos. Ce que la police n'a bien sûr pas très envie de vous laisser faire. Encore une fois, à la manière de Left 4 Dead ou de bien d'autres jeux multi exploitant le filon de la survie, il faut faire face à des vagues d'ennemis composées de types variées et relativement imprévisibles, les assauts étant générés par un mélange de sélection aléatoire et d'I.A. adaptative. Globalement, on a droit à des ennemis de base assez simples à tuer mais qui comptent sur leur nombre et des adversaires tanks, protégés par de lourds blindages.
Si on peut jouer à Payday en solo avec des bots, autant dire que c'est le meilleur moyen de rester un peu frustré et de zapper l'aspect tactique du titre. Chaque joueur pouvant se spécialiser en profitant des améliorations qu'il aura débloquées, qu'il s'agisse de matériel de soutien, de précision ou d'un bonus quelconque. Répartition des tâches, assistance aux blessés, bref, tout ce dont on a l'habitude dans un jeu coop mais auquel on peut ajouter une petite particularité : les civils. Ces malheureux et passablement encombrants quidams apportent deux choses. En premier lieu, quand on les tue, on écope d'une pénalité. Or, dans la mesure où ils se comportent exactement comme il ne faudrait pas le faire dans une fusillade, il arrive assez fréquemment qu'ils se prennent une balle perdue. Pour éviter ça, il faut rapidement les obliger à se mettre au sol et si possible (si on a suffisamment de liens) les ficeler et en faire des otages. Les otages, ça sert toujours. Si l'un des joueurs meurt, cela se traduit dans la partie par le fait qu'il est en état d'arrestation. On peut alors négocier une vie supplémentaire contre un otage.
Le problème étant que, dans le feu de l'action, on néglige souvent de faire des otages et qu'on ne peut pas les déplacer pour les sécuriser. Au final, comme ils restent sur place, la police a vite fait de les libérer elle-même. Ca n'est pas gênant en soi, mais du coup, on regrette que les civils soient assez mal exploités. Un petit regret, qui va avec celui qui s'impose lorsque l'on constate la maigreur du contenu du jeu qui ne comporte, comme on l'a dit, que 6 missions et même pas de mode compétitif dans lequel on pourrait incarner la police. Heureusement qu'un gros paquet de défis et d'équipements à débloquer étoffent un peu l'ensemble. Et puis, le jeu ne coûte que 18€.
En somme, les joueurs qui cherchent un nouveau shooter coopératif devraient trouver ici ce qu'ils recherchent. Très efficace, nerveux et loin d'être dénué de challenge, Payday propose de surcroît une chouette ambiance sonore grâce à des thèmes musicaux qui collent parfaitement à l'ambiance et quelques doublages très réussis. Quant au moteur, étonnamment proche du Source donc, il se prête tout à fait à l'exercice, sans bug notable et avec une grande fluidité.
- Graphismes14/20
Le moteur n'est pas au top de l'actualité technologique mais il fait très honorablement son boulot et surtout, il est parfaitement fluide.
- Jouabilité16/20
Très simple à aborder, le gameplay de Payday a toutes les chances de séduire les amateurs de Left 4 Dead tant il a de similitudes avec lui. La construction des cartes, la répartition des objectifs et le système d'amélioration s'acoquinant pour offrir un team play prenant. Dommage toutefois que le jeu compte peu de cartes et que certains éléments comme les civils soient si mal exploités.
- Durée de vie13/20
Avec un prix de vente de 18€ à peine, il ne fallait pas rêver : Payday ne comprend que 6 missions. Toutefois, le grand nombre d'éléments à débloquer et les défis de progression sauront pousser les plus teigneux à jouer et rejouer encore et encore. Dommage également que Overkill ait fait l'impasse sur un mode Versus dans lequel on aurait pu incarner la police.
- Bande son16/20
Les musiques font vraiment mouche et collent à merveille à l'ambiance. Les effets ne sont pas vilains et on a droit à quelques doublages assez réussis. En revanche, les allergiques à l'anglais vont couiner, tous les dialogues, même indicatifs, sont dans la langue de Benny Hill et tous n'ont pas été sous-titrés.
- Scénario/
Pour moins de 20 euros, les amateurs de coop trouveront dans Payday : The Heist un excellent divertissement. Avec son gameplay efficace, très proche de Left 4 Dead bien que pas dépourvu de sa propre personnalité, le jeu de Overkill n'est certes pas parfait, mais il saura sans l'ombre d'un doute séduire les adeptes du travail en équipe bien fait.