Il était dit que Namco Bandai ne parviendrait pas à tenir le secret jusqu'au bout. A quelques jours près, la révélation de l'identité de l'un des nouveaux personnages jouables de SoulCalibur V aurait constitué une énorme surprise. Raté. Une fuite a ruiné les efforts de la société japonaise qui avait jalousement gardé pour elle la présence d'Ezio Auditore Da Firenze dans son jeu. Car oui, le héros des deux derniers Assassin's Creed sera bien de la partie. Et nous avons d'ailleurs pu le jouer le temps de plusieurs affrontements endiablés.
La longue tradition des guest characters dans SoulCalibur se poursuivra donc avec le cinquième épisode qui tournera sur PS3 et Xbox 360. Après les personnages de Star Wars dans le quatrième volet, c'est au tour d'Ezio de se retrouver propulsé dans le casting de la série nippone. Si la présence par le passé de Yoda, Dark Vador ou l'Apprenti en avait choqué plus d'un, celle de l'assassin florentin apparaît nettement plus cohérente avec l'univers médiéval fantastique de SoulCa. Selon Hisaharu Tago, producteur du jeu, c'est d'ailleurs l'une des raisons qui a poussé Namco à approcher Ubisoft. Visiblement, le fait qu'Assassin's Creed Brotherhood et SoulCalibur V aient été développés en même temps a également joué dans cette volonté qu'ont eu les deux sociétés de collaborer.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la présence d'Ezio colle en effet avec la série. Dès les menus, la miniature du personnage arborant sa tenue si caractéristique d'assassin s'intègre parfaitement au reste du casting. Evidemment, Namco a fourni un effort particulier pour rester fidèle à la longue saga d'Ubisoft. Dans un premier temps, on note que le character design d'Ezio demeure très respectueux de celui que l'on avait eu l'occasion d'apprécier à travers Assassin's Creed II et Brotherhood. Il est d'ailleurs à noter que c'est à la version jeune de l'assassin que l'on est ici confronté. Et non au quinquagénaire de Revelations. Pour accompagner les combats, Venince Rooftops, l'une des musiques de la BO du deuxième volet a été intégrée dans SoulCalibur V. Cela confère un charme certain aux combats d'Ezio, notamment pour quiconque apprécie ses aventures.
Bien sûr, on était également impatient de découvrir quel serait le style du florentin au combat. Eh bien il possède des techniques lui permettant d'être efficace au corps-à-corps et à distance. Logique car après mûre réflexion, Project Soul, le développeur du jeu (qui fait partie intégrante de Namco), a choisi de donner à Ezio plusieurs armes auxquelles ce dernier a eu recours tout au long de ses aventures. Ce qui donne l'arsenal le plus dense qu'un personnage de SoulCalibur ait jamais porté. De loin, l'assassin utilise son fameux pistolet. Il lui permet de toucher les jambes des adversaires pour les faucher ou le haut de leur corps pour infliger de simples dégâts. Le coup peut aussi être chargé pour grignoter brutalement la barre de vie des ennemis. En contrepartie, notre ami Ezio se retrouve figé le temps de l'offensive. De quoi laisser l'opposant réagir et infliger un contre ravageur. Surtout que la vitesse des pas de côté a été largement augmentée. Pas évident du coup de toucher la cible de loin. Après un temps d'adaptation, on réussissait à esquiver assez aisément ces attaques à distance. Bien utilisées, elles resteront toutefois redoutables pour ramener vers soi un adversaire ayant trop tendance à rester au loin.
Au corps-à-corps, Ezio ne se débrouille pas mal non plus. Il s'avère même redoutable grâce aux nombreuses armes dont il dispose. Son épée lui permet de trancher dans le vif sans faire de détails alors que dagues et lames lui donnent la possibilité d'enchaîner les coups rapidement. Les déplacements de l'assassin sont par ailleurs très véloces. Ce qui fait de lui un personnage à ranger dans les catégories des « semi-légers ». Pas aussi aérien que Natsu mais évidemment beaucoup moins lourd que Siegfried par exemple. Quant à son Critical Edge (furie), il doit être déclenché à quelques mètres de l'adversaire pour s'avérer efficace. Pour peu que ce dernier ne la pare ou ne l'esquive pas. Si la furie touche, elle enlève facilement un quart de la barre de vie de sa victime. Ezio enchaîne alors avec conviction les coups au corps-à-corps avec ses diverses lames avant de terminer par un tir à l'arbalète meurtrier. Un Critical Edge que l'on peut facilement placer après un combo au corps-à-corps, histoire de maximiser les dégâts.
Contrairement à ce qu'il s'était passé avec les personnages de Star Wars, Namco a promis de tout faire pour équilibrer au mieux Ezio. Notamment dans le but de le faire autoriser en tournoi. En l'état, il ne nous a pas paru surpuissant. Toutefois, il faudra passer de nombreuses heures devant l'écran pour voir si ses techniques sont, ou non, trop efficaces ! En fait, l'éditeur japonais a clairement exprimé son envie de limiter au maximum les abus sur ce SoulCa V. A ce compte-là, la puissance d'Hilde sera notamment largement réduite. Côté casting, 17 personnages étaient présents sur la version de démonstration que nous avons essayée : Patroklos, Z.W.E.I., Leixia, Natsu, Raphael, Viola, Pyrrha, Siegfried, Hilde, Ivy, Tira, Nightmare, Astaroth, Voldo, Maxi, Mitsurugi et donc Ezio. Par ailleurs, nous avons noté que les menus proposaient au moins 12 autres cases dévolues à des combattants. Parmi eux, on sait d'ores et déjà qu'il y aura Dampierre, apparu sur PSP dans SoulCalibur Broken Destiny. Ce grand malade, sorte de mélange improbable entre Voldo pour ses attaques surprises et un comique raté pour son humour un brin dépassé, fera office de bonus de précommande. On se doute qu'il sera proposé en DLC derrière pour ceux qui souhaiteraient se rattraper.
Côté gameplay, le retour à une furie classique va très probablement satisfaire la plupart des joueurs. Pour la déclencher, il suffira d'effectuer deux quarts de cercle avant puis d'appuyer sur trois boutons simultanément (ou un bouton combinant directement les trois). La manipulation est la même pour tous les personnages. La distance ainsi que le timing avec lequel il faut lancer le Critical Edge dépendra en revanche du style de chacun. Il faut savoir que cette furie mangera une jauge complète, sachant qu'il est possible d'en stocker jusqu'à deux. Cette dernière monte à chaque fois que l'on fait une action. Classique. Il existe aussi le Brave Edge (50% d'une jauge) qui permet d'accroître la puissance d'un coup normal. Ce qui a un impact sur les priorités bien sûr. A la manière d'un coup EX dans Street Fighter IV par exemple. Comme précédemment, la Guard Impact (25% d'une jauge) aura également son importance dans les combats. Globalement, ce retour à un gameplay plus classique fonctionne très bien. En dépit des changements, on retrouve vite ses réflexes. Néanmoins, les experts de SoulCalibur devront forcément se remettre en question car les petits ajustements de gameplay sont légion. Les quick moves sur le côté sont ainsi particulièrement efficaces. Passer dans le dos d'un adversaire deviendra sûrement le meilleur moyen pour asséner un enchaînement ravageur.
Concernant les personnages, Natsu nous a fait grosse impression avec sa furie qu'elle peut placer dès que son adversaire est en l'air. Sa rapidité d'exécution fait également très mal. Leixia et Patroklos se manieront eux comme leurs mères, Xianghua et Sophitia, ce qui devrait permettre aux connaisseurs de retrouver très vite leurs marques. Quant à Z.W.E.I. et Viola, ils nécessiteront pas mal d'entraînement avant d'être maîtrisés, leurs techniques faisant appel à des manipulations assez complexes. Notamment pour la dernière citée qui utilise la télékinésie afin de diriger une boule qu'elle peut placer n'importe où dans l'arène, y compris derrière son adversaire. Pratique dans l'idée, difficile à manier manette en mains. Visuellement, SoulCalibur V nous est apparu très convaincant également. Certes, l'écart avec l'épisode précédent n'est pas énorme mais les quelques ajustements au niveau des animations, des jeux de lumière et de la finesse des décors font mouche. Reste maintenant à patienter pour pouvoir découvrir en profondeur le jeu et voir si toutes les promesses sont tenues. On espère notamment que le titre bénéficiera d'un contenu plus dense et d'une partie online bien mieux conçue. Réponse le 3 février prochain en Europe.
Sans surprise, ce SoulCalibur V s'annonce excellent. Bien conscient du relatif échec que constitue le quatrième volet, Namco et Project Soul ont mis les bouchées doubles. Si visuellement le jeu s'annonce très agréable, c'est surtout ce retour aux sources au niveau du gameplay qui s'avère particulièrement intéressant. Le casting a en prime de quoi séduire avec l'arrivée d'Ezio et la présence d'une galerie de personnages variés. La série de Namco a donc de grandes chances de revenir au meilleur de sa forme en février prochain.