Comme une petite parenthèse à sa célèbre série de jeux de voitures, Criterion Studios se la joue renégat avec un titre qui met clairement l'accent sur la chaos le plus total, la frénésie explosive, bref, sur la destruction ludique. Bienvenue dans Burnout Crash !
Les plates-formes de téléchargement sont souvent l'occasion pour les développeurs de partir dans des délires qu'ils ne se seraient pas vraiment permis pour un jeu en boîte. Car si le mode Crash de Burnout nous permettait déjà de s'amuser sans se prendre la tête, ce nouveau titre flirte gentiment avec le 3ème degré avec un univers loufoque à souhait. Le principe est toujours aussi simple : réaliser le plus gros carnage possible à un carrefour en détruisant un maximum de véhicules. Tout de suite, ça donne envie.
Mais les différences avec la série principale sont nombreuses et il suffit d'une image pour se rendre compte qu'on est sur une toute autre planète. Vue du dessus, design cartoon et graphismes d'antan, vous voilà dans le bain. Burnout Crash! ne se prend pas au sérieux ce qui est plutôt tant mieux vu le but du jeu. Vous voilà donc lancé à toute allure en direction d'un carrefour au trafic abondant pour vous crasher dans le tas sans vergogne, tout en faisant le plus de casse sur votre passage. Une fois ceci fait, une jauge se charge automatiquement vous permettant de déclencher un Crashbreaker, une explosion qui fait des dégâts supplémentaires et qui vous permet de vous déplacer grâce au souffle. Cela a une importance primordiale puisqu'un bon placement est un atout majeur pour bloquer d'autres automobiles et engranger un max de points via un système de combos. De plus, outre le trafic, faire exploser les bâtiments qui longent la route vous octroie de nombreux bonus non négligeables. Si nous avons déjà de quoi faire un petit carnage, Burnout Crash ne s'arrête pas là en avec une pléthore des véhicules spéciaux qui rapportent plus de points mais qui sont plus rapides, plus solides ou mieux cachés.
Les principes de base décrits ci-dessus sont les sujets de trois modes distincts qui ne sont pas bien difficiles à cerner. Le mode Road Trip vous impose de ne pas laisser passer de véhicules. Si cinq voitures parviennent à s'échapper, la partie s'arrêtera prématurément ce qui se ressentira drôlement sur votre score. C'est d'autant plus le cas qu'un événement spécial intervient à la fin du temps imparti, comme un avion qui s'écrase par exemple. Les dégâts provoqués par ce bouquet final sont plus puissants si vous avez laissé passer peu de voitures, voire aucune. Le mode Rush Hour est représente quant à lui un gros défouloir puisqu'ici, beaucoup de véhicules viendront faire la fête avec vous sur votre carrefour. Même si vous avez un temps restreint pour vos combos, vous n'avez plus à vous préoccuper de bloquer la route pour empêcher les véhicules de passer. En gros, c'est l'occasion de faire un gros carnage sans trop de problèmes. Ce mode dispose aussi de camion Pizza, que vous pouvez stopper pour déclencher la « Pizza de la Fortune », une roulette qui choisit un bonus au hasard comme l'aimant qui attire les voitures vers vous ou encore le camion-citerne qui provoque une énorme explosion. Enfin, le mode Pile Up limite le trafic mais déclenche l'option Inferno en fin de partie, un véritable multiplicateur de dégâts qui vous permet d'enchaîner les Crashbreakers.
Si pour le moment, cet article reste très descriptif, la question que l'on finit par se poser est la suivante : est-ce qu'on s'amuse ? La réponse est simple : oui, pendant un temps. Lors des premiers essais, on se prend au jeu et on élabore des stratégies pour bloquer les routes efficacement, d'autant que Burnout Crash demande un peu de jugeote pour faire les plus gros scores. Malheureusement, sur les 18 carrefours et malgré les trois modes de jeu, on se rend compte que le gameplay ne se renouvelle absolument pas, nous condamnant à répéter des séquences presque identiques. Même les fans de scoring les plus hardcore risquent d'être peinés par le manque de diversité du soft. Bien qu'obtenir un max d'étoiles pour débloquer les prochains niveaux et de nouveaux bolides puisse prendre du temps, on ressent un gros manque de contenu. Car en dehors d'un système Autolog qui vous permet de jauger vos scores avec ceux d'autres joueurs, aucune interactivité supplémentaire n'est disponible dans Burnout Crash. Pourtant, un mode multijoueur n'aurait pas été de trop tant le jeu se prêtait bien aux carnages entre amis.
C'est d'autant plus dommageable quand on sait que le titre ne manquait pas de qualités, à commencer par une bande-son réunissant de nombreux samples issus de morceaux des années 80. Les commentaires sont nombreux et plutôt drôles, bien qu'on puisse être excédé à force de les attendre. Par contre, même si on n'espérait pas être ébloui par la beauté du jeu, il y a de quoi être intrigué par les graphismes. La direction artistique est en dessous de tout et là où on aurait pu avoir droit à de nombreux délires visuels que ce soit dans les explosions ou dans les architectures, on observe une absence totale de charisme, qui n'a pas de vraie influence sur l'expérience de jeu cela dit. Au final, Burnout Crash reste un bon jeu de scoring pour des joueurs pas trop exigeants en termes de contenu. S'il ne tournera pas pendant des mois sur votre console, il peut toutefois procurer quelques heures d'amusement pour les plus coriaces et le style année 80 de la bande-son devrait facilement vous mettre dans l'ambiance.
- Graphismes7/20
Etre moche est une chose, ne pas avoir de position artistique en est une autre. Les décors manquent de vie et l'absence de charisme tranche radicalement avec le style pétaradant du titre. On a vu des jeux flash plus attrayants.
- Jouabilité14/20
Si le principe de base se répète vite, enchaîner les combos demande tout de même un peu de technique et il va falloir être précis pour accumuler les points. Utiliser un Crashbreaker au mauvais moment peut vous coûter la partie et il faut gérer plusieurs routes en même temps en dispersant les épaves sur les voies, ce qui n'est pas une mince affaire.
- Durée de vie10/20
10, c'est bien en tenant compte que vous êtes un fan de jeu de scoring. Avec seulement 18 carrefours, trois modes de jeux aux principes semblables, pas de multi, il n'y a pas de quoi sauter au plafond.
- Bande son15/20
Mis à part la voix-off principale qui tape vite sur les nerfs, les samples des musiques des années 80 s'enchaînent dans tous les sens et on en prend plein les tympans. Les messages radio sont plutôt cool et on peut pratiquement dire que Burnout Crash est sauvé par sa bande-son, chose plutôt rare.
- Scénario/
Burnout Crash est un soft sympa qui peut occuper quelques minutes par ci par là. Des explosions partout, une bande-son accrocheuse, le titre de Criterion avait de quoi plaire. Malheureusement, il peine à se renouveler sur la longueur laissant un peu le joueur sur sa faim, ce qui est aussi dû à un terrible manque de contenu. Du coup, le jeu est à peine plus évolué que sa propre démo, ce qui risque d'en décevoir plus d'un...