Le passage de la série FIFA sur DS n'a pas franchement laissé de souvenirs impérissables aux joueurs nomades. Souvent expédiés par EA Sports, sans doute pas convaincu du retour sur investissement, ces titres ne se renouvelaient plus depuis des années. C'est donc dans un esprit de relance et de vent nouveau que débarque la simulation de foot sur la nouvelle console portable de Nintendo, la 3DS.
Question à deux sesterces : depuis quand n'a-t-on pas vu d'excellent jeu de foot sur consoles portables ? Cherchez bien, fouillez dans vos souvenirs, rappelez-vous, faites des investigations, vérifiez dans vos placards... Gagné, cela remonte au siècle dernier, une époque si lointaine qu'on peine même à pointer une référence en particulier. Et si elles se sont révélées être de petits bijoux technologiques, les portables contemporaines ne sont pas encore parvenues à nous satisfaire en la matière car souvent sous-exploitées par des développeurs concentrés sur le marché de salon. Inutile de faire durer le suspense plus longtemps, FIFA 12 3DS n'a rien d'un titre d'une nouvelle trempe et ne comble absolument pas nos attentes. Les générations de machines se succèdent et le plaisir de jeu ne décolle pas, même si d'indéniables qualités maintiennent ce type de titre à flot. Dans le cas présent, on nous propose un titre au gameplay franchement plat, doté d'un contenu relativement bâclé et décevant, paré d'une réalisation médiocre. Quant aux fonctionnalités de la machine, elles sont tantôt ignorées, tantôt mal utilisées. Chronique d'une crise interminable.
FIFA 12, c'est d'abord un FIFA avec des maillots fictifs hideux, digne d'un titre du début des années 90. Certes, c'est un détail, a fortiori quand les joueurs sont de taille lilliputienne, mais le symbole est fort. Un jeu EA Sports à moitié licencié, c'est un peu comme un fournisseur d'accès reconnu qui vous propose du 56k. Toutefois, si vous connectez votre machine, il vous est possible de télécharger une mise à jour de maillots mais ce n'est malgré tout pas très sérieux... A côté de cela, la réalisation tient la route, sans plus. On s'attendait à mieux de la part de la machine, sans même parler de 3D. L'impression de jouer à une version DS juste un peu plus nette et mieux animée prédomine, même si de gros efforts ont été faits sur les différents angles de caméra. Toujours est-il que les joueurs ne sont reconnaissables que par leur gabarit, beaucoup moins grâce à la modélisation des visages, très sommaire. En termes de mouvements en revanche, la progression est palpable, dans les courses, dans les frappes, mais rien de tout ce qui fait le sel des versions HD n'a été réutilisé sur 3DS. Pas d'Impact Engine, pas de véritables duels entre les joueurs, la notion de physique étant très clairement mise de côté. Comme les gestes techniques d'ailleurs qui servent la plupart du temps à perdre le ballon.
Là où FIFA 12 déçoit le plus, c'est au niveau du jeu à proprement parler. Il faut dire qu'à la base, la machine n'a pas le profil idoine pour apprécier une simulation de foot comme il se doit. L'absence d'un second stick analogique se fait cruellement ressentir et accélérer en appuyant sur R est juste une torture pour votre index. Mais outre ces problèmes naturels de prise en main, le gameplay reste trop similaire à ce qu'on nous proposait sur DS pour qu'on s'amuse réellement. Le faible nombre de commandes contraint à pratiquer un jeu stéréotypé face à une IA pas spécialement inspirée elle non plus. Je passe, je passe, je passe, je passe encore et je tire. La notion de un contre un n'existe pas et quelle que soit votre tactique, la passivité de vos coéquipiers finira toujours par l'emporter. Les idées ont de toute évidence manqué et seuls deux mécanismes nouveaux font leur apparition : le fait de pouvoir tirer à l'aide de l'écran tactile, de manière contextuelle, lorsqu'une cage de buts apparaît sur l'écran du bas et la possibilité de varier ses shoots sur coup de pied arrêté. Honnêtement, ni l'un ni l'autre ne changent l'expérience de jeu, pas plus que la 3D auto-stéréoscopique, anecdotique. Enfin, le contenu est relativement décevant bien que complet, que ce soit en match classique ou en match de rue, les différents modes (Carrière, Deviens Pro, Compétition), sont de vulgaires calques de leur prédécesseurs. Dommage.
- Graphismes12/20
La réalisation est relativement sommaire et proche de ce qu'on nous proposait sur DS. Toutefois, les animations ont progressé et le tout est plus fin, plus détaillé.
- Jouabilité11/20
Le gameplay se heurte à deux problèmes majeurs : la machine, inconfortable pour ce genre de titre et le petit nombre de nouveautés en termes de commandes. Malgré ça, FIFA 12 demeure un titre sympa pour quelques parties isolées mais son intérêt est plus discutable sur le long terme.
- Durée de vie14/20
Le contenu s'appuie sur une base solide (30 championnats) et des modes qui ont fait leurs preuves. De plus, le mélange de rencontres classiques et de matches de rue double son intérêt. Seulement voilà, l'ensemble est du réchauffé, en dehors des matches de rue qu'on a cependant déjà vus à toutes les sauces sur d'autres versions. Notez également que les transferts ne sont pas à jour.
- Bande son7/20
L'ambiance sonore est simplement exécrable. D'un silence de cathédrale, nous passons à la furie du public en un dixième de seconde puis à nouveau, plus rien, comme si Pat Le Guen s'amusait avec des boutons. C'est à peine mieux en matches de rue.
- Scénario/
Cette version 3DS de FIFA 12 était pour EA Sports l'occasion rêvée de relancer sa série sur consoles portables. Malheureusement, les maux dont elle souffre sont rigoureusement les mêmes que ceux dont ses aînés ne se sont jamais défaits. Du coup, nous avons affaire à un jeu tout simplement moyen, sympa quelques minutes, très complet mais pas à jour et surtout, relativement lourd à prendre en main. A défaut d'autre chose, les fans de ballon rond devront s'en contenter.