Après Resident Evil 4, c'est au tour de Resident Evil : Code : Veronica de se voir offrir une seconde jeunesse synonyme de 720p. Si le choix de cet opus peut paraître surprenant, signalons tout de même que cet épisode reste le plus élaboré d'un point de vue scénaristique sans oublier qu'il fut l'objet d'une petite révolution pour la série. Toutefois, au delà de ses grandes qualités intrinsèques, ce segment ne semble pas avoir eu droit au portage qu'il aurait pu mériter. Explications.
Resident Evil : Code : Veronica fait figure d'exception à l'intérieur de la saga mère. En effet, bien qu'on vante parfois les mérites du scénario du premier opus, celui-ci reste finalement très basique à l'instar de ceux de ses suites. Pourtant, grâce à des personnages torturés et une histoire d'amour à la limite de l'inceste, Code : Veronica changera la donne en proposant un synopsis bien plus dérangeant qu'à l'accoutumée. En résultera une aventure plus pesante, suffocante même, ne jouant pas simplement la carte des apparitions surprises au détour d'un couloir. Le deuxième apport qu'on peut imputer à cet épisode se rapporte aux décors. Si jusqu'à présent ces derniers étaient en pré-calculés, ils sont désormais entièrement en 3D. Si on perd en finesse, le tout permet néanmoins de proposer des angles de caméra dynamiques. Dommage qu'au final, le tout ne serve pas à grand-chose, les développeurs n'ayant pas suffisamment utilisé cette nouveauté en préférant se cantonner à des angles fixes caractéristiques de la saga mais pas toujours optimaux.
L'autre problème qu'on peut signaler a trait au gameplay qui a mal vieilli. On se retrouve, certes, avec la jouabilité de l'époque mais ce qui était acceptable en 2001 ne l'est plus nécessairement dix ans plus tard. Et c'est bien là que le bât blesse vu que ce type de portage s'adresse essentiellement à celles et ceux qui n'ont jamais touché à la version d'origine. De ce fait, il faudra supporter une Claire Redfield raide comme un piquet qui avance avec l'aisance d'un semi-remorque. Cependant, si vous parvenez à surmonter cette étape, vous aurez alors la chance d'arpenter des lieux divers et variés, dont certains renvoyant de facto au premier épisode, et d'affronter quelques créatures emblématiques dont les Hunters et autres Bandersnatch. L'autre petit plus consistera à incarner plusieurs personnages au fil de l'aventure afin de dynamiser l'ensemble. Sur ce point, il est bon de rappeler qu'on peut facilement découper le jeu en deux, la première partie, (un peu trop) posée laissant sa place à une seconde moitié plus centrée sur l'action.
Pour autant, ce qui constitue le plus grand défaut de cette adaptation est le manque de sérieux de la part de Capcom. En effet, outre des classements online inutiles et l'ajout de Succès/Trophées, la société japonaise s'est fendue d'un «je m'en foutisme» absolu, synonyme de portage HD foireux du début à la fin. On citera entre autres certaines cinématiques qui n'ont pas été retravaillées, des textures baveuses mais aussi et surtout un grain constant très désagréable. Le pire est qu'on nous refourgue la marchandise 20 euros. Du coup, ce qui semblait acceptable avec Resident Evil 4 HD ne l'est plus dans le cas présent vu que le principal attrait de la chose se résume à un visuel flou, granuleux dont quelques effets de lumière mieux rendus ne sauraient sauver du naufrage. Triste constat pour un excellent épisode qui n'aura pas eu droit aux mêmes égards que le quatrième épisode car, malgré son grand âge, comment expliquer un tel résultat ? Difficile voire impossible...
- Graphismes9/20
Carton rouge à Capcom qui a effectué un travail dégueulasse. Il faut ainsi bien scruter l'écran pour voir que le tout est en 720p. Si quelques éclairages sont mieux rendus, les textures sont baveuses et on constate un grain omniprésent, à la Silent Hill, des plus désagréables. De plus, certaines cinématiques n'ont pas été retravaillés, ceci accentuant encore un peu plus l'aspect bâclé de la chose.
- Jouabilité13/20
La maniabilité n'est plus du tout d'actualité et la lourdeur du personnage est des plus repoussantes. Notons également quelques angles de caméra mal choisis ne permettant pas toujours d'anticiper sur l'avancée des zombies.
- Durée de vie12/20
Si cet épisode est un peu plus difficile que ses ancêtres, il vous faudra malgré tout 8 heures pour boucler l'aventure. Signalons tout de même que quelques petits bonus intéressants seront à débloquer comme un mode combat en vue subjective qui, ironie du sort, est bien plus beau et jouable que le décevant Resident Evil Survivor 2 : Code Veronica.
- Bande son11/20
Des râles de zombies, des bruitages d'ambiance, et quelques thèmes musicaux intéressants se partagent la vedette mais dieu que le doublage américain est pitoyable !
- Scénario15/20
Bien supérieur aux ersatz de scénarii des autres opus, celui de Code Veronica multiplie les rebondissements tout en installant une ambiance très particulière héritière de nombreux films de genre des années 60. Préférant opter pour une atmosphère plus malsaine aux détriments des sursauts qui sont ici moins fréquents, les scénaristes de cet épisode ont semble-t-il fait le bon choix. Dommage que les épisodes suivants ne s'en soient pas inspirés.
Resident Evil : Code : Veronica X HD est l'archétype même du portage HD fait à la va-vite. Comment légitimer un tel rendu visuel affichant des textures baveuses et un 720p granuleux ? Tout simplement incroyable et déplorable dans le sens où Capcom n'a à aucun moment rendu hommage à un des meilleurs opus de la série. Malheureusement, tout excellent qu'est le titre, il faut avouer que Code Veronica a subi l'usure du temps aussi bien au point de vue du gameplay que du rythme. Une énorme déception donc, non pas dans le fond mais plutôt dans la forme, principal intérêt de ce portage monnayé 20 euros... no comment.