Après le succès de 3D Realms avec Duke Nukem 3D en 1996, l'entreprise revient à la charge avec un nouveau titre nommé Shadow Warrior. Se déroulant dans un Japon moderne et sombre, le soft compte bien reprendre les éléments qui ont fait la popularité de Duke Nukem 3D. Passé plutôt inaperçu à sa sortie, il est grand temps de revenir sur ce FPS sanglant.
Vous incarnez Lo Wang, un maître ninja faisant partie des Shadow Warriors ayant pour but de protéger les entreprises japonaises. Notre guerrier, lui, se fait employer par Zilla's Corporation, et y apprend que son dirigeant veut contrôler l'archipel nippon à l'aide de forces démoniaques. Choqué par cette révélation, Lo démissionne sur le champ, et cela sans le moindre remords. Master Zilla, son boss, n'accepte pas sa décision et veut par conséquent sa peau. Depuis ce jour, notre expert du katana est traqué par les sbires du machiavélique Zilla, mais il ne se laissera pas faire, loin de là !
C'est maintenant que vous entrez en jeu. A vous de massacrer des hordes d'ennemis sanguinaires avant qu'ils ne le fassent. Pour cela, vous disposez d'un arsenal à en faire palir Rambo lui-même. En effet, cela va du simple katana au lance-roquettes en passant par le fusil à pompe à l'allure d'un machingun. S'armer jusqu'aux dents, c'est bien, mais il faut aussi penser à se protéger et à se soigner, et c'est là tout l'intérêt des items. Vous les retrouverez à peu près partout sur la carte. Il y a des trousses de soin à ramasser mais aussi des cuirasses en kevlar ou encore des grenades. Malgré votre équipement, les adversaires n'hésitent pas à faire feu. Ils sont certes très bêtes mais aussi très coriaces et peuvent vous causer bon nombre d'ennuis. Certains sont effectivement capables de se suicider à l'aide d'explosifs à proximité de vous puis de ressusciter pour mieux vous prendre en traître, d'autres vous lancent d'un simple regard des boules de feu. Bien sûr, comme si ces monstres ne suffisaient pas, des boss vous attendront de pied ferme à la fin de certains niveaux, histoire de vous pimenter la tâche. Evidemment, tous ces combats repeignent les murs de sang, car oui le soft est extrêmement gore et malsain. Vos proies trouvent souvent la mort dans d'atroces conditions. Soit ils finissent déchiquetés en morceaux, soit ils agonisent, la gorge coupée par le tranchant de votre lame. Dans tous les cas, d'énormes flaques d'hémoglobine seront présentes sous vos défuntes victimes.
Pour terminer une zone, il faut impérativement trouver les différentes clés ou cartes (rouge, verte, jaune, bleue) diablement bien dissimulées dans des niveaux parfois labyrinthiques. Pendant votre périple, vous remarquerez la beauté et la diversité des paysages. Vous vous retrouverez par exemple dans une villa nipponne, puis en plein village portuaire et même sur des volcans ! Par la même occasion, prêtez attention à votre environnement, celui-ci renferme d'innombrables secrets qui pourraient s'avérer salutaires en cas de manque de munitions, de soins ou encore d'armes. Attention toutefois à ne pas perdre de vue les ennemis, puisque certains niveaux sont littéralement infestés de monstres, ce qui complique énormement la tâche. En effet, même si Shadow Warrior propose quatre modes de difficulté allant de "Tiny grasshoper"(facile) à "No pain no gain" (très difficile), il reste néanmoins reservé aux experts en la matière.
Techniquement parlant, Shadow Warrior fait pâle figure. A une époque où les jeux commencent à expérimenter un peu plus avec la 3D complète (décors et ennemis), le titre reprend le Build Engine, le moteur maison de 3D Realms ayant auparavant servi pour le très célèbre Duke Nukem 3D. Le jeu affiche donc des décors plutôt pixélisés tandis que les personnages et objets restent en 2D. Même si le soft n'est pas très beau, il faut reconnaître que sa bande sonore est de bonne facture. Les bruitages sont détonants et les musiques accompagnent à merveille le lieu dans lequel vous combattez. Précisons que le titre dispose d'un mode multijoueur pour les amateurs d'étripage entre amis.
- Graphismes10/20
Même pour l'époque, Shadow Warrior est techniquement dépassé. Face à d'autres titres tout en 3D, il fait donc pale figure. Néanmoins, ces vieux graphismes plairont à coup sûr aux nostalgiques.
- Jouabilité17/20
Le jeu est très facile à prendre en main. L'arsenal varié offre des batailles bien sanglantes qui devraient certainement plaire à certains. Côté level design par contre, les niveaux sont parfois un peu trop tortueux.
- Durée de vie15/20
Comptez environ six heures pour finir le jeu en facile, deux voire trois fois plus en difficile. Une fois terminé, le titre propose une bonne rejouabilité. Le mode multijoueur est aussi là pour augmenter la durée de vie.
- Bande son16/20
De très bons thèmes qui accompagnent à merveille les phases d'action. De même, les bruitages sont très réussis.
- Scénario10/20
Quasi inexistant, peu original et très basique, le scénario de Shadow Warrior ne sera pas la raison pour laquelle vous y jouerez. Il sert juste à justifier la boucherie que vous allez commettre.
Il faut bien avouer que l'on s'amuse bien sur ce soft. Certes, l'aspect technique est d'une autre époque mais cela est rattrapé par une très bonne maniabilité, des phases d'actions non-stop, un arsenal varié et une violence extrême. Bref, du tout bon pour les personnes qui désirent se défouler !