Après avoir œuvré sur Age of Empires Online et en attendant son prochain gros projet, le studio Robot Entertainment s'est offert une petite récréation avec Orcs Must Die ! Ce tower defense à la troisième personne, qui consiste à protéger un donjon des vagues de monstres qui l'assaillent, se révèle pourtant bien plus qu'un petit jeu pop-corn.
Il est jeune, arrogant et complètement stupide, mais il connaît sa mission : défendre les derniers bastions du monde libre contre l'invasion des peaux-vertes qui déferlent par milliers. "Il", c'est vous, l'apprenti d'un mage qui s'est misérablement cassé la figure en glissant sur une flaque de sang. Bien conscient que vous n'étiez pas vraiment l'homme de la situation, l'infortuné vieillard s'est pourtant résolu à vous confier le sort de l'humanité. Muni de quelques armes et sortilèges, mais aussi d'une vingtaine de pièges différents, vous voilà contraint de protéger successivement 24 forteresses des assauts orchestrés par les orcs et leurs immondes cousins (gobelins, gnolls, ogres, etc.). Vous ne savez pas très bien comment vous allez vous y prendre, mais une chose est sûre : tous doivent mourir !
Orcs Must Die ! est un tower defense à la troisième personne, unique en son genre. Il vous propose d'affronter, seul, des vagues d'assaillants enragés qui n'ont qu'un seul but : pénétrer dans la (ou les) faille(s) située(s) au coeur de votre donjon. On ne sait pas très bien ce que ces intrusions pourraient provoquer, mais les plus grands sages, que l'on paie grassement pour émettre un avis, pensent que ce ne serait pas vraiment une bonne chose. Pour faire face à l'invasion, vous disposez de pièges mortels et vicieux que vous débloquez niveau après niveau : pieux empoisonnés, mares de goudron (ralentissant les ennemis), murs de flèches, tonneaux explosifs, lames murales... Rien de ce qui pourrait sortir d'un esprit pervers, dérangé, sadique et déviant ne manque à l'appel, de façon à ce que vous puissiez concocter la meilleure confiture d'orcs possible. A l'image d'un tower defense traditionnel, vous devez placer vos traquenards le plus judicieusement et le plus sournoisement possible, sachant que l'architecture typique d'un donjon implique quelques contraintes : certains pièges, qui ont généralement une zone d'effet, ne peuvent être posés que contre un mur, d'autres doivent être situés au sol (l'ennemi les activera dès qu'il passera dessus), et d'autres encore devraient idéalement être positionnés près du vide pour faire valoir leur efficacité. Mais ce n'est pas tout : vous devez aussi composer avec le temps de rechargement de tous vos mécanismes, qui ne leur permet d'éliminer qu'une partie des hordes de peaux-vertes qui se ruent en masse dans votre donjon. Il vous faudra donc abattre ceux qui seront passés entre les mailles du filet : muni d'une lame, d'une arbalète et de quelques sorts, vous paierez joyeusement de votre personne !
Chaque niveau adopte le même déroulement. Vous pouvez d'abord aménager tranquillement votre donjon avec la somme d'or initiale que l'on vous fournit. Dès que vous vous sentez prêt, vous n'avez plus qu'à lâcher la horde, qui prend la forme de plusieurs assauts successifs ne vous laissant guère de répit. Au bout de quelques vagues, vous bénéficiez tout de même d'un vrai temps de pause vous autorisant à souffler un peu tout en continuant d'organiser votre défense avec l'or supplémentaire obtenu en abattant vos ennemis. Vous pouvez même ôter et revendre les pièges déjà posés, ce qui vous permet d'adapter votre stratégie en continu. Car contrairement à ce que laissent présager les premiers niveaux, Orcs Must Die ! est un tower defense particulièrement stratégique. D'ailleurs, ne vous fiez pas à la démo, qui n'est pas représentative du potentiel du titre. Plus méticuleuses sont vos phases de préparation, moins vous avez de souci à vous faire quand retentit le clap. Passé quelques niveaux relativement tranquilles, les peaux-vertes finissent par affluer de plusieurs entrées à la fois (alternativement, puis simultanément), puis par menacer plusieurs failles. Comme vous n'avez pas le don d'ubiquité, il vous faut rivaliser d'astuce, que ce soit en "automatisant" un côté pendant que vous vous occupez de l'autre, en orientant les flux de monstres avec les barricades prévues à cet effet, ou encore en tirant profit des portails de téléportation. Dans tous les cas, vous devez veiller au grain, car les points de faille dont vous disposez en début de niveau diminuent à chaque fois qu'un intrus pénètre dans le coeur de votre donjon. Et si votre (anti-)héros venait à mourir, il ne ressusciterait qu'au prix de 5 points de faille, vous mettant encore plus en difficulté !
Vous l'aurez compris, Orcs Must Die ! vous réserve un vrai challenge. Vous croiserez rapidement des créatures volantes, des ogres excessivement difficiles à abattre, sans parler de ces chasseurs gnolls qui se fichent des failles mais vous coursent sans répit à travers tout le donjon ! Vous profiterez heureusement de votre côté de pouvoirs bien utiles, qu'ils prennent la forme d'une boule de feu susceptible de provoquer un barbecue géant ou bien d'archers à positionner dans des endroits stratégiques pour vous épauler. Au bout d'une dizaine de niveaux, vous gagnerez aussi l'accès à deux arbres de compétences distincts : l'un booste les pouvoirs de votre personnage, l'autre améliore l'efficacité de vos pièges. Il vous faudra choisir dans lequel vous voulez investir, sachant que si votre décision n'est pas irrévocable (la progression est réinitialisée à chaque niveau), tout l'or dépensé dans les arbres en début de niveau représente autant de ressources en moins pour préparer vos traquenards. Inventif, dynamique et addictif, l'ensemble s'appuie sur un style visuel cartoon très réussi et sur une bande-son metal gothique qui accompagne merveilleusement bien l'action. Le seul reproche que l'on pourrait adresser au titre de Robot Entertainment, c'est son tarif un tantinet élevé, étant donné que la campagne est assez courte et qu'elle n'est secondée par aucun autre mode de jeu ni aucune option multijoueur. Orcs Must Die ! profite toutefois d'un bon potentiel de rejouabilité : vos performances dans les niveaux sont récompensées par un certain nombre de crânes, qui servent à augmenter (définitivement) l'efficacité des pièges et pouvoirs de votre choix. Une fois le jeu fini en mode Mage de Guerre, vous avez donc deux options : tenter illico le mode Cauchemar ou bien rejouer d'abord les niveaux pour gagner le plus possible de crânes et, partant, d'augmentations.
- Graphismes15/20
Le style cartoon très réussi ne sert pas qu'à masquer les faiblesses techniques du jeu : il appuie admirablement le propos en édulcorant gentiment sa violence, purement jouissive.
- Jouabilité18/20
On ne voit franchement pas ce que l'on pourrait reprocher sur ce plan. La prise en main est simple et les mécanismes de jeu sont terriblement efficaces. Seule l'impossibilité de reparamétrer les contrôles peut s'avérer un tantinet gênante, mais les touches par défaut sont judicieusement choisies.
- Durée de vie12/20
C'est un peu là où le bât blesse. Sorti des 4 à 5 heures de jeu offertes par la campagne, vous ne pourrez profiter d'aucun mode alternatif. Heureusement, la replay value est plutôt bonne.
- Bande son16/20
Les musiques de type metal gothique, tantôt calmes (durant les phases de préparation), tantôt frénétiques, rythment l'action avec une efficacité redoutable. Les bruitages sont plus en retrait.
- Scénario/
Orcs Must Die ! est un tower defense à la troisième personne unique en son genre et purement jouissif. Il vous propose de protéger, seul, un donjon dans lequel déferlent des vagues de peaux-vertes enragées. Des phases de préparation méticuleuses, durant lesquelles vous devez rivaliser d'ingéniosité pour placer vos pièges le plus judicieusement et le plus sournoisement possible, alternent avec des phases d'action frénétiques et jubilatoires où vous vous surprendrez à hurler "You shall not pass !" au plus fort du combat. L'ensemble forme un cocktail diablement accrocheur, servi par une bande-son très efficace. Précisons toutefois que la version démo n'est pas représentative du potentiel de ce titre que vous pouvez acheter les yeux fermés.