Disons le d'emblée, cette adaptation ne reprend absolument pas le scénario des versions consoles : pas de conflit americano-russe ni d'arme de destruction massive à récupérer, cet opus préférant se focaliser sur la récupération d'un serveur perdu lors d'un transport en hélico. Les quatre troufions que sont Sweetwater, Haggard, Marlowe et leur bienheureux sergent Redford sont toutefois de retour et les bougres vont poursuivre un groupe de miliciens aux quatre coins du monde pour récupérer ledit serveur. L'histoire, servie par de relativement belles mais courtes cinématiques, n'offre que de très rares moments d'humour. Et encore, il ne s'agit que de blagounettes et de références que seuls ceux qui ont joué à la version console comprendront. Le ton des quelques dialogues en devient un peu trop sérieux, voire moralisateur.

A l'instar de son aîné, Bad Company 2 se dote d'une campagne composée d'une quinzaine de missions qui vous feront visiter des sommets enneigés, des déserts et beaucoup, beaucoup de zones industrielles. Hélas, la variété n'est que visuelle et il suffit de regarder les objectifs de chaque mission pour comprendre que le même schéma se répète inlassablement. On avance, on tue une patrouille, on contourne une mitrailleuse fixe pour finalement voler un véhicule qui sera utilisé pour tuer d'autres ennemis jusqu'au prochain objectif. On doit bien de temps en temps poser une charge explosive sur un véhicule, mais cela ne suffit pas pour parler d'expérience variée. De plus, l'impression d'être dans un couloir est prépondérante. Impossible en effet de s'aventurer en dehors des sentiers battus, le joueur se heurtant sans cesse à des murs invisibles. A cette linéarité s'ajoute un défaut de taille, peut-être inhérent au support : l'indestructibilité des décors. On se souvient qu'un gros avantage qu'avait Bad Company 2 sur ses concurrents résidait dans la possibilité de détruire à peu près tout le décor. Sans cela, cette mouture portable se rapproche encore un peu plus du FPS lambda maintes fois éprouvé.

A ce sujet, le gameplay ne prend pas trop de risques et se repose sur des valeurs sûres. Un stick virtuel pour se déplacer, un bouton pour tirer et diverses touches sur le HUD pour s'accroupir, recharger ou encore lancer une grenade. C'est simple, intuitif et cela fonctionne bien. On regrettera simplement l'impossibilité de courir/sauter et un léger manque de réactivité lorsqu'il s'agit de tourner rapidement la caméra. Comme dit plus haut, vous trouverez presque systématiquement en fin de mission une phase véhiculée, en tank ou en jeep. Vous y contrôlez les déplacements ainsi que les tirs. C'est plutôt agréable à jouer, hélas l'effet couloir et les murs invisibles amenuisent sérieusement le plaisir. En sus, une mission «sur rails» en hélico vous permettra de transformer vos ennemis en passoires depuis le ciel.

La série étant principalement connue pour son multijoueur de qualité, il était impossible que cette version fasse l'impasse. Malheureusement, tout ce qui faisait l'attrait du jeu à plusieurs est passé à la trappe. Exit les modes Ruée et Conquête, la variété d'armes, d'accessoires et de bonus et pas plus de destructibilité du décor que dans le solo. On se retrouve avec un multi archi classique ne disposant que de trois malheureuses maps (récupérées de la campagne) pour du deathmatch seul ou en équipe tout ce qu'il y a de plus banal. Et comme si cela ne suffisait pas, les freezes, plantages de l'application et ralentissements sont omniprésents. Aussi, le multi souffre d'un décalage énorme entre le moment où vous gagnez les points pour avoir effectué un kill et donné la mort à votre ennemi ! Ainsi, il se passe trente bonnes secondes avant que votre adversaire ne voit sa mort.

Pas de destruction du décor, très peu d'humour, une campagne répétitive au possible qui se boucle en deux heures et un multijoueur parfaitement anecdotique et buggé : voilà de quoi se compose cette adaptation iPhone du dernier hit de DICE, dont on s'écartera bien vite.